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Economie Viêtnam

Vietnam : une croissance qui s’effrite

La croissance a été de 4% pendant le premier trimestre de 2012, contre 5,84% pendant la même période de 2011. Une déconvenue.

Le vice-premier ministre Nguyên Xuân Phuc n’a pas donné dans l’optimisme dans sa présentation devant l’Assemblée nationale, le 21 mai, de l’état de l’économie du Vietnam. De janvier à avril 2012, plus de 17.700 entreprises ont été dissoutes ou provisoirement fermées, ce qui représente une augmentation de 9,5% de banqueroutes par rapport à la même période de l’année précédente. Les secteurs industriel et de la construction n’ont progressé que de 2,94%.

Son rapport fait également mention de défis comme la contrebande, la contrefaçon, la qualité médiocre de produits et un taux très faible de collecte des impôts. La corruption et le gâchis ont provoqué des manifestations, notamment en ce qui concerne les contentieux fonciers.

En revanche, en 2011, le taux de croissance a été de 5,89% et l’inflation a été tenue en laisse. Les revenus de l’Etat ont augmenté de 18,4% et ses dépenses ont dépassé de 13,8% le montant prévu. Le déficit budgétaire a été de 4,4%, soit 0,9% de moins que ce qui avait été envisagé. La dette publique et à la dette extérieure sont demeurées à un niveau jugé raisonnable. Le déficit du commerce extérieur (9,84 milliards de dollars) a représenté 10,6% des revenus des exportations, ce qui a constitué un progrès.

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Asie Politique

Le président Hollande en Asie du sud-est en novembre 2012

Le nouveau chef de l’Etat français devrait se rendre à Vientiane pour y participer, les 5 et 6 novembre 2012, au neuvième sommet de l’Asem.

La France, aux côtés de Singapour, a joué un rôle crucial dans la fondation de l’Asem, le dialogue Asie-Europe, qui réunit aujourd’hui quarante-six pays et deux organisations régionales (l’Asean et la Commission européenne). C’est Jacques Chirac qui avait donné le coup d’envoi de l’Asem lors de son premier sommet, en 1996 à Bangkok. Depuis, ces sommets ont lieu tous les deux ans et le prochain est prévu à Vientiane.

Sur place, les préparatifs vont bon train car l’Asem est l’un des évènements majeurs dans la capitale du Laos depuis  l’ouverture du pays sur le reste du monde voilà plus d’un quart de siècle. Une cinquantaine de luxueuses villas sont en construction pour accueillir les chefs des délégations. Ces villas s’inscrivent dans un futur ensemble qui, le long du Mékong, comprendra également un hôtel de grand luxe, un centre commercial et une promenade.

Des travaux ont également  été  entrepris à l’aéroport international de Wattay, à trois km de la ville : extension de 260 mètres de la piste d’atterrissage ; aménagement d’une aire de parking susceptible d’accueillir au moins l’équivalent de trente-cinq gros porteurs commerciaux. Les chefs d’Etat français assistent traditionnellement aux sommets de l’Asem. En revanche, il est encore trop tôt pour savoir qui accompagnera le président français et si ce dernier en profitera pour  se rendre dans d’autres capitales de l’Asie du sud-est.

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Birmanie Société

Manifestations contre les coupures d’électricité en Birmanie

Des manifestations ont eu lieu en Birmanie, les 20 et 21 mai, pour protester contre les coupures d’électricité et l’exportation de courant en Chine.

Dans la soirée du 20 mai, ils étaient un millier à défiler, bougies à la main, dans les rues de Mandalay, certains brandissant des pancartes avec la mention «Chine, rends-nous notre électricité». Le même jour, près de 2000 personnes participaient à un défilé similaire à Monywa, à l’ouest de Mandalay. Ce sont les manifestations les plus importantes depuis celles de 2007, provoquées par la hausse des prix du gaz et des combustibles de cuisson, puis réprimées violemment après que des milliers de bonzes furent descendus dans les rues. Ce sont aussi les premiers rassemblements depuis que le Parlement a adopté une loi autorisant les manifestations sous certaines conditions strictes, notamment l’obtention d’une autorisation cinq jours à l’avance. Bien que, cette fois-ci, les manifestants n’aient pas demandé d’autorisation, la police n’est pas intervenue.

Ces trois derniers mois, en raison des coupures de courant, les habitants de Mandalay n’ont bénéficié d’électricité que de trois à quatre heures par jour. Leur exaspération est d’autant plus vive qu’ils affirment que le gouvernement vend une partie importante de sa production d’électricité à la Chine. La Chine doit, en effet, construire et gérer 33 des 45 centrales hydroélectriques planifiées en Birmanie. Ko Tun Myint, le ministre régional en charge de l’énergie a tenu une conférence de presse le 20 mai pour rassurer les habitants et leur dire que l’approvisionnement en électricité s’améliorerait rapidement.

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Birmanie Société

Birmanie : accord de paix entre le gouvernement et la guérilla Shan

La Shan State Army (South), un mouvement de guérilla actif depuis les années 60, a signé un accord de paix avec les dirigeants birmans.

L’accord signé le 19 mai à Kentung, principale ville de l’Etat Shan, entre le général Soe Win, commandant en second de l’armée birmane, et le colonel Yod Seuk, leader de la Shan State Army (South), délimite les zones respectives de contrôle et demande au mouvement de guérilla de mettre en place 31 bureaux chargés de l’éradication de la culture et du trafic de drogue dans l’Est de la Birmanie d’ici à 2015. Il a été conclu après un premier cessez-le-feu signé le 16 janvier mais suivi d’une série d’incidents armés. Le ministre des Transports Ferroviaires Aung Min, principal initiateur de la série d’accords de paix et de cessez-le-feu conclus depuis le début de 2011, était aussi présent à Kentung.

«Il s’agit d’un problème de confiance. C’est comme quand il y a des problèmes dans une famille, l’important est de discuter et d’établir une relation de confiance», a-t-il déclaré au magazine Irrawaddy. Soe Win, pour sa part, s’est limité à dire que les négociations avaient été, cette fois-ci, suffisamment détaillées pour garantir qu’il n’y aurait plus d’affrontements armés. Un officier anti-narcotique de la Shan State Army s’est dit sceptique sur l’objectif d’éradiquer la drogue de l’est de la Birmanie d’ici à 2015 du fait du grand nombre de groupes impliqués dans ce trafic. Le Bureau des Nations unies contre la drogue et les crimes (UNODC) a estimé la production d’opium dans l’Etat Shan à 580 tonnes en 2010 et affirme qu’une récolte record a eu lieu en 2011, bien qu’il n’ait pas encore donné d’estimation.

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Politique Viêtnam

Vinalines : Hanoi fait le ménage dans les compagnies d’Etat

Trois anciens dirigeants de la compagnie nationale de shipping ont été arrêtés. Une enquête a été ouverte sur cette compagnie d’Etat à la gestion douteuse.

Les medias du Vietnam ont rapporté l’arrestation, le 18 mai, de Duong Chi Dung, qui a dirigé la compagnie d’Etat Vinalines pendant sept ans avant d’être promu, en février 2012, directeur de l’administration maritime. Deux anciens collaborateurs de Dung, Mai Van Phuc (ex-directeur général) et Tran Huu Chieu (son adjoint) ont également été placés sous les verrous.

L’inspection d’Etat aurait rapporté, selon le quoditien Thanh Nien (La Jeunesse) et le site VnExpress, de «nombreuses irrégularités» dans la gestion de Vinalines de 2007 à 2010, en particulier l’acquisition de vieux cargos – contraire au règlement – et l’inefficacité de leur utilisation. Les bénéfices rapportés par Vinalines ont été mis en doute, notamment en raison des importantes pertes annoncées récemment par plusieurs de ses filiales en dépit de la vente de nombreux biens.

Cinq des filiales déficitaires d’une autre compagnie d’Etat, Vinashin, au bord de la banqueroute en 2010, on été transférées à Vinalines en 2011. Mais, avant même ce boulet supplémentaire, Vinalines était en difficulté. Sa flotte de 154 cargos représente la moitié de la capacité vietnamienne de transport maritime, un secteur nettement dominé par les étrangers. Vinalines doit être restructurée et ses résultats financiers devraient être rendus publics avant toute opération de sauvetage.

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Indonésie Société

Plus d’identité religieuse obligatoire pour les Indonésiens

Les Indonésiens n’auront plus à remplir la case «croyance» sur les nouvelles cartes électroniques d’identité. Un pas dans le bon sens.

La Constitution de l’Indonésie reconnaît l’existence d’un Dieu unique et de six religions : l’islam, le catholicisme, le protestantisme, l’hindouisme, le bouddhisme et le confucianisme. L’inscription de l’une de ces religions était obligatoire sur la carte d’identité, indispensable dans toutes les démarches administratives, y compris le mariage. Pour ceux qui ne se réclament pas de l’une de ces six religions, la mention «croyance » sera facultative sur les nouvelles cartes électroniques, a annoncé, sans tapage, le ministère de l’Intérieur le 1er mai, selon le Jakarta Post.

Plus de quatre cent mille individus seraient concernés par cette disposition selon les statistiques de l’ONG Conférence indonésienne sur la religion et la paix. Cette ONG a dénombré, en 2005, environ 245 croyances. Jusqu’en 2006, quand les députés ont voté une nouvelle loi sur les registres civils, ceux qui refusaient de se réclamer des six religions officielles ne pouvaient pas figurer sur les registres. Ils ne pouvaient donc pas officiellement se marier et leurs enfants étaient déclarés illégitimes.

Ces mesures dataient de la vague de répression anticommuniste qui a fait un demi-million de morts lorsque Suharto s’est installé au pouvoir en 1966. Ne pas déclarer une religion était alors devenu synonyme de communisme, lequel est interdit depuis cette date.

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Analyse Thaïlande

Chronique siamoise : l’insoutenable légèreté de la non-responsabilité

En Thaïlande, l’art de l’esquive prévaut sur la reconnaissance de ses fautes, laquelle risquerait d’entrainer une perte de face difficile à digérer

A la question d’un journaliste lui demandant s’il se sentait responsable des morts lors des manifestations anti-gouvernementales d’avril-mai 2010, l’ancien Premier ministre Abhisit Vejjajiva répondit : «Nous sommes tous un petit peu responsables». Habile répartie qui a permis au politicien diplômé d’Oxford de se sortir d’une situation potentiellement embarrassante. En thaï, le mot «responsabilité» se traduit littéralement par quelque chose comme «accepter le mal avec le bien qui va avec». Souvent, après une crise ou un incident, les personnes affectées diront qu’il «faut que quelqu’un accepte de prendre la responsabilité». Le problème est que dans le pays du matin bruyant, les candidats ne se bousculent pas au portillon de la perte de face.

Chaque culture a sa propre façon de confronter cet inconfort. Les ministres ou les PDG japonais semblent presque jouir intérieurement dans l’humiliation publique, dans l’acceptation totale de la faute y compris si c’est celle des autres, une sorte de culte de l’autosacrifice bien dans les mœurs de cette nation adulant la discipline. Aux Etats-Unis, le système judiciaire fera plus ou moins le travail : les vautours des banques d’investissement et les escrocs de haut vol savent bien qu’ils ne pourront pas échapper éternellement au bras armé du glaive. La Thaïlande, elle, a privilégié l’opportunisme par rapport à l’héroïsme. L’important est de «s’en tirer» ou de «sauver sa peau» : ao tua rot. Avez-vous entendu parler dans les quarante dernières années d’un ministre thaïlandais proposant sa démission après avoir été impliqué dans un scandale de corruption ? La phrase sibylline «le conducteur a fui la scène de l’accident» que l’on trouve à la fin de presque tous les articles narrant de graves accidents de circulation peut être transposée à tous les niveaux de la société. Qu’un incident survienne, et chacun se hâtera d’assurer qu’il «n’était pas là» (mai ju) ou «qu’il ne sait pas» (mai ru). La reconnaissance et la pleine acceptation de la faute prendra une forme amollie ; elle se perdra dans les brumes de l’être collectif : «un autre», «eux», «nous».

Cette faculté d’esquiver les coups a son penchant positif : la compassion. Telle Chemise rouge qui risque sa vie en mai 2010 pour sauver un journaliste touché de plusieurs balles, tel résident d’un bidonville se faisant à moitié brûlé pour protéger une famille lors de l’incendie qui ravage son quartier… des exemples qui montrent qu’il existe aussi une conception individuelle du devoir moral, mais celle-ci semble curieusement plus vivace parmi les gens de condition modeste que dans les cercles du pouvoir politique et économique. Ce qui pourrait s’expliquer par le fait que la compassion au sens bouddhique suppose que l’on n’ait pas eu sa part dans la création du problème et que l’on n’agit pas dans le but de bénéficier soi-même de son geste.

Cela nous ramène au discours prononcé par l’ancien Premier ministre Thaksin Shinawatra le 19 mai, lors de la commémoration de la répression de 2010, dans lequel il a demandé aux dizaines de milliers de Chemises rouges présentes d’oublier ce qui s’était passé il y a deux ans et de renoncer à la justice en faveur de paix et de la réconciliation. Visiblement empreint d’une intense compassion envers sa propre personne, Thaksin n’a pas eu l’élégance d’évoquer sa «petite part de responsabilité» pour avoir poussé les Chemises rouges à la provocation, puis les avoir abandonnées à leur destin sanglant.

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Société Viêtnam

Vietnam: 200 enfants noyés en deux mois

En raison d’une vague de chaleur, les enfants se mettent à l’eau dans les rivières, les canaux, à la mer. Deux cents noyades ont été recensées en deux mois.

Dans la province centrale de Nghe An, quatorze  enfants se sont noyés ces deux dernières semaines. Dans celle méridionale de Dong Nai, cinq enfants, dont trois appartenant à la même famille, en ont fait autant le même jour, le 12 mai. Depuis 2005, indique Nguyên Trong An, un responsable de la protection des enfants, sur plus de 7.000 décès accidentels d’enfants recensés au Vietnam, 50% ont été la conséquence de noyades. Telles sont les données rapportées par le site VietNamNet.

Dans de nombreux cas, les enfants sont victimes de l’inattention et de la négligence de leurs parents. La plupart des noyades a lieu parce que les enfants ne savent pas nager ou n’ont pas appris les gestes nécessaires pour éviter une noyade. Dans le delta du Mékong, où les enfants vivent souvent sur des bateaux et circulent sur de petites embarcations, 35% seulement des enfants âgés de 12 à 15 ans savent nager. Dans le Nord, cette proportion tombe à moins de 10%.

Des programmes d’enseignement de la natation ont été mis en place mais sont difficiles à appliquer : les écoles ne disposent pas de piscine. Quant à la prévention, elle se heurte à un manque d’effectifs : un volontaire seulement par commune, alors que les communes sont peuplées en moyenne de 25.000 habitants.