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Société Viêtnam

A Hanoï, des étudiants ont choisi de vivre la nuit

Le site Vietnamnet brosse un portrait édifiant d’étudiants, enfants de familles fortunées qui, à Hanoi, mènent grand train de vie.

Des étudiants qui en ont les moyens consacrent leurs nuits à des surprise-parties ou aux jeux d’argent.  D’autres restent devant leurs ordinateurs, comme des drogués. Des étudiantes, enfin,  se font entretenir. Ces comportements, qui se développent avec l’enrichissement, sont l’un des moyens pour échapper au contrôle des parents dans la capitale du Vietnam, un phénomène reconnu depuis longtemps en Thaïlande et qui se manifeste également au Cambodge.

Des étudiants dépensent des millions de dôngs en vins (30 000 dông valent un €) au cours d’une soirée arrosée alors que les enfants «des familles pauvres se réunissent chez les marchands de thé pour bavarder autour d’une tasse qui leur coûte 2000 dôngs», affirme Vietnamnet. Quand les jeunes noceurs se lassent de leurs sorties, ils se regroupent pour s’adonner à des jeux d’argent, ajoute le site.  Des collégiennes pensionnaires ont rapporté le cas de camarades qui font le mur de nuit, ajoutant que «la nuit est le meilleur moment pour gagner de l’argent auprès d’hommes riches».

De nombreux étudiants passent leur temps à chatter sur la Toile ou à parler sur téléphone portable jusqu’à une heure avancée de la nuit. «Il y a tellement de choses dont on peut profiter dans la vie moderne que vous devez rester éveillé la nuit pour les découvrir», a déclaré une étudiante.

 

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Asie Politique

Le fiasco nord-coréen

Le missile lancé par la Corée du nord, tôt dans la matinée du 13 avril 2012, s’est aussitôt abimé, selon Séoul, Tokyo et Washington.

L’annonce d’un tir nord-coréen avait inquiété l’Asie et contraint au détournement d’une vingtaine de vols commerciaux. Toutefois, selon un porte-parole du ministère sud-coréen de la défense, la roquette – de type Unha-3 et lancée à Sohea, près de la frontière chinoise – «s’est désintégrée en plusieurs morceaux et a plongé plusieurs minutes après son décollage». Washington et Tokyo ont également évoqué un échec et confirmé qu’il s’agissait d’un missile de portée intercontinental et susceptible, à terme, de transporter une tête nucléaire. Pyongyang affirme que l’essai avait pour objet de placer en orbite un satellite (les deux essais précédents, en 1998 et en 2009, ont également échoués).

Pour la première fois, plus d’une centaine de journalistes étrangers ont été invités à assister au lancement ainsi qu’à la célébration, le 15 avril, du centième anniversaire de la naissance de Kim Il-Sung, fondateur du régime et grand-père de Kim Jong-Un, l’actuel leader nord-coréen. Le Conseil de sécurité de l’ONU doit se réunir rapidement pour réagir à ce que beaucoup considèrent comme une violation d’une résolution adoptée en 2009, après le deuxième essai nord-coréen. Les Etats-Unis, qui ont menacé de suspendre leur aide alimentaire à la Corée du Nord, estiment que le fiasco prouve l’efficacité de sanctions qui ont empêché Pyongyang de compléter son programme.

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Histoire Viêtnam

Raymond Aubrac, l’intermédiaire français, l’ami de l’oncle Hô

Le grand résistant français, décédé le 10 avril à l’âge de 97 ans, s’est intéressé de très près au Vietnam et aux guerres qui l’ont ravagé de 1945 à 1975.

En 1945, Raymond Aubrac est nommé Commissaire de la république à Marseille où il intervient en faveur de travailleurs dits indochinois, «en proie à des brimades et à la surexploitation», comme l’écrit l’historien Alain Ruscio. Aussi, quand Hô Chi Minh se rend en France en 1946 pour les négociations de Fontainebleau – qui ne permettront pas d’éviter la guerre – et que les Vietnamiens de France offrent une réception à leur leader au Parc de Bagatelle, Raymond Aubrac et son épouse Lucie sont de la partie.

Ils sympathisent avec le révolutionnaire vietnamien et, quand ils le reçoivent dans leur propriété de Soisy-sous-Montmorency, l’oncle Hô leur demande s’il peut s’installer chez eux, souffrant à l’hôtel de l’absence d’un jardin.  A la naissance d’Elizabeth, enfant unique des Aubrac, Hô Chi Minh décidera qu’il en sera le parrain (hors religion). Depuis et jusqu’à sa mort en 1969, Hô n’a pas manqué de faire parvenir à Babette de petits présents pour son anniversaire.

Le séjour de Hô Chi Minh chez les Aubrac n’est pas fortuit : à l’époque, Raymond et Lucie sont d’actifs sympathisants du PCF. Et ce séjour ne sera pas sans suites. Sous la IV° République, Vincent Auriol, quand il est chef de l’Etat, puis René Mayer, en tant que président du Conseil, demanderont à Aubrac d’aller rencontrer Hô Chi Minh. Ces voyages n’auront pas lieu.

 L’appel de Kissinger

Toutefois, en 1967, Henry Kissinger, alors professeur de sciences politiques et consultant du président Lyndon Johnson, s’ingénie à voir si des négociations peuvent s’engager entre Washington et Hanoï. Le groupe multinational qu’il anime obtient de Raymond Aubrac et du professeur Marcovitch, de l’Institut Pasteur, qu’ils se rendent secrètement à Hanoï. Aubrac est reçu le 24 juillet 1967 par Hô Chi Minh – alors âgé de 77 ans et affaibli – et, le lendemain, par le premier ministre Pham Van Dông. A son retour, Aubrac rencontre à plusieurs reprises, à Paris, Kissinger  et Mai Van Bô, délégué du Nord-Vietnam. Ces entretiens ne débouchent sur rien mais le canal est en place.

En 1968, à la suite de l’offensive du Têt au Sud-Vietnam – un échec militaire mais qui a fait de l’intervention américaine une guerre impopulaire aux Etats-Unis –, Lyndon Johnson annonce, le 31 mars, qu’il ne se représente pas à l’élection présidentielle, en novembre de la même année, et qu’il met fin aux bombardements du Nord afin de pouvoir lancer des négociations avec Hanoï. Elles commencent à Paris le 3 mai mais ne débouchent pas sur un accord avant l’élection présidentielle américaine. Kissinger, dit-on, aurait conseillé en dernier recours à Hanoï d’attendre l’élection de Richard Nixon qui a fait campagne sur le thème «la paix dans l’honneur».

En décembre 1968, alors que Nixon a été élu et que Kissinger a été pressenti pour devenir son conseiller de sécurité, Aubrac rencontre Kissinger à New York. Sans suite. Des contacts se poursuivent – avenue Kléber, une annexe du Quai d’Orsay. Toutefois, les négociations entre Kissinger et Lê Duc Tho, membre du bureau politique du PC vietnamien, ne produiront un accord qu’en janvier 1973, après une nouvelle vague de terribles bombardements aériens américains du Nord-Vietnam. Le 23 janvier, les Etats-Unis s’engagent à retirer leurs troupes des combats et à procéder à des échanges de prisonniers.

Entre-temps, le facilitateur français de ces contacts s’est démené comme un beau diable pour faire avancer la paix. Kurt Waldheim, alors secrétaire général de l’ONU, a fait appel à lui. Aubrac se rend au Vatican, le 4 juillet 1972 pour demander à Mgr Casaroli, secrétaire d’Etat, une intervention de Paul VI en faveur de la paix, laquelle aura lieu cinq jours plus tard. Après le 23 janvier 1973, Aubrac continuera de plaider en faveur de crédits à la reconstruction du Vietnam et c’est dans ce cadre qu’il se trouvera  à Hanoï le 30 avril 1975, le jour de l’entrée sans combats des troupes communistes à Saigon.

C’est ainsi que des Français, officiels, spécialistes, ont joué un rôle dans les négociations de règlements bien après la fin de ce que l’on appelait, jusqu’à 1953-1954, l’Indochine française. Aubrac n’en est pas le seul artisan: des diplomates français ont, notamment, joué un rôle important dans la négociation de l’accord de paix au Cambodge signé à Paris en octobre 1991.

Jean-Claude Pomonti

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Birmanie Politique

Birmanie: un ancien Premier ministre interrogé

L’interrogation par des officiels de l’ancien Premier ministre birman Khin Nyunt souligne à quel point la Birmanie demeure en liberté surveillée.

Libéré le 13 janvier, Khin Nyunt a été interrogé par des officiels  pour avoir déclaré au Bangkok Post (8 avril 2012) qu’il avait «sauvé»  Aung San Suu Kyi en 2003, lorsque le convoi dans lequel elle se trouvait avait été attaqué (50 morts).  Chef du renseignement militaire pendant vingt ans, puis assigné à résidence pendant huit ans, Khin Nyunt a démenti avoir tenu de tels propos. Selon l’Irrawaddy , le magazine et site qui rapporte cette information, cette affaire pourrait conduire à une réassignation à résidence de celui qui fût Premier ministre pendant treize mois en 2003-2004.
«Des officiels de haut rang seraient furieux», rapporte l’Irrawaddy, «et disent redouter des représailles de la part de Than Shwe, l’ancien chef de la junte ». Il a «sorti le tigre de son sommeil», aurait déclaré l’un de ces officiels, à propos de la réaction de Than Shwe, qui ne se manifeste plus en public depuis qu’il s’est retiré.

Ce genre d’incident fait l’effet d’un rappel aux réalités. Les prisonniers politiques, y compris d’anciens collaborateurs de Khin Nyunt, se compteraient encore par centaines. Une fraction importante de la caste militaire, qui conserve le pouvoir, surveille de près les pas accomplis par le tandem formé par le président Thein Sein et Mme Suu Kyi, qui se sont de nouveau rencontrés le 11 avril à Naypyidaw. La Birmanie demeure en liberté surveillée.

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Indonésie

Puissant séisme près de Sumatra : 8,5 (Richter)

Un violent séisme a eu lieu le 11 avril au large de Sumatra, une île victime de plusieurs catastrophes naturelles ces dernières années.

Un séisme de 8,5 sur l’échelle de Richter s’est produit, le 11 avril en début d’après-midi, à 33 km sous le fond de l’Océan et à 497 km à l’ouest de la côte d’Atjeh. Une alerte au tsunami a été déclenchée dans 27 pays, dans leur immense majorité riverains de l’Océan indien. La terre a tremblé jusqu’en Inde. A Bangkok, un immeuble au moins a été évacué. Le tremblement a également été très sensible en Indonésie, à Singapour et en Malaisie.

Le président indonésien Susilo Bambang Yudhoyono s’est rendu à la télévision pour déclarer qu’il n’y avait pas de «menace» de tsunami même si l’alerte était maintenue. La province d’Atjeh, nichée au bout de l’île de Sumatra, a été également affectée, quelques heures plus tard, par une réplique de 6,5 sur l’échelle de Richter, selon le Jakarta Globe. L’épicentre de cette réplique s’est trouvé à 42 km à l’ouest de la côte atjehnaise.

La côte ouest de Sumatra, dominée par une chaîne de volcans, longe l’une des principales lignes de faille de la planète, située sous l’Océan. C’est un frottement sur cette ligne de faille qui a provoqué, le 26 décembre 2004, un séisme de 9,1 sur l’échelle de Richter et un tsunami qui ont fait 230 000 victimes sur les côtes de l’Océan indien, dont 170 000 à Atjeh.

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Asie

BAD : les économies renouent avec le beau fixe

La Banque asiatique de développement estime que les économies de l’Asie du sud-est bénéficient en 2012 d’une relance relative.

Avec un taux prévu de croissance de 5,2% en 2012, l’Asie du sud-est renverse la vapeur. La Thaïlande se remet des «désastreuses inondations» de 2011. Catastrophes naturelles (les Philippines n’ont pas été épargnées) et faiblesse des marchés à l’exportation ont expliqué pourquoi le taux d’expansion n’a été que de 4,6% en 2011. Cette tendance s’est retournée, estime la BAD dans son rapport annuel publié le 11 avril.

Dans l’ensemble de l’Asie émergente, la croissance sera de 6,9% en 2012, prévoit la BAD. La demande mondiale de biens de consommation asiatiques a été «anémique» et le commerce intra-asiatique n’a compensé que dans une certaine mesure la chute de la demande des économies occidentales. Toutefois, avec la reprise attendue de la consommation mondiale, elle devrait être de 7,3% en 2013.

Le rapport annuel de la BAD attire également l’attention sur les inégalités croissantes de revenus en Asie, en particulier en Chine. Les Etats devraient consacrer davantage de fonds vers l’éducation et l’aide aux plus démunies, afin d’encourager la sortie de la pauvreté. La Bad pense que la Chine, en dépit du ralentissement relatif de sa croissance, demeurera la locomotive de l’Asie, avec un taux de croissance de 8,5% en 2012 (contre 9,2% en 2011).

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Analyse Thaïlande

Confusion dans le Sud thaïlandais

Dans la foulée des attentats dans le sud à majorité musulmane de la Thaïlande, des politiciens d’opposition dénoncent la tenue de discussions entre les rebelles et l’ancien Premier ministre Thaksin Shinawatra. Ce dernier s’en défend…

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Indonésie Politique

La province d’Atjeh a élu une nouvelle direction

Les Atjehnais ont profité du deuxième vote depuis l’accord de paix de 2005 pour renouveler l’équipe qui dirige la province indonésienne autonome.

L’élection d’un gouverneur et de son adjoint, le 9 avril à Atjeh, aurait été remportée par le ticket formé par Zaini Abdullah et Muzakir Manaf, qui ont l’appui du Parti Atjeh, formation politique issue de la guérilla qui s’est battue pendant un quart de siècle contre Jakarta. Ils auraient obtenu, selon le Jakarta Globe, 54% des suffrages au cours d’un scrutin qui s’est déroulé dans le calme et auquel la participation a été massive (78,38% des quelque trois millions d’électeurs).

Elu gouverneur en 2007, lors du premier vote depuis l’accord de paix signé en août 2005 à Helsinki, Irwandi Yusuf, également issu de la résistance, et son coéquipier se retrouveraient en deuxième position mais loin derrière, avec seulement 29% des suffrages exprimés. Les électeurs ont également choisi dix-sept chefs de district et leurs adjoints. Atjeh, province autonome, est la seule en Indonésie où la charia est appliquée. Irwandi, le gouverneur sortant, a refusé d’avaliser les dispositions les plus sévères de la charia. Atjeh a bénéficié d’une aide massive pour se reconstruire après le désastre de décembre 2004, quand un tremblement de terre et un tsunami y avaient fait 170 000 victimes. Depuis, une administration sans relief et parfois controversée paraît avoir encouragé un vote pour le changement.