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Birmanie Social Thaïlande

La Thaïlande critiquée pour son traitement des réfugiés

Human Rights Watch accuse la Thaïlande d’agir de manière ad hoc et non transparente concernant les réfugiés étrangers.

Située au carrefour de l’Asie du Sud-Est continentale et de l’Asie du Sud-Est insulaire, la Thaïlande a été depuis des décennies une terre d’accueil des réfugiés, qu’il s’agisse des Cambodgiens, des Birmans, des Laotiens ou même d’arrivants venus d’horizons plus lointains comme l’Inde, l’Irak ou la Somalie. Mais malgré cette longue expérience, le royaume continue à traiter ces réfugiés de manière ad hoc et non transparente, laissant la porte ouverte à de multiples abus. C’est du moins la substance du rapport intitulé «Ad Hoc and Inadequate. Thailand’s Treatment of Refugees and Asylum Seekers» publié le 13 septembre par l’organisation de protection de droits de l’Homme Human Rights Watch (HRW). Le rapport s’étend notamment sur la situation des réfugiés birmans, qui, du fait des changements politiques dans leur pays d’origine, pourraient y rentrer dans un prochain futur.

«Nous sommes reconnaissants à la Thaïlande de ne pas pousser à un rapatriement hâtif», a déclaré Bill Frelick, directeur du programme réfugiés à HRW, avant d’ajouter : «Mais ces gens ne sont pas bien préparés à un prochain rapatriement. Ils ne sont pas reconnus comme réfugiés en Thaïlande». La Thaïlande n’a pas signé la Convention de Genève sur les réfugiés de 1951, mais elle accorde un statut de «personnes déplacées» à certains des étrangers réfugiés sur son sol s’ils ont fui leur pays par crainte de persécutions politiques. 50.000 Birmans sont considérés comme personnes déplacées en Thaïlande et vivent dans des camps isolés et fermés à côté de 50.000 autres Birmans qui n’ont aucun statut. «Ces personnes déplacées n’ont toutefois aucun droit. Elles n’ont pas le droit de travailler. Et si elles le font, elles sont exposées aux abus d’autorité de la police, à l’extorsion et à l’exploitation par les employeurs», a poursuivi Bill Frelick. Le rapport critique aussi vivement le Haut-Commissariat aux réfugiés des Nations unies (HCR), qui, selon les termes de M. Frelick, s’est laissé «marginaliser» par les autorités thaïlandaises et ressemble à «un mendiant quémandant avec son bol à aumônes».

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Politique Viêtnam

Vietnam : le premier ministre déclare la guerre aux blogs

Nguyên Tân Dung a ordonné au ministre de la Sécurité publique d’enquêter et de punir organisations ou individus qui publient de fausses informations sur la Toile.

La décision du chef du gouvernement du Vietnam, le 13 septembre, fait suite à des rapports de l’administration qui affirment, selon le site Thanh Nien, que des sites «publient de fausses informations dans le but de calomnier le gouvernement et de noircir sa réputation».

 Thanh Nien mentionne trois sites indépendants accusés de «ruses diaboliques pratiquées par des forces réactionnaires et hostiles». L’un d’entre eux, Biên Dông (Mer de l’Est, appellation vietnamienne de la Mer de Chine du Sud), se consacre aux informations sur les contentieux maritimes et territoriaux qui opposent le Vietnam (et les Philippines) à la Chine. Ces derniers mois, un durcissement des autorités s’est manifesté à l’égard de l’utilisation de l’internet et des cyberdissidents.

Nguyen Tân Dung a également ordonné au ministère de l’Information et des Communications  de préparer un projet de règlementation de l’internet.  Enfin, les ministères et agences publiques ont reçu l’ordre d’interdire à leur personnel «la lecture de sites antigouvernementaux et la distribution d’informations postées sur de tels sites».

Ces mesures interviennent alors que le Vietnam est la proie de scandales bancaires et que des entreprises d’Etat affichent des déficits budgétaires préoccupants. Le gouvernement a toutefois démenti qu’un appel au FMI pouvait être envisagé pour sortir de l’impasse. Les difficultés financières et la corruption divisent le PC vietnamien et les décisions du premier ministre paraissent être une réponse aux critiques d’autres membres du bureau politique du PC, notamment Truong Tân Sang, chef de l’Etat, lequel aurait l’appui de Nguyên Phu Trong, secrétaire général du PC.

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Thaïlande

Thaïlande : ivre, une starlette fait des siennes

Après la tragique embardée de l’héritier Red Bull début septembre, une starlette fait à son tour parler d’elle sur les routes de Bangkok.

Dans la nuit du 10 au 11 septembre, rentrant d’une soirée arrosée avec ses amis, Piya ‘Giftza’ Pongkulapa, ancienne chanteuse du girl band Girly Berry, a été arrêtée à la suite d’un contrôle positif à un test d’alcoolémie rapporte le Bangkok Post. Selon la police, elle aurait dans un premier temps refuser de souffler dans le ballon, prétextant «être une célébrité et connaître beaucoup de policiers haut placés». Selon le policier qui l’a interpellée, elle lui aurait même tendu son téléphone en lui disant de parler à un «haut gradé».

L’arrestation a pris un tour cocasse lorsque des amis de la chanteuse et surtout la presse sont arrivés sur place. Après être sortie de sa voiture où elle s’était calfeutrée, la starlette a admis avoir bu de l’alcool dans un bar jusqu’à 1 heure du matin. Elle a ensuite déclaré à la presse : «L’officier de police m’a dit de souffler dans la machine mais je ne me sentais pas bien». Avant d’ajouter, sans rire : «Et quand je serai sobre, je soufflerai».

Après que le policier eut insisté, elle a fini par accepter le test. L’alcootest a indiqué un taux de 0.82 grammes d’alcool dans le sang, un niveau supérieur au maximum légal de 0.5 grammes. Relâchée après avoir versé une caution de 20.000 bahts (500 euros), elle a comparu le 12 septembre devant la cour provinciale de Phra Khnong et écopé, pour conduite en état d’ivresse, d’un mois de prison avec sursis, d’un an de mise à l’épreuve, de 3.500 bahts (85 euros) d’amende et de 12 heures de travaux d’intérêt général. Sa nuit agitée va lui couter cher puisque, en dépit de ses excuses formulées sur Twitter pour son comportement, la société RS qui l’emploie a pris la décision de la suspendre de trois à six mois.

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Société Thaïlande

Thaïlande : case prison pour le roi des massages

L’ex-patron d’une chaîne de massages coquins est condamné à cinq ans de prison pour la destruction de « beer bars » en 2003.

Chuvit Kamovisit, qui a lontemps dirigé une chaîne de massages érotiques à Bangkok avant de se lancer dans la politique au début des années 2000, va-t-il encore trouver le moyen de rebondir ? Le coup est cette fois-ci rude pour celui qui aimait à poser avec un énorme marteau sur l’épaule sur ses affiches électorales : la cour d’appel l’a condamné à cinq ans de prison, pour avoir organisé en 2003 la destruction de plus d’une centaine de bars situé au coin de la rue 10 de Sukhumvit Road, dans le centre de Bangkok, non loin du célèbre quartier chaud Nana Plaza. Ce terrain appartenait à Chuvit et on peut désormais y trouver, loin du fracas des assauts et des querelles, le bucolique Parc Chuvit. Le politicien, qui occupe un siège parlementaire en tant que leader du parti Rak Thailand (Amour de la Thaïlande), s’est immédiatement pourvu en cassation. Grâce à son immunité parlementaire, il est laissé en liberté jusqu’à la fin de la session parlementaire. Deux de ses complices, des officiers de l’armée de terre, ont aussi été condamnés à cinq ans de prison.

Le tribunal pénal de première instance avec acquitté Chuvit et ses acolytes (sauf un) en 2006. Depuis son entrée en politique, Chuvit s’est fait une spécialité de dénoncer la corruption au sein des forces de police. Il a notamment filmé récemment l’intérieur d’une série de casinos clandestins avant de distribuer ces vidéos à la presse au grand embarras des chefs locaux de la police.

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Thaïlande Tourisme

Thaïlande: quand les touristes jouent à se faire peur avec des tigres

Sous prétexte de porter secours à des tigres soi-disant victimes de braconnage, des moines ont transformé leur temple en attraction touristique. Les protecteurs des animaux s’indignent.

A Kanchanaburi, dans l’ouest de la Thaïlande, le temple Wat Pa Luangta Maha Bua et son refuge pour tigres ont acquis, en moins de 10 ans, une notoriété considérable. Ouvert aux touristes, son attraction principale consiste à taquiner les fauves en leur tendant de la nourriture accrochée au bout d’une perche. Ils bondissent, on se fait peur et on peut prendre des photos mémorables. Les fauves sont alors en liberté, à quelques pas des touristes.

Le 11 septembre, le tabloïd britannique The Sun a publié un article sur l’endroit. Une vidéo l’accompagne. En la visionnant, Sybelle Foxcroft, qui a travaillé incognito pendant plusieurs années au sein du temple afin d’enquêter pour l’organisation Care for the Wild, ne retient pas sa colère. Pour elle, les touristes se rendent coupables de cruauté, sans parler des risques considérables qu’ils prennent. «Tous les gens doivent prendre conscience que de 150 à 280 kg de crocs et de griffes viennent vers vous», explique-t-elle, se disant par ailleurs convaincue que les fauves sont drogués pour les rendre moins dangereux. La biologiste australienne, auteure d’un ouvrage sur le sujet (Behind the Cloak of Buddha), dénonce également les mauvais traitements infligés aux tigres et le régime alimentaire, essentiellement végétarien, qui leur est imposé.

Le filon est, il est vrai, juteux. A 600 bahts (15 euros) l’entrée pour les étrangers et 300 pour les Thaïlandais, le chiffre d’affaires du temple s’élèverait à 84 millions de bahts (2,1 millions d’euros) chaque année. Ce qui explique vraisemblablement que les moines continuent d’accueillir toujours davantage de ces pensionnaires peu ordinaires. Selon le Bangkok Post, le temple n’en abritait en 2001 que sept. Ils seraient aujourd’hui 99 (115 selon le Sun). Après une plainte déposée contre le Wat Pa Luangta Maha Bua pour exploitation des animaux à des fins mercantiles, les autorités se sont contentées de demander à l’abbé supérieur de faire davantage d’efforts pour que les conditions de vie des fauves ne se détériorent pas.

Le trafic de tigres ne se limite malheureusement pas à ce temple. Dernière illustration en date, le 10 septembre, le Nation rapportait que six tigres avaient été découverts dans une cage installée sur le toit d’un immeuble de la périphérie de Bangkok. Leur propriétaire les élevait dans le but de les revendre. Selon le Bangkok Post, les zoos de Thaïlande abritent aujourd’hui 1.328 tigres, dont 143 sauvés des mains de trafiquants. Deux cents environ vivent encore à l’état sauvage dans les forêts thaïlandaises.

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Société Thaïlande

Inondations en Thaïlande : le gouvernement tente de rassurer

Après l’envahissement par les eaux du centre-ville de Sukhothai, les autorités thaïlandaises affirment qu’il n’y aura pas de réédition de la catastrophe de 2011.

Le centre de Sukhothai est sous un mètre d’eau, les inondations progressent dans les provinces de Pichit, de Phitsanulok et d’Ayutthaya, mais rassurez-vous : tout va bien ! C’est en substance le message délivré par les autorités thaïlandaises devant la montée des craintes au sein de la population. L’inondation-éclair le 10 septembre du centre-ville de Sukhothai, près des ruines de l’ancienne capitale royale, a frappé les imaginations et mis en mouvement tout ce que la Thaïlande compte d’autorités en matière de gestion des eaux. « Les inondations peuvent toucher certaines régions, mais cela n’aura absolument pas l’ampleur de ce qu’on a vu en 2011 », a assuré Royol Chitradon, membre de la Commission de gestion des inondations, cité par le quotidien Bangkok Post.

Selon celui-ci, deux des grands-barrages réservoirs du Nord, les barrages Sirikit et Bhumibol, ne sont qu’à moitié pleins. Ils ne libèrent que cinq millions de mètres cubes d’eau par jour contre 30 à 50 millions de mètres cubes l’an passé, affirme l’expert. De surcroît, cinq tempêtes avaient successivement malmené la Thaïlande en 2011, ce qui n’est pas le cas cette année. « Il faudrait une tempête énorme ou cinq tempêtes pour connaître une situation de l’ampleur de celle de l’an dernier », dit-il. Les inondations dans certaines provinces, conclut-il avec un sens logique imperturbable, sont dues à de fortes pluies. Pas besoin donc de paniquer. Mais prenez tout de même votre parapluie, on ne sait jamais.

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Asie Indonésie Société

En Indonésie, 100 millions de gens sans accès à l’eau potable

L’Indonésie a beau être une «puissance moyenne», membre du G20, près de la moitié de sa population n’a accès ni à des toilettes ni à l’eau potable. Le retard rural.

C’est ce qu’a déclaré la ministre indonésienne de la santé, Nafsiah Mboi, à l’ouverture à Bali, le 10 septembre, de la troisième conférence ministérielle de l’Asie de l’est sur l’hygiène. Elle a précisé que 55% de la population, en Indonésie, n’avait pas accès  à des toilettes et que 43% n’avait pas accès à l’eau potable. Le nombre de gens qui n’ont accès à ni à l’un ni à l’autre s’élève à 109 millions, sur une population estimée à 240 millions d’habitants.

Selon le Jakarta Globe, Nasfiah a ajouté que 76% des citadins disposaient de toilettes et d’eau potable alors que le pourcentage, chez des ruraux qui représentent la majorité de la population, n’est que de 47%. L’objectif du gouvernement est d’assurer, en 2015, l’accès aux toilettes de 62% de la  population et l’accès à l’eau potable de 68% des gens. Le gouvernement, a-t-elle précisé, aura     besoin de plus de 4 milliards d’€ de crédits d’ici à 2020 pour financer une infrastructure dans ce domaine.

Ces mesures sanitaires sont indispensables pour réduire la mortalité infantile dans la région, notamment pour cause de diarrhée, deuxième facteur de la mortalité infantile. «En Asie de l’est, environ 450 millions de cas de diarrhée ont lieu chaque année et le nombre des décès dus à la diarrhée s’élève à 150.000», a déclaré un fonctionnaire de l’OMS lors de la même conférence. Sur les 700 millions de gens qui, en Asie de l’est, n’ont pas accès à des toilettes, plus de cent millions se soulagent dans la nature, a-t-il ajouté. Le manque d’hygiène affecte la fréquentation scolaire et encourage la poursuite du cycle de pauvreté.

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Asie

Selon une étude en Asie, paludisme et évolution génétique sont liés

Des chercheurs constatent que les souches du paludisme influencent l’évolution du génome humain.

Une équipe de chercheurs originaires d’Australie et de Papouasie-Nouvelle Guinée a découvert, après une étude de terrain dans ce dernier pays, que les deux souches connues du paludisme influençaient l’évolution génétique de l’homme en dotant un certain nombre de personnes d’un mécanisme d’auto-protection face au parasite.

Selon un article publié dans le journal médical en ligne Plos Medecine, ces scientifiques ont d’abord été intrigués par la prévalence parmi les habitants de Papouasie Nouvelle-Guinée d’un désordre au sein des cellules rouges du sang, appelé Ovalocytose du Sud-Est Asiatique (SAO) : 35% des résidents des côtes du pays étaient porteurs de cette anomalie qui affecte une protéine de la membrane des cellules et déforme celles-ci. Cette région est aussi une zone de forte prévalence des deux souches du paludisme, vivax et falciparum.

Une étude menée auprès de 1.975 enfants dans la région de Madang en Papouasie Nouvelle-Guinée a montré que le risque d’infection par les deux souches du paludisme était réduit entre 46 % et 55 %. Les chercheurs tenaient déjà pour acquis que la présence dans une zone de la souche falciparum – qui tue un million de personnes dans le monde chaque année – exerçait une influence sur l’évolution génétique, en favorisant la survie des plus adaptés. L’étude en Papouasie Nouvelle-Guinée montre que ces derniers sont ceux qui sont porteurs de l’Ovalacytose du Sud-Est Asiatique, mais aussi que la souche vivax, généralement considérée comme « bénigne », est aussi un facteur d’évolution du génome humain. Ces chercheurs estiment que cette découverte va aider la recherche pour mettre au point un vaccin contre le paludisme.