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Indonésie Société

L’appel public à la prière: le débat s’ouvre à Jakarta

Le vice-président indonésien a dénoncé la cacophonie des appels à la prière à Jakarta. Politiquement incorrect ? L’accueil n’est pas pour autant négatif.

Qui se souvient de l’époque où Jakarta, capitale de la becak, feu le cyclo-pousse indonésien, était bercée par l’appel un peu lointaine du muezzin à la prière ? Depuis le milieu des années 80, des moyens plus puissants de diffusion,  la construction de centaines de mosquées supplémentaires, les appels préenregistrés à la prière, cinq fois par jour, à quelques secondes d’intervalle, ont fini par déboucher sur une cacophonie. Seule protection efficace : l’addition de double vitrages et de la climatisation,  privilèges de riches.

Le vice-président Boediono a pris son courage à deux mains et soulevé la question, le 27 avril, dans son discours d’ouverture du sixième Conseil des mosquées de l’Indonésie. «Trop bruyant», a-t-il dit, en réclamant des mesures pour limiter le son des haut-parleurs. Selon le Jakarta Post, Ahmad Suaedy, président de l’Institut Wahid (ONG musulmane prônant le pluralisme), l’a félicité d’avoir abordé un «sujet tabou».

Amidan, président de l’officieux mais influent Conseil indonésien des Oulémas, à majorité islamiste, a exprimé son désaccord tout en reconnaissant que les mosquées devraient s’entendre en ce qui concerne leurs appels, à l’image de ce qui se pratique au Caire depuis 2006.  En outre, selon une réglementation adoptée en 1978, les haut-parleurs extérieurs ne devraient être utilisés que pour les appels à la prière, en cas d’alerte ou pour les sermons exceptionnels lors de fêtes musulmanes. Ce qui n’est pas le cas.

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Des Japonais en quête de refuge

Les Japonais sont de plus en plus nombreux à s’installer en Asie du sud-est. La cause : les nombreuses facettes d’une grave crise que traverse leur archipel.

Appelons-le Naoya, discret, élégant, poli, bientôt la quarantaine. Il est venu enseigner en Thaïlande voilà cinq ans – le terme normal de l’expatriation – au lycée japonais de Bangkok. Il doit donc soit regagner son pays soit trouver  un poste dans une école privée, avec un salaire nettement moins élevé. Il a épousé une collègue thaïlandaise et le couple a deux très jeunes enfants. Au Japon, la vie sera difficile : la froideur inévitable de sa famille à l’égard de son épouse ; le rejet probable des enfants par leurs camarades de classe. Il a renoncé à rentrer chez lui.

Beaucoup de Japonais en Thaïlande sont dans une situation similaire : leurs enfants ont beau parler le japonais, les métis sont mal accueillis dans un pays culturellement fermé. Le Japon n’a pas de politique d’immigration, même sélective. A la fin des années 70, il s’est révélé, parmi les pays riches, le plus frileux à l’égard des boat people qui ont fui le Vietnam. Bref, on ne devient pas Japonais.

L’empire du Soleil levant se dépeuple. Il a perdu, en 2011, un quart de million de gens, conséquence de la chute du taux des naissances mais aussi de départs à l’étranger. Si la tendance actuelle se confirme, le Japon, 127 millions d’habitants aujourd’hui, n’en comptera pas plus de 87 millions en 2060, dont 40% âgés de plus de 65 ans. Un effondrement démographique.

Surtout depuis le boom économique des années 70, des centaines d’entreprises nippones se sont délocalisées en Asie du sud-est. Le Japon a été le premier donateur et, avec les Etats-Unis, l’un des premiers investisseurs dans la région.  En avril encore, Tokyo a accordé plus de 5 milliards d’€ aux cinq pays de la Commission du Mékong. Les expatriés japonais sont donc traditionnellement très nombreux dans la région, avec leurs clubs de golf, leurs boites de nuit exclusives, leurs écoles, leurs restaurants  et même leurs épiceries.

Multiplication des petits Tokyo

A Jakarta-Sud, depuis 2010, le fameux et immense centre commercial Blok M, qui a retrouvé un peu de son allure, accueille chaque année un festival japonais de  plus en plus populaire (en 2012,  le 30 juin et le 1er juillet).  Le quartier lui-même a été rebaptisé «le petit Tokyo» en raison de l’abondance de bars, restaurants, boîtes de nuit, karaoké à clientèle japonaise. Le thème du festival sera «Arigato Kokoro No Tomo» (‘Merci, véritables amis’), à l’intention des étrangers qui ont aidé les Japonais, en 2011, à la suite de la catastrophe de Fukishima et des dévastations causées par les tsunamis.

Un autre courant s’est amorcé à la suite de ces désastres de 2011 – avec, en prime, la peur permanente d’un nouvel accident nucléaire – et l’Asie du sud-est en est l’une des destinations. Jusqu’alors, des retraités fortunés s’installaient dans la région, notamment en Malaisie. Cette fois, les déménagements à l’extérieur du Japon sont beaucoup plus nombreux et il ne s’agit pas que de retraités, mais de gens encore actifs en quête de sécurité ou de meilleurs conditions de travail.

«De plus en plus de gens disent qu’ils veulent déplacer leurs résidences ailleurs en Asie, là où il y a davantage de possibilités de faire des affaires», a expliqué Masanori Fujimura, patron du consultant en investissements Gaim, dans les colonnes du Japan Times. Du coup, les «petits Tokyo » se multiplient en Asie du sud-est. Selon Gaim, dans le secteur de l’immobilier, les demandes de clients japonais ont augmenté rapidement depuis mars 2011.

Une ville japonaise de dix mille âmes

Sur l’île de Cebu, au centre des Philippines, un complexe de 500 appartements – avec visas de long séjour pour retraités – a été vendu par Gaim en quarante-huit heures. Un autre complexe de taille identique, en construction à Ayutthaya, au nord de Bangkok, s’est vendu en l’espace d’une seule journée.

Encore plus ambitieux s’annonce, à long terme, un projet à Johor, Etat malaisien frontalier de Singapour. Les 300 premières unités, en construction, d’un ensemble réservé exclusivement à des Japonais ont été vendues, selon le Japan Times. S’installeront sur place notamment des commerces japonais et une clinique avec un médecin japonais.  Le développement ultérieur du projet permettra l’accueil, dans cinq ans, de dix mille Japonais, en créant ainsi un autre «petit Tokyo».

Auparavant, la Malaisie avait déjà lancé, surtout à l’intention de la riche clientèle japonaise, un programme «My Second Home» (Mon deuxième chez moi) proposant aux étrangers fortunés, candidats à l’achat immobilier, des visas de séjour de dix ans. La Thaïlande et l’Indonésie, qui acceptent déjà des retraités âgés de plus de 50 ans, envisagent également de viser les Japonais fortunés.

Jean-Claude Pomonti

 

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Analyse Thaïlande

Chronique Siamoise : théâtre masqué à Bangkok

Retour sur la rencontre Yingluck Shinawatra – Prem Tinsulanonda, jeudi 26 avril. Un rendez-vous où l’improvisation n’avait pas sa place.

Le Ramakien, version siamoise du Ramayana indien, est un ballet codifié où costumes et gestuelle suivent des règles strictes et immuables. Chaque élément du costume a une signification.  Chaque posture exprime une attitude. Point n’est besoin de paroles, même si les déclamations du prince Rama ou de Tosakhan, le roi des démons, emplissent la salle du théâtre Chalermkrung. La chorégraphie soutenue par la musique traditionnelle d’un orchestre de cinq instruments, dont le ranad, série de planchettes reliées entre elles et que l’on frappe à l’aide de deux baguettes, suffit, d’autant que l’audience connait à peu près l’intrigue d’avance (les scènes représentées sont expliquées dans le programme).

Le ballet auquel ont participé le président du Conseil privé du roi de Thaïlande, Prem Tinsulanonda, et la cheffe du gouvernement Yingluck Shinawatra entourée de ministres choisis a, de la même façon, suivi un script préparé à l’avance : on n’entre pas sur scène pour improviser. Les couleurs d’abord. Le rose pour l’équipe gouvernementale, avec Yingluck vêtue d’un élégant tailleur rose pastel. Les vice-Premier ministres Yongyuth Wichaidit et Kittirat na Ranong, eux aussi arborent cette couleur bénigne, mais dans un ton un peu plus vif.

Quant au ministre de la Défense Yutthasak Sasiphrapa qui avait dû perdre le  programme, il s’est avancé en uniforme blanc. Le rose est une des couleurs associées au roi Bhumibol Adulyadej. Du côté du général Prem, une « chemise Prem » en soie d’un orange un peu criard : l’orange est la couleur du jeudi selon le calendrier astrologique thaï, jour où a eu lieu la rencontre. Si la rencontre avait eu lieu un dimanche ou un lundi, rouge et jaune auraient été de rigueur. Ce qui aurait fait désordre.

La gestuelle ensuite. Yingluck, redevenue la sage étudiante de Chiang Mai, mains respectueusement jointes à hauteur de la taille, paumes vers le haut, courbée légèrement vers l’avant comme une dévote devant la Vierge. Le regard est fixé sur l’hôte, empreint de soumission. Le général nonagénaire dans son costume fruité pavoise sur le seuil, le buste droit. Il dispense ses oracles et ses conseils. Son regard ne porte pas sur ses interlocuteurs mais se perd au loin, fixé, sans doute, sur l’avenir de la Nation, la grandeur de la Monarchie. Le wai de Yingluck est une splendeur, laquelle résulte d’une longue habitude des bienséances ; il fait montre d’une maîtrise corporelle parfaite.

Par contraste, cet épisode en rappelle un autre de l’interminable épopée qu’est la lutte pour le pouvoir politique en Thaïlande. C’était un peu avant l’inauguration du pont Rama VIII enjambant le fleuve Chao Phraya en mai 2002. Le roi Bhumibol visitait pour la première fois le pont accompagné du Premier ministre de l’époque Thaksin Shinawatra et de Samak Sundaravej, alors gouverneur de Bangkok. Au milieu du pont, le monarque, en costume de ville, s’adressait au gouverneur de Bangkok, héritier d’une vieille famille noble, et à ses adjoints. Derrière cette haie d’uniformes blanc, Thaksin, alors au pouvoir depuis un an et quelques mois, se haussait sur la pointe des pieds avec un sourire crispé pour être aperçu du souverain. L’image, là encore, était parlante, le commentaire superflu. Peut-on imaginer Tosakhan-Thaksin, s’humilier devant le vieil ermite Prem ? Rien n’est absolument exclu, mais le risque serait peut-être que les spectateurs perdent le fil du scénario.

 

«Chronique siamoise» porte un regard décalé sur l’actualité politique de la Thaïlande, mêlant des récits d’anecdotes et une lecture culturelle des événements.

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Birmanie Histoire

La Birmanie après Orwell : une inconnue

Les évènements intervenus récemment en Birmanie surprennent, tel un scénario illisible. Prophète, George Orwell s’était arrêté à la dictature militaire. Après ?

George Orwell n’a passé que cinq ans en Birmanie, de 1922 à 1927, dans la peau d’un flic colonial, «cinq années d’ennui, sans même le son des trompettes !». Il en a tiré le toujours célèbre portrait, bien peu flatteur mais rédigé avec «ferveur», de la colonie britannique,  Burmese Days (1934, Une histoire birmane). Une minuscule communauté de petits blancs britanniques, distante, comme portant des gants de peur de se salir (sauf en cas de nécessité biologique élémentaire). L’univers que décrit Orwell, avec son immense talent, est si loin de celui des petits blancs français, qui rêvent tant que tout devienne comme eux, sans idée de caste, la fameuse mission-prétexte civilisatrice.

Dans son introduction à Burmese Days (Penguin Classics),  Emma Larkin, journaliste américaine considérée comme l’autorité à propos de George Orwell, écrit qu’en y regardant de près, Orwell a tiré une trilogie de son séjour en Birmanie.  Les deux volets suivants sont  Animal Farm (1945, La ferme des animaux)  et 1984 (publié en 1948, soit deux ans avant sa mort de maladie à l’âge de 47 ans).

«Récit allégorique», Animal Farm rapporte une révolution qui tourne mal quand les cochons, après avoir renversé les êtres humains, conduisent la ferme à sa ruine. 1984 fait penser à ce que la Birmanie a souffert pendant des décennies d’une dictature militaire «tenace». «Une évocation glaciale», juge Emma. Elle rappelle également que les intellectuels birmans nomment Orwell «le prophète» puisque, disparu en 1950, il n’a pas connu les déboires d’une Union birmane victime d’un coup d’Etat en 1962 et, depuis, d’un demi-siècle de mal-administration en uniforme. A relire Burmese Days, Orwell ne donnait pas cher non plus des empires européens du XIXème siècle.

Ce qui ne nous dit rien du futur proche. Devenu le Myanmar officiellement en 1989, donc depuis plus de deux décennies, la Birmanie le devient également dans les faits avec son ouverture sur le reste du monde, ses «réformes» dont on ignore encore ce qu’elles sont, importantes ou illusoires.  Le talentueux prophète nous a laissé des chefs d’œuvre. Et une inconnue.

Jean-Claude Pomonti

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Indonésie Société

Jakarta s’enfonce plus vite que toute autre ville

La capitale de l’Indonésie s’enfonce rapidement. La raison première : les nappes phréatiques sont pompées pour satisfaire les besoins des habitants

Ho Chi Minh Ville, on le sait, s’enfonce de deux cm environ par an, ce qui est déjà préoccupant. Jakarta, toutefois, bat tous les records : dans certains endroits, elle s’enfonce chaque année de dix, quinze ou même vingt cm. 40% de sa superficie se trouvent déjà en-dessous du niveau de la mer. Le pompage de l’eau, pour satisfaire les besoins de dix à douze millions de citadins, n’arrange rien. La capitale de l’Indonésie «est l’un des cas les pires au monde» dans ce domaine, estime l’hydrologiste néerlandais Janjaap Brinkman, cité par le magazine The Atlantic.

L’eau,  qui se trouve  parfois à des centaines de mètres sous la mégapole, est difficile à remplacer. Une fois vides d’eau, les cavités contribuent à l’affaissement des sols.  «Faute de mettre fin à une extraction si profonde de l’eau, Jakarta s’enfoncera de cinq à six mètres supplémentaires» d’ici à la fin du siècle,  juge Brinkman.  De 1974 à 2010, de larges pans de la ville se sont enfoncés de 25 à 70 cm et les quartiers les plus peuplés, sur la côte, ont perdu de 1,4 à 2,1 mètres.

Le long de la mer de Java, un mur de trente km a été construit pour prévenir les inondations. En cas de brèche, des centaines de milliers de gens pourraient être inondés et les réserves d’eau potable détruites. Un deuxième mur amorcé en appui devrait être terminé en 2025. Quoi qu’il en soit, en cette saison de fortes pluies, les inondations sont déjà fréquentes et les voies d’eau sont pratiquement toutes polluées.

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Asie Birmanie Brunei Politique

L’UE ouvre une représentation à Rangoon

Catherine Ashton s’est rendue en Birmanie (Myanmar) le 28 avril. L’UE ouvre un bureau à Rangoon,  qui deviendra le siège de sa délégation en janvier 2013.

La dix-neuvième réunion des ministres des affaires étrangères de l’Asean et de l’UE s’est déroulée, pour la première fois depuis longtemps, dans une excellente atmosphère le 27 avril à Bandar Seri Begawan, capitale du petit sultanat de Brunei. «Un important processus de réforme a été lancé au Myanmar [Birmanie] et il est très important d’entretenir l’élan pour le rendre irréversible», a résumé Marty Natalegawa, ministre  des affaires étrangères de l’Indonésie, au Brunei Times. Les Européens, qui ont, le 23 avril, suspendu pour un an la majorité de leurs sanctions à l’égard de la Birmanie, sont entièrement d’accord.  C’est bien la première fois que l’Asean et l’UE tiennent le même langage sur ce dossier.

Nickolay Mladenov, ministre bulgare des affaires étrangères, a estimé qu’une enveloppe d’aide européenne d’un montant de 150 millions d’€ était donc déjà sur la table. «Nous avons soutenu la suspension des sanctions et j’espère que ce sera le premier pas vers une levée totale des sanctions», a-t-il ajouté,  toujours selon le Brunei Times.

Mme Ashton s’est donc rendue le 28 avril à Rangoon pour y ouvrir un bureau appelé à devenir le siège d’une délégation européenne. L’assistance européenne sera, au moins dans un premier temps, orientée vers les secteurs de la santé, de l’éducation, de l’agriculture et de l’aide aux personnes déplacées, selon une déclaration, en février, de la Commission européenne. Mme Ashton doit également se rendre à Naypyidaw, la capitale, pour y être reçue par le président Thein Sein et rencontrer Mme Suu Kyi à Rangoon.

 

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Indonésie Société

Millionnaires indonésiens

L’analyse des comptes bancaires en Indonésie souligne une forte concentration des avoirs. Sur ce plan-là, rien n’a changé depuis le limogeage de Suharto en 1998.

Le résultat est probant : 0,1% des comptes bancaires regroupent plus de la moitié de l’ensemble des dépôts en Indonésie, selon une enquête de LPS, agence officielle d’assurances. Dans un pays de 240 millions d’habitants et de 101 millions de comptes bancaires, 136 890 comptes bancaires seulement, soit un peu plus de 0,1%, dépassent les 2 milliards de roupies (165 000 €).

Selon le Jakarta Globe, l’un des placements favoris des riches indonésiens est l’immobilier en Australie et à Singapour (sécurité, climat, conditions de vie, marchés solides). Au cours des dix dernières années, les achats à Singapour ont pratiquement décuplé (1714 propriétés achetées en 2011, contre 430 en 2000). Les acheteurs étrangers les plus nombreux dans la cité-Etat sont les Chinois et les Malaisiens mais les Indonésiens achètent les propriétés les plus couteuses et celles du centre-ville, selon le Straits Times.

Une augmentation des achats à Londres est rapportée par le Jakarta Post. L’immobilier londonien est jugé comme un placement sûr et les Indonésiens y acquièrent des propriétés d’une valeur moyenne de 400 000 € (alors qu’à Singapour, ils achètent des propriétés dans une fourchette de 600 000 € à 3 millions d’€).

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Indonésie

L’Indonésie et Justin Bieber: la gaffe et le désamour

A Londres pour la première de son dernier album «Believe»,  Justin Bieber a présenté  l’Indonésie comme un «random country », un pays rencontré à l’aveuglette.

Pauvres fans indonésiens du chanteur canadien au visage d’éternel poupin, aujourd’hui âgé de 18 ans, qui étaient allés, en avril 2011, l’acclamer à Bogor (Java Ouest) au cours d’une tournée en Asie du sud-est! Justin Bieber ne s’en souvient plus. Les jeunes indonésiennes étaient si fières qu’il ait enregistré l’une des ses chansons chez eux. «Je l’ai enregistrée dans un studio, dans un petit endroit, les gens ne savaient pas ce qu’ils faisaient», a-t-il dit, avant que son impresario le reprenne.

Les nouvelles circulent vite en Indonésie, le champion en Asie du sud-est des abonnés à Twitter et Facebook. Dans un pays de quelque 240 millions d’habitants, où l’immense majorité de musulmans pratiquent un islam modéré, les fans de Justin Bieber sont nombreux, très nombreux. Les clubs sont interloqués. Beaucoup ne parviennent pas à y croire.

Les sites indonésiens consacrés à la jeune vedette vivent dans le refus et reçoivent de nombreux messages de soutien. Des fans redoutent même que Justin ne les aime plus. Quant aux forums de médias sociaux, ils  sont indignés et ne souhaitent plus en entendre parler. En 2011, Bieber s’était également rendu à Singapour et en Malaisie.