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Sports Thaïlande

Une athlète thaïlandaise accusée de lèse-olympisme

Une plainte pour violation du règlement olympique a été déposée contre l’haltérophile thaïlandaise Pimsiri Sirikaew.

Lorsqu’elle a reçu sa médaille d’argent d’haltérophilie dans la catégorie des 58 kilos le 30 juillet dernier, l’athlète thaïlandaise Pimsiri Sirikaew s’est conformée à une longue tradition chez les médaillés olympiques du royaume : brandir un portrait du roi Bhumibol Adulyadej de Thaïlande lors de la cérémonie de remise des médailles. Habituellement, ces démonstrations de ferveur sont tolérées, mais cette fois-ci, une plainte a été déposée contre la sportive, selon le site spécialisé sur l’Asie du Sud-Est New Mandala. Selon la plainte, le fait de montrer une photo du roi de Thaïlande au public dans l’enceinte olympique pourrait enfreindre l’article 50 de la charte olympique, lequel dispose qu’aucune démonstration de propagande politique, religieuse ou raciale n’est permise dans les sites olympiques.

Le boxeur Somluck Kamsing avait été le premier à brandir un portrait du roi juste après avoir remporté une médaille d’or aux Jeux olympiques d’Atlanta en 1996 – la première médaille d’or thaïlandaise. Par la suite, ce geste avait été reproduit par presque tous les médaillés thaïlandais. Selon Pavin Chachavalpongpun, auteur de l’article sur New Mandala, seuls les sportifs thaïlandais et nord-coréens montrent des photos de leur chef d’Etat lors des événements sportifs. Aux Jeux olympiques de Mexico en 1968, deux athlètes afro-américains, Tommie Smith et John Carlos, avaient levé le poing sur le podium après avoir reçu leur médaille pour la première et la troisième place du 200 mètres dans un geste de protestation contre le racisme aux Etats-Unis. Les deux athlètes furent expulsés des Jeux sur décision du président du Comité international olympique, lequel avait jugé que leur geste était une prise de position politique.

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Histoire Indonésie

Indonésie : le retour de B. J. Habibie, l’avionneur

Ephémère successeur de Suharto à la tête de l’Etat, B. J. Habibie reprend du service. Mais c’est pour relancer son avion que le FMI avait fait capoter en 1998.

B. J. Habibie, 76 ans, president de l’Indonésie de mai 1998 à octobre 1999, a une passion, l’aviation.  L’ancien ingénieur sorti de l’Institut de technologie de Bandoung et formé en Allemagne a signé, le 11 août, un protocole d’accord pour relancer la fabrication de son fameux bébé, le Nusantara-250 (N-250), un turbopropulseur, le premier avion de transport commercial d’Asie, présenté en juin 1997 au Bourget.

Le N-250 était une version commerciale du CN-235, avion de transport militaire fabriqué en commun par l’Indonésien IPTN (entreprise publique rebaptisée aujourd’hui PTDI) et l’Espagnol CASA. IPTN avait été fondé en 1974 par Habibie qui, au temps de Suharto, avait la haute main sur la technologie. Suharto avait même mis à sa disposition de très généreux fonds pour assembler hélicoptères, petits avions de transports et, dans la foulée, le N-250.

Mais si le N-250 a subi avec succès de premiers tests entre 1995 et 1997, il n’a jamais pu obtenir de certification internationale pour une raison bien simple : lors de la crise financière de 1997-1998, le FMI, dont le directeur était alors Michel Camdessus, a exigé que les fonds attribués au N-250 soient coupés. Le projet a été jugé fort coûteux et sa rentabilité mise en doute. Cette fois-ci, le projet est entièrement privé : la société en charge est PT Rai (Regio Aviasi Industri) dont Ilham Habibie, l’un des fils de B. J., est propriétaire à 51%, le reste des parts étant détenu par Erry Firmansuah, ancien administrateur de la bourse de Jakarta.

Pour la petite histoire, en mars 1998, en pleine crise financière asiatique, Suharto avait fait de Habibie son vice-président, sans doute parce que l’avionneur ne lui faisait guère d’ombre. Mais quand les généraux et les  ministres du vieil autocrate lui ont demandé, lors des émeutes de mai, de se retirer, le vice-président n’a pas suivi son patron. Il a assuré la relève de Suharto. Ce dernier, décédé en 2008, ne lui a plus jamais adressé la parole.

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Thaïlande

En Thaïlande, gare au Uzi

Un sénateur thaïlandais a accidentellement tué son secrétaire quand une décharge est partie de son pistolet-mitrailleur fabriqué en  Israël.

L’accident s’est déroulé le dimanche 12 août dans une station de vacances de la province de Phrae, dans le nord de la Thaïlande, lors d’un repas familial à l’occasion de la fête des mères. Selon le quotidien Bangkok Post, le sénateur Boonsong Kowawisarat a mortellement blessé son secrétaire et cousin Chanakorn Detkard, âgé de 46 ans, quand il a fait feu sur lui par erreur. Blessé d’une balle au ventre, Chanakorn est décédé lors de son transfert à l’hôpital. Selon la police, Boonsong, âgé de 56 ans et sénateur de la province de Mae Hong Son, va être inculpé d’homicide involontaire et risque une peine maximale de 10 ans de prison.

D’autres compte-rendus de l’accident dans la presse ou par les médias audiovisuels créent toutefois une certaine confusion sur les circonstances exactes du drame. Selon le site internet de la télévision NationChannel, la décharge est partie quand le sénateur a retiré l’Uzi de son sac pour le poser sur la table. Selon la version du quotidien Matichon, le sénateur avait déjà posé le fusil d’assaut sur la table et c’est quand il a voulu, preuve de son savoir-vivre, ranger l’Uzi à la demande des autres convives que le coup est parti. La version de la mère de l’accusé est que l’arme avait été amenée et déposée sur la table par le secrétaire – la future victime. Le sénateur a voulu ranger l’Uzi et pan ! Enfin, selon le quotidien The Nation du 14 août, ce n’est pas le secrétaire du sénateur qui a été tué, mais la femme de ce dernier. Bref, la vérité est en marche, mais elle n’est pas encore arrivée.

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Indonésie Politique

Indonésie : pas de droit de vote pour les militaires

Soldats et policiers n’auront toujours pas le droit de voter en 2014. L’Indonésie est encore «trop fragile», a expliqué le ministère de la défense.

Le général Hartind Asrin, porte-parole du ministère, a déclaré au Jakarta Globe que, compte tenu de «l’actuel niveau de maturité démocratique» en Indonésie, il serait «trop risqué» que soldats et policiers soient autorisés à participer aux élections générales et à l’élection présidentielle de 2014.

Les forces armées regroupent environ 400.000 soldats et 60.000 fonctionnaires civils. La police est formée de 408.000 policiers et de trente mille fonctionnaires. Ils n’ont le droit ni de voter ni de se présenter à des élections tant qu’ils portent l’uniforme. Les membres de leurs familles bénéficient, en revanche, de ces droits, de même que les soldats ou policiers à la retraite. Le chef de l’Etat depuis 2004, Susilo Bambang Yudhoyono, est d’ailleurs un général de corps d’armée à la retraite, de même que Prabowo Subianto, l’un des principaux candidats à sa succession dans deux ans.

Sous le régime de l’«Ordre nouveau», celui de Suharto (1966-1998), les forces armées avaient un quota de sièges qui leur étaient réservés au sein du Parlement. La police était, de son côté, rattachée à l’armée. Ce qui explique pourquoi militaires et policiers ne votent toujours pas. Ces dispositions, constitutionnelles, reconnaissaient la «fonction dualiste» des militaires : défense du pays et maintien de l’ordre intérieur.

Ces dispositions ont été progressivement abandonnées après 1998. Au tournant du siècle, la police a obtenu son autonomie et la représentation des  militaires et policiers au sein du Parlement a disparu en 2004. Mais policiers et militaires n’ont pas obtenu le droit de voter. Le général Hartind a expliqué le 11 août que, dans l’armée et la police, «un membre ne peut pas atteindre des positions supérieures sans monter, un par un, les échelons de la hiérarchie». Il a ajouté que le même principe devrait être appliqué dans une société démocratique et que les électeurs ne devraient pas voter en faveur de gouverneurs, maires, chefs de districts qui sont faibles ou dont la conduite n’est pas sans reproches. L’absence de droit de vote n’empêche pas le conseil amical.

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Société Viêtnam

Vietnam : un manque critique d’instituteurs pour la rentrée

Le recrutement dans l’enseignement primaire et les jardins d’enfants se heurte à de sérieux obstacles au Vietnam. Le travail est dur et les salaires médiocres.

En vue de l’année scolaire 2012-2013, Hochiminh-Ville, la mégapole méridionale du Vietnam, a besoin de recruter 1000 instituteurs supplémentaires ainsi que 751 personnels en charge des jardins d’enfants. Selon le site VietnamNet, pour y parvenir, la municipalité a reporté la date de dépôt des candidatures et autorisé le recrutement d’enseignants ne disposant que d’un permis de résidence temporaire. Mais le nombre des candidats est insuffisant : 440  pour les crèches et 525 pour le primaire.

Dans le quartier de Tan Phu, où le déficit d’enseignants est déjà chronique, 130 candidats seulement se sont présentés alors que 291 postes sont à remplir. Dans les écoles normales, la majorité des étudiants sont des migrants qui ne disposent même pas de permis temporaire de résidence. En outre, la rotation du personnel enseignant est très forte en raison du bas niveau des salaires et des contraintes du métier.

La situation est également critique dans le delta du Mékong, où les jardins d’enfants ont besoin de recruter 2300 personnels d’encadrement. La seule province d’An Giang a un déficit de 410 enseignants dans le primaire (y compris les crèches). En outre, danns les universités, le nombre des étudiants en pédagogie baisse régulièrement.

Un recent rapport de l’Institut de recherches de l’éducation et de la science souligne que plus de 50% des enseignants regrettent d’avoir choisi leur métier, dont 41% des instituteurs. Les raisons : leurs revenus sont trop maigres pour élever leurs propres enfants et ils doivent trouver d’autres ressources. Plus de la moitié des enseignants ont exprimé leur lassitude. Le nombre d’heures de travail est souvent supérieur de 50% à ce qui est stipulé (40 heures par semaine).

A Hanoi, les jardins d’enfants de l’enseignement public  peuvent compter de 50 à 70 enfants. Mais de nombreux parents n’ont pas les moyens d’envoyer leurs enfants dans les crèches privées. Les classes sont surchargées. «Les enseignants sont épuisés et les enfants s’ennuient», écrit VietnamNet.

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Thaïlande

En Thaïlande, la politique rizicole est dans le collimateur

Le programme de soutien aux prix du riz mis en place par le gouvernement subit un assaut de critiques.

Quand elle a pris la tête du gouvernement en août 2011, Yingluck Shinawatra a relancé le programme de soutien aux prix du riz qu’avait mis en place son frère, Thaksin lorsqu’il était Premier ministre de Thaïlande  entre 2001 et 2006. Dans sa nouvelle version, ce complexe système d’achat du riz par l’Etat directement des mains des paysans fixe des tarifs entre 40 et 50 % supérieurs à ceux du marché : 15.000 bahts (395 euros) la tonne pour le riz paddy et 20.000 bahts (526 euros) la tonne pour le riz jasmin. Après six mois d’application, ce programme a abouti à l’accumulation dans des entrepôts et des silos de la quantité considérable de dix millions de tonnes de riz, lesquelles ne peuvent être vendues sur le marché mondial sous peine de provoquer un effondrement du prix et des pertes colossales pour le gouvernement. Ce schéma de soutien aux prix du riz – en somme un simple programme de subventions, peu différent des subventions, en France, à la production viticole – a coûté jusqu’à présent quelques 260 milliards de bahts (6,8 milliards d’euros) aux contribuables. Dans les conditions actuelles, le gouvernement peut espérer vendre à 470 euros la tonne du riz qu’il a acheté à 570 euros la tonne. Selon le Fonds monétaire international, le programme pourrait coûter à la Thaïlande 1 % de son PIB avant même la prise en compte des frais de stockage et de gestion.

Parmi les critiques, figurent sans surprise les membres du Parti démocrate d’opposition, mais aussi des économistes comme Ammar Siamwalla, un expert respecté des questions agricoles. Quand les Démocrates étaient à la tête du pays, entre décembre 2008 et juillet 2011, ils avaient aussi mis en place un système de garantie des prix du riz, mais celui-ci exigeait que les paysans se fassent rembourser la différence entre un prix garanti et le prix du marché – un système jugé trop compliqué par nombre de riziculteurs. Outre la non rentabilité du nouveau programme, ces critiques mettent en exergue ses nombreuses failles qui permettent notamment aux propriétaires de rizeries (usines de décortiquage du riz) et propriétaires d’entrepôts de s’enrichir sur le dos des paysans. Le Département des enquêtes spéciales (DSI) a lui-même révélé récemment les nombreuses techniques utilisées par ces industriels du riz pour bénéficier indûment du système. Pour autant, le gouvernement reste ferme dans sa volonté de poursuivre ce programme, qui semble lui assurer une large popularité au sein de la population rurale.

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Analyse Politique Thaïlande

Chronique siamoise : la Thaïlande vit une transition périlleuse

Chris Baker et Thitinan Pongsudhirak, deux des meilleurs experts de la politique thaïlandaise estiment que le pays va traverser de sérieuses turbulences à moyen terme avant d’être radicalement restructuré.

Le thème du débat, qui s’est tenu le 9 août au Club des correspondants étrangers de Thaïlande (FCCT), portait sur le premier anniversaire de l’arrivée de Yingluck Shinawatra à la tête du pays. Mais le nom de l’élégante première ministre n’a presque pas été prononcé de la soirée, animée par deux des plus brillants analystes de la politique thaïlandaise, l’historien et économiste Chris Baker, qui enseigne à l’université de Kyoto, au Japon, et Thitinan Pongsudhirak, directeur de l’Institut des études internationales et stratégiques (ISIS) de l’université Chulalongkorn à Bangkok. L’essentiel de leur présentation a tourné autour du changement drastique que subit depuis plusieurs années la société thaïlandaise, une transition peut-être comparable à la seconde moitié du XIXème siècle quand le « Vieux Siam » s’effondrait et le jeune roi Rama V tentait de mettre sur pied un nouveau modèle pour le pays.

La crise de transition se déroule, selon Chris Baker, à un double niveau : celui des élites, où Thaksin et ses détracteurs s’affrontent, et celui de la masse du peuple, dont une partie importante « a pris conscience de la possibilité de changer son destin ». Pour l’historien, ce dernier élément est nouveau en Thaïlande, mais suit un phénomène qui s’est produit dans nombre de pays, comme par exemple parmi les nations arabes ces deux dernières années. La Thaïlande présente toutefois un trait spécifique : la classe moyenne « au lieu de voir dans ce changement une opportunité pour renverser le vieil ordre aristocratique » s’est opposée de toutes ses forces à la « poussée d’en bas ». Comme élément d’explication, Chris Baker se réfère à l’origine chinoise de la plupart des membres de la classe moyenne urbaine. « Ces Chinois de Thaïlande estiment être des self-made men, avec en corollaire la pensée selon laquelle ceux qui ne réussissaient pas aussi bien qu’eux ne devaient s’en prendre qu’à eux-mêmes, à leur paresse et à leur stupidité », dit-il. L’historien estime aussi que les Sino-Thaïlandais conservent encore le souvenir d’une certaine discrimination qu’ils ont subie jusqu’à la Seconde guerre mondiale.

Thitinan a renforcé cet argument, montrant, par des anecdotes, combien les Chinois de Thaïlande estiment être redevables à la famille royale pour leur intégration très profonde dans la société thaïlandaise. De plus, ajoute Chris Baker, « ces Sino-Thaïlandais se voient surtout comme faisant partie d’une Chine-Asie montante. Ils visiteront plus volontiers Singapour, Hong Kong ou même Boston et Los Angeles qu’un village de la province thaïlandaise ». L’historien a toutefois insisté sur le fait qu’un des traits les plus sains de la Thaïlande était que le ressentiment social ne s’exprimait presque jamais en termes ethniques.

Le triplement du revenu par tête des petites gens de province et des banlieues urbaines en l’espace d’une génération a transformé leur vision du monde. « Ils ont voyagé, en Asie, au Moyen-Orient. C’est l’éducation avec un grand E. En dix ans, ils ont perdu la mentalité du village. Et avec cela, l’attitude de déférence est morte », a expliqué Chris Baker. Parallèlement, la décentralisation politique avec l’organisation d’élections au niveau des sous-districts et des provinces à partir de 1997 a permis aux provinciaux à faibles revenus de se rendre compte que les élections pouvaient être efficaces au niveau local. Thaksin Shinawatra a superbement chevauché cette vague en multipliant les promesses puis, une fois élu en 2001, en les tenant. Lui ou ses représentants ont remporté les élections cinq fois de suite.

Le tableau brossé par les deux analystes est celui d’un changement rapide, animé par de nombreux mouvements souterrains, et qui provoque « une peur qui confine à la paranoïa » et « un niveau très élevé d’anxiété ». L’avantage est, selon eux, du côté des Chemises rouges, les partisans du changement social, auxquels ne font face que des forces relativement disparates : un mouvement conservateur des Chemises jaunes en pleine déconfiture, une armée angoissée qui se concentre sur la protection de ses intérêts et des Démocrates qui paraissent incapables de se regrouper pour remporter une élection. Tous deux aussi estiment que l’opportunité récente d’un compromis n’a pas été saisie et est désormais perdue, la classe moyenne souhaitant le retour « à une situation pré-1997 où chacun connaissait sa place ». Enfin en termes voilés, le Britannique et le Thaïlandais ont évoqué le « crépuscule du système », qui, selon Thitinan, ne peut être que « sens dessus dessous » et « déplaisant ».

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Analyse Asie Brunei Cambodge Chine Indonésie Malaisie Politique Viêtnam

Le taisez-vous des Chinois aux Américains

Le ministre chinois des affaires étrangères est en Asie du sud-est jusqu’au 13 août. Au menu : la défense des intérêts de Pékin en mer de Chine du Sud.

Evitant soigneusement le Vietnam et les Philippines, qui contestent le plus vigoureusement la souveraineté chinoise sur les eaux de la mer de Chine du Sud, Yang Jiechi s’est d’abord rendu à Jakarta, où il a été reçu le 10 août par le président Susilo Bambang Yudhoyono, avant de gagner le petit sultanat de Brunei et la Malaisie. L’objectif de cette tournée éclair, qui prend fin le 13 août : solliciter la compréhension de trois membres de l’Asean, surtout celle de l’influente Indonésie, afin de calmer un peu le jeu et de s’assurer que l’Association des nations de l’Asie du sud-est ne se ressoude pas dans une attitude antichinoise.

L’Indonésie joue les médiateurs depuis que neuf Etats membres de l’Asean ont été incapables d’imposer au dixième, le Cambodge, qui assure la présidence annuelle de l’Association et qui est un allié de Pékin, une position commune à l’issue de leur conférence ministérielle de juillet à Phnom Penh. Fin juillet, une médiation de Marty Natalegawa, ministre indonésien des affaires étrangères, a permis la publication d’une déclaration sur le Code de conduite en mer de Chine du Sud, adopté en 2002 en accord avec Pékin mais qui n’a jamais été appliqué, la Chine expliquant qu’il le serait «au moment opportun».

Entre-temps, l’annonce par Pékin de la création d’une garnison chinoise basée dans l’archipel des Paracels a provoqué une réaction de Washington, un porte-parole du Département d’Etat américain estimant, le 3 août, que cette initiative chinoise et la création, au préalable, de la «ville» chinoise de Shansha couvrant les archipels du secteur contribuait à renforcer les tensions en mer de Chine du Sud. La Chine a rétorqué que les Etats-Unis n’avaient pas le droit de se mêler de cette affaire. Le Quotidien du peuple, organe du PC chinois, a même déclaré que la Chine était en droit de demander de « crier aux Etats-Unis ‘taisez-vous’». La mission confiée à Yang Jiechi est donc de s’assurer que le courant continue de passer entre Pékin et certaines capitales de l’Asean tout en réitérant que la souveraineté chinoise sur les eaux concernées demeure «indiscutable».