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Société Viêtnam

Vietnam : vue sur mer imprenable pour richissimes Hanoïens

Le grand luxe des stations balnéaires est une exception dans un secteur immobilier plutôt morose au Vietnam. Surprise: la clientèle est en majorité  hanoïenne.

Alors que les autres secteurs du marché de l’immobilier au Vietnam «ont été gelés par les difficultés de l’économie et le resserrement de la monnaie et du crédit», celui des propriétés balnéaires de grand luxe demeure très animé, rapporte le site VietNamNet. A Da Nang, port du Vietnam central aux plages réputées, Nguyen Phuong Thao, directeur des ventes d’un gros projet de villas et d’appartements de luxe estime que 62% des acquéreurs résident à Hanoi, 18% à Hô Chi Minh Ville et 12% seulement à l’étranger. Il ajoute que les villas les plus chères – piscine, vue imprenable – sont celles qui se vendent le mieux.

Les villas se vendent dans une fourchette de 1 million d’€ à 1,4 million d’€ et les appartements entre 150 000 € et un peu plus d’1 million d’€. To Nhu Tung, directeur d’un autre projet, a remarqué que les acheteurs ne sont pas très regardants en ce qui concerne les prix ou d’éventuelles ristournes. Il cite le cas d’un jeune homme né en 1990 et qui a avancé, sur-le-champ et en liquide, 20% du montant d’une villa achetée près de trois millions d’€.

Les environs de Hoi An et ceux de Da Nang, à une demi-heure de route l’une de l’autre,  passent pour être les marchés les plus chauds d’Asie, avec des propriétés valant quelques millions d’€. La surprise est que les principaux clients sont des Vietnamiens de Hanoi, loin devant les Vietnamiens d’outre-mer. Ils sont souvent directeurs de société ou jeunes entrepreneurs. Les Saigonais préfèrent acquérir des propriétés dans une fourchette de 230 000 € à 600 000 € dans la station balnéaire de Vung Tàu (ex-Cap St-Jacques), à deux heures de la mégapole méridionale.

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Asie Expatriés Viêtnam

Yamina Benguigui, la ministre des Français de l’étranger

Réalisatrice connue, Yamina Benguigui confirme son engagement dans la politique. Elle est ministre déléguée aux Français de l’étranger et à la francophonie.

Yamina avait déjà pris un virage décisif en mars 2008, avec son élection comme conseillère du XXème arrondissement de Paris, ce qui lui avait valu de devenir l’adjointe de Bertrand Delanoë, chargée des droits de l’homme et de la lutte contre les discriminations. Pendant la campagne présidentielle, rappelle Le Monde, elle avait cosigné un manifeste – en compagnie d’Isabelle Adjani, de Rachida Brakni ou d’Elsa Zylberstein – en faveur des «pionnières de l’immigration», «oubliées de l’histoire» dont elles se déclarent les «héritières».

Algérienne née en France en 1957, Yamina Benguigui est considérée comme une cinéaste engagée dont l’œuvre est consacrée, en grande partie, aux questions de l’immigration, des inégalités et de la violence contre les femmes. Elle a débuté en 1990 en tant qu’assistance de Rachid Bouchareb (Indigènes, Hors-la-loi) et a reçu, depuis, plusieurs prix qui ont couronné ses documentaires, notamment le Sept d’or en 1997 (Mémoires d’immigrés, l’héritage maghrébin) et le Globe de cristal en 2009 (9-3 : mémoire d’un territoire). Elle est, en outre, l’auteur de la très populaire fiction Aïcha (France 2).

Ministre déléguée auprès de Laurent Fabius, elle aura donc la responsabilité, en Asie, de communautés françaises en expansion, notamment en Thaïlande, à Singapour et au Vietnam, ainsi que de la relance espérée d’une francophonie en mal de crédits.

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Singapour Société

Haro sur les mâles de Singapour

Une actrice de l’île-Etat se lamente à propos des lacunes de ses compatriotes masculins qu’elle juge immatures

L’actrice singapourienne Felicia Chin, jusqu’à récemment une des stars de la firme MediaCorp, a dit tout le mal qu’elle pensait des hommes de la cité-Etat dans un entretien au magazine féminin Nuyou, de langue chinoise. Pour l’artiste âgée de 27 ans, les Singapouriens sont «matérialistes, arrogants et superficiels». «Il est difficile de trouver des hommes mûrs et fiables comme ceux de la génération de mon père», a-t-elle ajouté. Devenue actrice à temps partiel, Felicia Chin suit des cours d’économie à l’Université nationale de Singapour. Elle a précisé que tous ses anciens petits amis étaient Singapouriens, mais s’est plainte de ce que, pour la plupart, «ils étaient focalisés sur l’argent et sur les signes extérieurs du succès».

Ces confidences ont provoqué des réactions de défense de personnalités des médias. Lin Pei Fen, une DJ populaire, a rétorqué que l’obsession des signes extérieurs de richesse «est un trait nécessaire de la vie à Singapour» et qu’elle-même était «attirée par les hommes qui savaient se montrer arrogants quand il le fallait». Teo Ser Lee, ancienne reine de beauté, a considéré que les propos de Felicia Chin étaient une «généralisation sans nuances» et a indiqué avoir rencontré des «Singapouriens humbles, qui travaillent dur pour chaque dollar». Loin de se sentir culpabilisée, Felicia Chin persiste, disant qu’elle préfère les «hommes mûrs qui ont roulé leur bosse» et n’écarte pas l’idée de «sortir avec un étranger». A bon entendeur…

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Politique Thaïlande

Thaïlande : le chef de l’armée étrillé pour des propos insensibles

Les propos du général Prayuth Chan-Ocha, réagissant à des photos montrant des soldats ayant des relations sexuelles avec une femme, ont soulevé une tempête.

Le chef de l’armée de terre de Thaïlande a déclaré le 14 mai, après avoir vu des clichés montrant six soldats dans leurs ébats avec une femme et diffusées sur internet, qu’il «n’était pas sûr de ce que pensait la femme», que celle-ci «souhaitait peut être s’amuser» et qu’il pouvait y avoir eu «consentement mutuel». Les photos litigieuses ont été prises il y a trois ans dans une garnison dans le nord du pays. Prayuth Chan-Ocha a ajouté que ces soldats devaient être punis s’ils étaient «coupables» mais qu’il s’agissait peut-être d’un «complot pour discréditer l’armée».

Plusieurs organisations de protection des droits des femmes ont vivement réagi à ces propos. Usa Lertsrisantad, directrice de la Fondation pour les femmes, a dit douter de ce que les soldats impliqués seraient vraiment punis s’ils s’avèrent coupables. «Qui sait si ces femmes sont droguées ou menacées ? Une telle conclusion hâtive [de la part de Prayuth] peut violer les droits des femmes car cela leur donne une mauvaise image et les force à se soumettre à la pression sociale», a-t-elle déclaré au Bangkok Post. Dans le courrier des lecteurs du même journal, un contributeur régulier, Burin Kantabutra, a écrit à propos de Prayuth : «Cet homme est l’un des plus puissants du pays, avec de facto le droit de vie et de mort sur tous les civils. Et, malgré cela, il n’a aucune idée de ce que sont les droits de l’Homme».

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Viêtnam

Un deuxième satellite vietnamien en orbite

Lors de son deuxième lancement de l’année, Ariane 5 a permis de placer en orbite un deuxième satellite vietnamien de télécommunications ainsi qu’un satellite japonais.

Un lancement couronné de succès à Kourou, dans la soirée du 15 mai (juste avant l’aube du 16 mai au Vietnam). Vinasat-2 a été dessiné et construit par Lockheed Martin pour  les Postes et télécommunications vietnamiennes (VNPT). Il est chargé de couvrir l’Asie du sud-est et son voisinage. Il offrira plusieurs services de télévision, de télécommunications et d’internet. Il pèse environ trois tonnes et sa durée de fonctionnement est évaluée à quinze ans. Vinasat-1 avait été lancé en 2008 et son succès explique pourquoi le Vietnam s’est engagé rapidement dans le projet Vinasat-2.

Le premier ministre vietnamien Nguyên Tân Dung a suivi le lancement en direct à partir du QG de VNPT à Hanoi. Il a estimé que la mise en orbite de Vinasat-2  constituait un pas important pour l’industrie des télécommunications du Vietnam. Les deux satellites vietnamiens vont permettre d’assurer et de sécuriser des services stables,  de renforcer la sécurité du réseau vietnamien de télécommunications. Il jouera également un rôle accru dans le soutien au développement économique et social, à la prévention des désastres naturels et à la lutte contre leurs effets, ainsi qu’à la défense nationale. Le coût de Vinasat-2 est évalué à environ deux cents millions d’€.

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Asie Philippines Politique

Face aux Philippines, la main chinoise est trop forte

Dans la dispute qui oppose Pékin à Manille en mer de Chine du Sud, les Philippines disposent de très peu d’atouts, militaires comme économiques. Une main faible.

La Chine est devenue le troisième partenaire commercial des Philippines, avec des échanges d’un montant de 23 milliards d’€ en 2011. Manille et Pékin ont décidé de doubler ce montant d’ici à 2016, ce qui fera de la Chine le premier marché pour les produits philippins. C’est un atout auquel Pékin peut faire appel en cas de désaccord sur les frontières maritimes entre les deux pays.

Selon le Manila Bulletin, 150 conteneurs de bananes importées des Philippines sont en train de pourrir sur les quais de ports chinois à la suite d’inspections poussées qui ont fait état de la présence d’«insectes». Parallèlement, l’Administration chinoise du tourisme a déconseillé de se rendre aux Philippines et trois compagnies aériennes chinoises ont réduit leurs vols en raison d’un manque de passagers.

Ces mesures soulignent à quel point les Philippines sont dépendantes économiquement de la Chine, au moment où Manille négocie avec Pékin des projets de contrats chinois d’un montant de 6 milliards d’€. En recourant à des bateaux de pêche, formés aux missions en eaux disputées et protégés par des bateaux armés placés à courte distance, Pékin n’a pas besoin de faire intervenir sa marine de guerre (ce qui risquerait de provoquer une réaction américaine).

Le seul navire de guerre philippin présent à proximité du récif de Scarborough, où un face-à-face se poursuivait depuis le 10 avril, s’est donc retiré. «Je pense qu’on en restera là pour le moment», a déclaré Scott Harold, expert de la Rand Corporation, au Christian Science Monitor. En ajoutant : «Pékin a indéniablement le dessus dans le contrôle du récil de Scarborough. Les Chinois n’ont rien à gagner en recourant à la force. Les Philippines, de leur côté, sont si faibles militairement qu’elles vont être très prudentes».

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Asie Birmanie Indonésie Politique

En Asie du sud-est, deux Coréens qui ne se rencontrent pas

Le chef  de l’Etat (nominal) de la Corée du Nord est en Indonésie ; le président (élu) de la Corée du Sud est en Birmanie. Etrange ballet.

Le ballet est d’autant plus étrange que, voilà deux ans à peine, la Birmanie (Myanmar) n’avait d’yeux que pour Pyongyang et que les deux régimes étaient soupçonnés de collaboration nucléaire par les Occidentaux. Reçu par le président Thein Sein à Naypyidaw le 14 mai, Lee Myung-bak est, en outre, le premier chef d’Etat sud-coréen à se rendre en Birmanie depuis près de trois décennies : en 1983, l’un de ses prédécesseurs, Chun Doo-hwan, avait échappé de justesse à un attentat qui avait fait, à Rangoon, 21 victimes, dont quatre ministres sud-coréens. Trois Nord-Coréens avaient été arrêtés : l’un s’est suicidé en prison, le second a été pendu et le troisième est mort en détention en 2008. A l’époque, le dictateur Ne-Win avait rompu les relations diplomatiques avec Pyongyang (rétablies en 2007).

Il faut croire qu’avec le changement de gouvernement en Birmanie, les réticences des Sud-Coréens se lèvent. Leurs investissements se multiplient et une coopération officielle s’amorce. Le 15 mai, le président Lee a rendu visite à Mme Aung San Suu kyi à Rangoon.

Entre Jakarta et Pyongyang, il ne s’agit pas d’une alliance mais de relations qui remontent aux années 50. Si Kim Yong-Nam, 84 ans, président de l’Assemblée populaire suprême du Nord, en est à sa troisième visite en Indonésie, c’est bien parce que l’Indonésie entend maintenir un canal de communication avec le régime ermite dont les souverains, y compris l’actuel, Kim Jong-Un, ne prisent guère les voyages à l’étranger (à l’exception notoire de ceux en Chine).

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Philippines Politique

L’enquête le dit : le premier juge des Philippines ? Un ripoux

De 2002 à 2011, membre de la Cour suprême des Philippines, avec un salaire alors inférieur à 800 €, Renato Corona a mis de côté plus de 20 millions d’€…

Deux jours après l’élection de son successeur à la présidence des Philippines et un mois avant la fin formelle de son mandat en 2010, Gloria Macapagal-Arroyo avait nommé Renato Corona président de la Cour suprême, avec l’espoir qu’il pourrait la protéger contre un procès annoncé pour corruption. La manœuvre a été vaine : Arroyo est poursuivie en justice et la Chambre des représentants a voté l’impeachment de Corona le 12 décembre 2011, donc sa traduction devant le Sénat transformé en tribunal.

Les résultats de l’enquête, présentés le 15 mai devant les sénateurs-juges à Manille, sont éloquents : Corona avait un dollar dans un compte bancaire en 2003. Il est titulaire en 2012 de 82 comptes bancaires en devises étrangères. Ses rentrées se sont élevées à plus de vingt millions d’€ et le total de l’«argent frais» dont il dispose aujourd’hui est évalué à près de la moitié de cette somme.

Si Corona, qui a auparavant nié les accusations, est jugé coupable d’avoir abusé de ses fonctions pour s’enrichir – et, de surcroît, d’avoir prononcé des verdicts injustes – il sera limogé. Son témoignage devant le Sénat, s’il a lieu, n’y changera pas grand-chose. Pour l’élu de 2010, le président en exercice Benigno Aquino, il s’agit d’un point marqué dans la lutte contre la corruption.