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Politique Viêtnam

Electricité du Vietnam sur la sellette

Les entreprises publiques au Vietnam ont des problèmes de trésorerie. Après Vinashin et Vinalines, EVN – Electricité du Vietnam – aurait de lourdes dettes.

Début août, le site du quotidien Thanh Nien a rapporté que Southern Power Corporation, filiale d’EVN, avait annulé un projet d’envoyer 400 de ses cadres en voyage de formation à l’étranger. Deux de ces séjours ont bien eu lieu en août mais douze autres ont été supprimés. L’intérêt de ces séjours de cinq à huit jours est, en effet, d’autant plus en question qu’EVN croule sous les dettes (un déficit de plus de 160 millions de dollars en 2011, à telle enseigne que le prix de l’électricité a été relevé de 5% en août de cette année pour tenter de limiter les pertes).

Ces dernières années, EVN a investi dans plusieurs secteurs – banques, assurances, immobilier, télécommunications – et rend responsable d’une partie de ses pertes la chute de la bourse, laquelle affecte son portefeuille d’actions. Le gouvernement a ordonné aux entreprises publiques de mener une politique de désinvestissement d’ici à 2015 dans les secteurs qui ne constituent pas leur principale activité. Début juillet, EVN a reçu l’ordre d’augmenter ses prix afin de ne plus vendre à perte en 2013.

Dao Van Hung, alors PDG d’EVN, a été limogé en février pour sa responsabilité dans des pertes jugées colossales. Un contrôle officiel a, selon le Saigon Times, conclut que les dettes d’EVN s’élevaient à 11,5 milliards de dollars fin 2010, soit près de trois fois les pertes de Vinashin (chantiers navals) à la même date. En décembre 2012, les pertes de production d’EVN auraient été de douze fois supérieures au montant rapporté officiellement par l’entreprise, selon le quotidien Tuoi Tre.

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Société Thaïlande

La Thaïlande bat le record du monde de massages

641 masseuses thaïlandaises ont pratiqué leur art simultanément, battant le record du Guinness book.

C’est un court moment pour les masseuses thaïlandaises, mais c’est un grand pas pour le massage de l’humanité. 641 masseuses du royaume ont ouvert le 30 août la Medical Expo 2012, qui se tient à Bangkok, en battant le record de massage simultané détenu jusqu’à présent par l’Australie. Après le signal de départ donné par la première ministre thaïlandaise Yingluck Shinawatra, les petites mains se sont mises à palper, pressurer et masser pendant douze minutes, reléguant aux oubliettes le record établi précédemment en Australie pour le Guinness Book of World Record (263 masseuses pendant cinq minutes).

Les organisateurs de l’événement espéraient 800 masseuses, mais seulement 641 se sont présentées avec un compagnon ou une compagne en guise de client. L’art du massage traditionnel est pratiqué depuis plusieurs siècles en Thaïlande et s’appuie sur la connaissance des « méridiens nerveux » du corps humain. De très nombreux étrangers en apprennent les rudiments dans divers centres du pays, dont le plus célèbre est l’école de massage traditionnel de Wat Po, près du temple du même nom à Bangkok.

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Histoire Politique Viêtnam

Vietnam : le général Giap, 101 ans et un musée

Le général Giap, 101 ans depuis le 25 août, est dans un état de santé dit «stable». Les autorités proposent de lui consacrer, de son vivant, un musée.

 Vo Nguyên Giap, né en 1911, a reçu les délégations officielles venues lui présenter leur vœux dans son lit d’hôpital à Hanoï. A cette occasion, le Musée d’histoire et l’Association de la science historique ont proposé de créer un musée consacré à celui qui a pris le camp retranché français de Diên Biên Phu, le 7 mai 1954, et mené l’offensive militaire qui s’est terminée avec la capitulation de Saigon le 30 avril 1975.  Certains proposent de transformer en musée la résidence du général, une villa de style indochinois sur l’emplacement de l’ancienne citadelle de Thang Long, dans la capitale du Vietnam.

Ancien professeur d’histoire et admirateur du général Bonaparte, le général Giap a été l’un des grands capitaines du XXème siècle. Il s’est inspiré, pour prendre le camp de Diên Biên Phu, des stratèges vietnamiens qui, au fil des siècles, ont infligé de sévères défaites aux envahisseurs chinois. Il s’est également inspiré de la campagne d’Italie de Bonaparte. En 1975, jouant à la fois de l’effet de surprise, de la rapidité et de l’indécision du général Nguyên Van Thiêu, il a désorganisé les défenses de ses adversaires sud-vietnamiens, transformant en déroute leur retraite. Dans les deux cas, il s’est révélé un roi de la logistique auquel ses commandants de division obéissaient au doigt et à l’œil.

Le général Giap a connu une traversée du désert à la suite de ses désaccords avec d’autres membres du bureau politique du PC Vietnamien en 1966. Il n’a récupéré son commandement opérationnel qu’en 1972, pour défendre Hanoï et le Nord contre les raids des B-52 américains. La campagne qu’il a menée en 1975 pour prendre Saigon a duré 55 jours,  soit un jour de plus que le siège de Diên Biên Phu.

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Asie Brunei Chine Indonésie Philippines Politique Viêtnam

Asie du Sud-Est : Hillary Clinton seule à la barre

La secrétaire d’Etat américaine reprend le chemin de l’Asie de l’Est où les disputes territoriales ne perdent rien de leur acuité. Une dernière grande tournée ?

Hillary Clinton s’est envolée le 30 août pour les îles Cook, où elle participe à un forum avant de gagner l’Indonésie, la Chine, Timor Leste, le sultanat de Brunei. Sa dernière étape sera Vladivostok, en Russie, afin d’y participer, sur l’île Rousski, au sommet annuel de l’Apec les 8 et 9 septembre. Elle y représentera le président Barack Obama, retenu par sa campagne électorale pour un deuxième mandat.

L’étape la plus importante de cette tournée sera vraisemblablement une visite à Pékin, les 4 et 5 septembre, dont le programme n’a pas encore été fixé. Mme Clinton compte aborder avec les dirigeants chinois, selon sa porte-parole Victoria Nuland, «un large éventail de sujets importants pour les relations sino-américaines» avant le renouvellement de la direction chinoise prévu à l’automne. «Nous continuons de réclamer, a-t-elle ajouté, des échanges multilatéraux à propos d’un Code de conduite en mer de Chine du Sud qui observe la loi internationale et le traité sur la Loi de la mer». Les eaux de la mer de Chine méridionale font l’objet de revendications non seulement de Pékin et de Taïwan mais aussi de quatre Etats de l’Asean (Vietnam, Philippines, Malaisie et Brunei).

Inaugurés par Bill Clinton en 1991, les sommets des 21 Etats ou entités de l’Apec (Asia-Pacific Economic Cooperation)  sont devenus les grands-messes annuelles d’une région qui regroupe 40% de l’humanité et représente 44% du commerce international. Elles ne sont pas l’occasion d’accords globaux mais d’échanges, notamment bilatéraux, qui ont une importance évidente. Mme Clinton ne rendra pas visite à deux alliés des Etats-Unis, le Japon et la Corée du Sud, séparés par un contentieux territorial.

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Société Thaïlande

Un député de Thaïlande explique l’attraction pour les maris farang

Sunai Julphongsathorn, un député du parti Peua Thaï, déclenche une controverse en prononçant un discours sur l’intérêt de se marier avec un Occidental.

Son discours, le 19 août, devant une assemblée d’un millier de Chemises rouges (adversaires de l’establishment traditionnel) dans la province de Samut Prakarn, est au centre d’une de ces tempêtes qui soufflent de temps à autre sur l’internet, balayant les réseaux sociaux et faisant s’agiter frénétiquement les souris et crépiter les claviers. Sunai Julphongsathorn, député du parti gouvernemental Peua Thaï et président de la Commission parlementaire des Affaires étrangères, a créé la controverse en expliquant pourquoi, selon lui, les femmes pauvres des campagnes thaïlandaises se mariaient à des farangs (Occidentaux), indiquant notamment que « les gouvernements européens vous donnent tout gratuitement » (à travers le système d’assistance sociale) et « vous paient pour apprendre leur langue ».

Ces propos ont été repris par le site anglophone www.coconutsbangkok.com et apparemment tirés de leur contexte, ce qui a occasionné la polémique. Selon le site Bangkok Pundit, qui analyse dans le détail le discours du parlementaire, le principal argument de son intervention est de mettre en relief la faiblesse de la politique gouvernementale thaïlandaise en matière d’assistance sociale et, par comparaison, l’excellent système européen dans ce domaine. Toutefois, Sunai semble avoir quelque peu dérapé en indiquant qu’apprendre une langue européenne avec un mari farang était facile car on apprenait « dans une position couchée » et qu’on se réveillait (supposément après la leçon) « en étant enceinte », alors qu’apprendre en position assise est beaucoup plus difficile. Après l’avalanche de critiques, Sunai a dit qu’il n’avait jamais eu l’intention d’insulter les femmes thaïlandaises.

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Birmanie Politique

La Birmanie allège sa liste noire

Le gouvernement civil de Birmanie a retiré 2.000 noms de sa liste noire, sur laquelle il reste environ 4.000 interdits de séjour.

Un article de trois paragraphes à la dernière page du quotidien New Light of Myanmar du 28 août a annoncé la nouvelle : environ 2.000 noms ont été retirés de la mystérieuse liste noire, précisant qu’il y restait toutefois quelque 4.000 indésirables. C’est donc un geste limité du gouvernement civil du président Thein Sein, qui s’inscrit dans la logique de son appel au retour des exilés.

Des milliers de Birmans – fonctionnaires, membres des professions libérales ou journalistes – avaient quitté leur pays dans les années 1980 sous l’emprise de fer du régime militaire, idiosyncratique et corrompu de Ne Win. Après la grande révolte de l’été 1988, des milliers d’autres, pour la plupart des étudiants qui avaient participé aux manifestations, avaient aussi pris le chemin de l’exil pour échapper à la terrible répression qui avait suivi le coup d’Etat du 18 septembre de cette année-là. Placés sur la liste noire, ils ne pouvaient remettre le pied sur le sol birman sous peine d’être incarcéré.

Le contenu exact de cette liste noire n’est pas connu, mais on sait qu’il y figure aussi des étrangers, comme par exemple certains journalistes ainsi que l’actrice malaisienne Michelle Yeoh, laquelle a interprété le rôle de l’opposante Aung San Suu Kyi dans le film « The Lady » de Luc Besson. Chacun semble donc devoir vérifier par lui-même s’il y figure ou non. Cette levée partielle des interdictions de séjour pourrait inciter certains Birmans exilés à rentrer au pays à un moment où celui-ci a plus besoin que jamais de ses ressources humaines. Le départ des exilés sous le régime militaire avait en effet privé la Birmanie de ses forces vives et aggravé son enlisement économique.

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Politique Thaïlande

Thaïlande : tensions entre le gouvernement et l’armée

Le transfert de trois généraux, occupant de hautes fonctions au ministère de la Défense, témoigne d’un bras de fer  autour du prochain remaniement de la direction des forces armées.

En surface, c’est un simple conflit entre le ministre de la Défense de la Thaïlande et un haut fonctionnaire du ministère à propos d’une nomination. Derrière, il s’agit de la question fondamentale du pouvoir politique des militaires, dans un pays où, sous couvert de « sécurité nationale », les hommes en uniforme s’arrogent des droits très étendus et sans commune mesure avec ceux dont ils jouissent sous un régime démocratique. Le général d’aviation Sukumpol Suwanatat, ministre de la Défense, a transféré le 27 août trois hauts responsables du ministère à des postes subalternes, après que l’un d’entre eux – le général Sathian Phoemthongin – se soit publiquement opposé au choix du ministre pour son remplacement. Non seulement ce général a sollicité par voie de presse la cheffe de gouvernement Yingluck Shinawatra pour qu’elle bloque le nominé du ministre pour le poste de secrétaire permanent du ministère (l’équivalent d’un secrétaire général en France) mais, parallèlement, il a aussi transmis une plainte écrite à deux conseillers privés du roi, les anciens premiers ministres (et ex-chefs de l’armée de terre) Prem Tinsulanonda et Surayudh Chulanont.

La question qui se pose est de savoir pour qui roule l’audacieux Sathian ? Selon le quotidien The Nation, le ministre Sukumpol est un homme-lige de l’ancien premier ministre Thaksin Shinawatra, lequel s’est exilé en 2008 quelques mois avant d’être condamné par la Cour suprême pour abus de pouvoir. Il lui aurait même rendu visite récemment pour recueillir ses instructions. Les ennemis les plus tenaces de Thaksin sont clairement identifiés : le chef de l’armée Prayuth Chan-Ocha et les leaders du parti Démocrate d’opposition. Peut-on dès lors en conclure que le général Prayuth soit derrière la rébellion de Sathian ? The Nation semble hésiter à franchir ce pas, alors même que Sathian a déclaré, en apprenant son transfert : « Les chefs des forces armées vont connaître le même sort que moi ». Le remaniement annuel de la direction  des forces armées, annoncé officiellement le 1er octobre prochain, est en train de se jouer. Sans que l’on puisse déchiffrer précisément les manœuvres des uns et des autres, il est clair que, cette année, un bras de fer se joue dans ce cadre entre le « clan Thaksin » et le général Prayuth, un des piliers au sein du camp des adversaires de l’ancien premier ministre déchu, renversé par un coup d’Etat en septembre 2006 et dont la sœur cadette, Yingluck, dirige actuellement le gouvernement.

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Asie Tourisme

Asie du Sud-Est: un tourisme en hausse de 130% en 2030

Le nombre des visiteurs internationaux dans les pays de l’Asean devrait atteindre 187 millions en 2030, selon l’OMC. Soit une augmentation de 130%.

Selon le site Travel Daily Asia, les ministres du tourisme de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (Asean) se sont entendus sur le début de l’application d’un programme de promotion du tourisme. Ce programme s’inscrit dans le cadre de la formation d’une Communauté économique en 2015. Les initiatives comprennent la création d’un nouveau site de l’Asean sur la Toile afin de mener des campagnes de promotion visant les marchés chinois et indien, selon Surin Pitsuwan, secrétaire général de l’Association et dont le mandat se termine fin 2012. Un autre objectif est constitué par une série de «niches» : l’aventure, le voyage d’affaires, ainsi que le troisième âge, les séjours de longue durée et les croisières.

«Notre stratégie est conçue pour contribuer à la reconnaissance mondiale de l’Asie du Sud-Est en tant que destination de première classe et compétitive», a déclaré Surin. «Notre centre d’intérêt est d’attirer les visiteurs et de les encourager à visiter davantage qu’un seul pays», a-t-il ajouté. L’Asean a attiré en moyenne un million de visiteurs supplémentaires chaque année pendant les deux dernières décennies. Le nombre des visiteurs a été en 2011 de 81,2 millions, dont les trois quarts ont été des Asiatiques (dont 47% en provenance des pays de l’Asean). L’Europe a représenté le deuxième contingent de visiteurs (12%), devant l’Océanie (5%) et les Amériques (4%). Président du Groupe de travail de l’Asean sur le marketing du tourisme et gouverneur adjoint de l’Autorité touristique de Thaïlande, Sansern Ngaorungsi prévoit le développement parallèle da la promotion du tourisme de masse et de celui des niches. L’OMC projette, de son côté, 187 millions de visiteurs en 2030.