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Birmanie

Birmanie : une sérieuse crise humanitaire menace l’Etat Rakhine

Les Nations unies et des organisations non gouvernementales tirent la sonnette d’alarme devant la dégradation de la situation humanitaire dans l’Ouest birman.

Plus d’un mois après des affrontements entre bouddhistes et musulmans, le Bureau des Nations unies pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA) et plusieurs ONG basées en Birmanie mettent en garde contre une catastrophe humanitaire dans l’Etat Rakhine. Selon le gouvernement birman, 50.000 personnes se sont réfugiées dans des camps après les violences, mais les agences internationales estiment que le nombre réel est d’environ 100.000, en très grande majorité des Rohingyas, une minorité musulmane vivant dans l’Etat Rakhine. Avant les violences, les indicateurs humanitaires de la région étaient déjà parmi les plus mauvais du pays : dans le district de Maungdaw, dans le nord de l’Etat Rakhine, seulement 30 % de la population a accès à des services de santé. Près de la moitié des habitants n’ont pas accès à l’eau potable.

L’installation des réfugiés dans des camps, décrits par un travailleur humanitaire comme des «prisons à ciel ouvert», et l’arrivée de la saison des pluies qui va durer jusqu’à octobre risquent de faire empirer cette situation. «Le plus grand défi auquel nous faisons face à présent est l’accès. La tension et l’insécurité font que nous ne pouvons pas atteindre les personnes qui nécessitent des soins de manière urgente», a indiqué Victoria Hawkins, chef-adjointe de Médecins Sans Frontières en Birmanie citée par le bulletin de l’OCHA. Les causes principales de mortalité dans l’Etat Rakhine sont le paludisme, la diarrhée, les infections respiratoires et cutanées, le choléra et les parasites intestinaux.

Selon l’ONG Action Contre la Faim, les taux de malnutrition dans le nord de l’Etat Rakhine où sont concentrés les réfugiés sont alarmants et risquent d’empirer. La quasi-totalité des travailleurs humanitaires ont été forcés de quitter la région qui est placée sous état d’urgence depuis début juin. Dix d’entre eux, dont trois travaillant pour le Haut commissariat aux réfugiés des Nations unies, trois pour le Programme alimentaire mondial (PAM) et quatre pour Médecins sans frontières, ont été arrêtés dans l’Etat Rakhine en juin par les autorités birmanes et sont détenus sans possibilité de communiquer avec l’extérieur.

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Société Thaïlande

Thaïlande : fermeture d’écoles pour lutter contre une maladie infectieuse

Trente écoles ont été fermées à Bangkok pour tenter d’enrayer la progression de la maladie mains-pieds-bouche qui s’en prend surtout aux enfants. Aucun décès n’a été constaté jusqu’à présent.

La Thaïlande passe la vitesse supérieure dans sa campagne pour freiner la progression de la maladie mains-pieds-bouche qui a infecté 13.000 personnes dans le pays, en majorité des enfants, dans les six premiers mois de l’année. Jusqu’à présent trente écoles de Bangkok, où des dizaines de cas d’infections ont été constatés, ont fermé leurs portes, mais les autorités annoncent que cela n’est qu’un début. Les écoles fermées sont désinfectées par les services sanitaires du ministère de la Santé.

Selon le quotidien thaïlandais Bangkok Post, la maladie s’est aussi propagée dans des écoles de Lampang, dans le nord d’Ayuthaya, à 80 kilomètres au nord de Bangkok, et d’Ubon Ratchathani dans l’est du royaume. Le ministère de la Santé, en coordination avec ceux de l’Intérieur et de l’Education, a mis en place un plan de surveillance en six points pour contrôler la progression de la maladie. Le plan indique notamment qu’un centre provincial de surveillance de la maladie doit être établi dans chaque province où le nombre de cas devient supérieur à dix. Il requiert également un renforcement des normes d’hygiène dans les écoles et les jardins d’enfants et exige que les espaces de jeux dans les complexes commerciaux soient désinfectés régulièrement. Selon Anusorn Iamsa-ard, porte-parole adjoint du gouvernement cité par le journal The Nation, 60 % des enfants de moins de six ans ont un système immunitaire insuffisamment développé pour ne pas être infecté par le virus.

La présence d’une forme virulente du virus de la maladie, qui a tué plus de soixante enfants au Cambodge, n’a pas encore été constatée en Thaïlande, où aucun décès du à cette forme du virus n’a été enregistré.

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Indonésie Politique

Indonésie : le risque terroriste demeure dix ans après Bali

Les extrémistes aux méthodes violentes sont «faibles et divisés, mais toujours actifs», estime l’International Crisis Group (ICG) dans un nouveau rapport.

Auteur du rapport et experte reconnue du terrorisme en Asie du sud-est, Sidney Jones a déclaré à l’Australian que, «heureusement pour l’Indonésie, ces terroristes potentiels ont été particulièrement ineptes». «Mais, a-t-elle ajouté, des signes indiquent que certains d’entre eux, au moins, tirent les leçons de leurs erreurs. Le danger n’est pas levé».

L’attentat de Bali, qui avait fait voilà dix ans 202 morts, dont de nombreux étrangers, avait été le premier d’une série qui avait secoué l’Indonésie. Avec l’aide des Etats-Unis et de l’Australie, Jakarta avait formé le Détachement 88, une unité anti-terroriste aux méthodes expéditives. L’ICG estime qu’aujourd’hui, «face à la forte pression policière, [les terroristes] trouvent des moyens  de se regrouper dans leur fuite, en prison et à l’aide de forums sur la Toile, de camps d’entrainement militaire et de mariages arrangés».

Ces dernières années, le «revers le plus grave» pour les terroristes a été, estime l’ICG, la découverte par les autorités, début 2010,  d’un camp d’entrainement à Atjeh, à la pointe nord de Sumatra. Plusieurs dirigeants terroristes ont été alors tués ou capturés, ce qui a permis d’arrêter et de juger «environ deux cents individus». Mais les opérations de police ont contribué à entretenir «un désir de revanche» et à relancer certaines activités terroristes, estime l’ICG.

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Indonésie Politique

Indonésie: contre les dynasties politiques

Un projet de loi a été déposé en vue d’empêcher la formation de dynasties politiques. Il pourrait être voté par le Parlement indonésien fin 2012.

Avec la décentralisation appliquée depuis plus d’une décennie, l’Indonésie élit ses 33 gouverneurs de province et les dirigeants de ses 560 municipalités et régences (districts). Le risque est donc important de voir des dynasties familiales se développer à l’échelon local : un maire, par exemple, sera tenté de confier sa succession à l’un de ses enfants et de l’organiser alors qu’il exerce encore son propre mandat.

Le projet de loi déposé à la mi-juillet devant le Parlement de Jakarta prévoit que tout parent candidat à la succession d’un élu sur le départ devra attendre cinq ans pour pouvoir se présenter. Il suggère également, selon le Sunday Times de Singapour, que tout candidat aux fonctions de régent, de maire, ou à celles de leur adjoint, ne peut être un parent du gouverneur sortant. Ainsi, époux, enfants, petits-enfants ou parents de tout élu terminant son dernier mandat électif  devront attendre pour se lancer en politique (et ne pourront pas utiliser les avantages, y compris financiers, d’un parent encore en fonction). A Banten, municipalité proche de Jakarta, huit parents du gouverneur actuel occupent des fonctions. A Sulawesi-Sud, c’est le cas également de quatre parents du gouverneur.

Le projet est populaire et pourrait être adopté en décembre, donc à temps pour les élections locales de 2013. Il pourrait être également appliqué à l’échelon national, les président et vice-président de la république étant élus au suffrage universel depuis 2004. Si tel est le cas, les spéculations sur une candidature en 2014 d’Ani Yudhoyono à la succession de son époux, élu en 2004 et réélu en 2009, n’auraient plus lieu d’être.

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Société Thaïlande

Virus mortel: des enfants cambodgiens interdits en Thaïlande

Les autorités de la province thaïlandaise de Surin ont reçu l’ordre de ne pas permettre aux enfants cambodgiens de venir sur les marchés frontaliers.

Beaucoup des commerçants cambodgiens qui viennent vendre leurs marchandises ou s’approvisionner au marché de Chong Chom, l’un des principaux points de passage frontalier dans la province de Surin, sont accompagnés de leurs enfants. Ils les placent parfois pour la journée dans des jardins d’enfants de Dan, la ville la plus proche, ou, le plus souvent, les gardent près d’eux au marché. Selon le quotidien thailandais Bangkok Post, les garde-frontières et les fonctionnaires de la province de Surin interdiront désormais aux Cambodgiens de venir avec leurs enfants par crainte de l’entrée en Thaïlande de la forme virulente du virus de la maladie mains-pieds-bouche qui a tué plus de soixante enfants au Cambodge. Cette souche virale est un entérovirus de type 71.

Parallèlement, les cours ont été suspendus dans une école primaire de Bangkok, l’école Sathit Chula, à cause de la progression parmi les élèves de la maladie mains-pieds-bouche sous sa forme bénigne. Le directeur du Bureau épidémiologique thaïlandais Pasakorn Akarasewi a indiqué que 13.000 cas de la maladie avaient été rapportés en Thaïlande dans les six premiers mois de l’année, soit une nette augmentation par rapport à la même période l’an dernier (environ 5.000 cas). S’appuyant sur les informations que lui ont communiquées les autorités sanitaires cambodgiennes, Pasakorn a estimé que la maladie serait maîtrisée au Cambodge d’ici 30 à 45 jours.

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Asie Chine Philippines Politique

Sauvetage d’une frégate chinoise échouée près des Philippines

Des bâtiments chinois ont réussi à remettre à l’eau un navire de guerre échoué sur un banc de sable au large des Philippines. Un incident de plus.

Au moins six bâtiments de la flotte de guerre chinoise ont réussi, le 15 juillet, à remettre à l’eau une frégate chinoise qui s’était échouée le 11 juillet sur un banc de sable à 70 km à l’ouest de l’île philippine de Palawan. Le banc en question – Half Moon en anglais, Hasa Hasa en tagalog – fait partie de l’archipel des Spratleys, dont Pékin revendique la propriété, et se trouve dans un secteur situé, selon Manille, dans la zone territoriale exclusive des Philippines. Légèrement endommagée, la frégate a pu reprendre sa route alors que des gardes-côte philippins s’étaient regroupés pour participer, en cas de besoin,  à son renflouement.

Cet incident intervient alors que des échanges entre Pékin et Manille n’ont pas encore permis de régler le face-à-face entre des navires des deux pays en mai à proximité du récif de Scarborough, situé à 700 km plus au nord, au large de la grande île philippine de Luçon. Manille s’est félicité du succès de la libération de la frégate chinoise et n’a pas protesté car les eaux de toute zone territoriale exclusive sont ouvertes à la circulation de navires étrangers.

Au même moment, en dépit des protestations de Pékin qui affirme sa souveraineté sur 80% des eaux de la mer de Chine du Sud, Manille a annoncé l’ouverture à l’exploration étrangère (gaz et pétrole) d’un nouveau lot situé à 55 km de la côte de Palawan. Le Vietnam en a fait autant, récemment, du côté ouest de l’archipel des Spratleys. L’exploration et l’exploitation des hydrocarbures dont la mer de Chine du Sud est censée regorger risque de devenir le principal sujet de tensions entre les Chinois et les autres Etats riverains, parmi lesquels figurent également la Malaisie et Brunei.

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Asie Indonésie Thaïlande Viêtnam

Marchés émergents: l’Indonésie et le Vietnam à l’honneur

Parmi les marchés émergents  ciblés par les multinationales de 2012 à 2017, deux pays d’Asie du sud-est tirent leur épingle du jeu : l’Indonésie et le Vietnam.

Dans les cinq années à venir, les membres du Bric (Brésil, Russie, Inde, Chine) demeureront les leaders des marchés émergents, selon les multinationales en mal d’investissements. Mais, dans ce classement des trente principaux marchés émergents,  les quatre du Bric seront suivis de près par, dans l’ordre, l’Indonésie (5°), l’Afrique du Sud (6°) et le Vietnam (7°).

La Thaïlande se retrouve en onzième position, derrière l’Argentine et devant la Chili, selon les résultats d’une enquête menée auprès des multinationales et rapportée le 13 juillet par la GIA (Global Intelligence Alliance).  Selon les projections du FMI, la croissance économique (2012-2017)  sera de 8,5% en Chine et de 7,4% en Inde. Des taux plus faibles en Russie (3,9%) et au Brésil (3,7%) seront compensés par les potentiels de marchés domestiques énormes, de ressources naturelles abondantes et de l’acquis d’une «domination régionale».

Les concurrents du Bric les mieux placés pour récupérer les investissements des grandes sociétés sont en Asie et en Amérique latine, avec trois exceptions, l’Afrique du Sud, la Turquie et le Nigéria. L’Indonésie est tête de liste et le Vietnam pointe non loin derrière, ce qui confirme la bonne santé de l’Asie du sud-est.

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Analyse Politique Thaïlande

Chronique siamoise : une société bloquée en quête de nouveaux appuis

La décision de la Cour constitutionnelle du 13 juillet, rejetant les accusations de renversement de la monarchie absolue à l’encontre du parti Peua Thaï au pouvoir en Thaïlande, n’a fait qu’apporter un répit.