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Analyse Thaïlande

Chronique siamoise : Thaksin cherche la brèche

Regard sur la tactique employée par l’ancien Premier ministre thaïlandais pour revenir au pays…

Les Thaïs de la plaine centrale utilisent deux expressions pour parler d’un fils renvoyé par son père. La première, ko rua, évoque le fils honni « agrippé à la barrière » de l’enceinte familiale et quémandant au père sa réintégration. La seconde, ro rua, décrit le chenapan en train de « tourner autour de la propriété » dans l’intention apparente de préparer un mauvais coup. Les escapades de l’ancien Premier ministre Thaksin Shinawatra au Laos et au Cambodge relèvent plus de cette dernière tactique d’intimidation. Thaksin ne veut plus implorer, mais s’imposer.

A Vientiane et à Siem Reap, cet homme vieilli, au bilan si controversé, condamné en 2008 à deux ans de prison pour abus de pouvoir, a péroré plus qu’il n’a parlé. Evoquant la volonté supposée de ses partisans de le ramener en Thaïlande à l’occasion de son anniversaire le 26 juillet prochain (Thaksin s’est exilé pour fuir la justice depuis 2008), il a estimé à Vientiane que ceux-ci voulaient lui faire ce « cadeau », parce qu’ils savaient « combien il avait bénéficié au pays ». Les épaules voutées, le regard plus fatigué que par le passé, son habituel sourire satisfait aux lèvres mais avec un je ne sais quoi d’artificiel, Thaksin ne semble pas avoir fondamentalement changé. Jamais depuis son éviction du pouvoir en 2006, il n’a prononcé une parole pour dire s’être trompé, ne serait-ce qu’une fois, par le passé. On devine sa soif de vengeance.

Cet encerclement de la Thaïlande par Thaksin est une injonction. Il s’agit de faire pression sur ses alliés pour que ceux-ci activent le processus de réforme constitutionnelle qui permettrait de lever sa condamnation. Il montre aussi sa ténacité, qu’il faut reconnaître hors du commun. Sa sœur cadette, Yingluck, à la tête du gouvernement, a parfaitement joué son rôle d’innocente, parcourant Bangkok à l’arrière d’un pick-up pour participer aux festivités du Nouvel an Thaï : «Mon frère, à Siem Reap ? Vraiment ?». Placée à la tête du pays avec pour seul but de faire rentrer son frère au bercail, elle ne peut que vouloir hâter le processus : l’exercice du pouvoir l’épuise. Son sourire désarmant, un peu bébête, s’est depuis peu crispé. Même la solidarité familiale a ses limites.

D’autant plus que la réaction du père reste la grande inconnue. Si, comme il le semble, lui ou ceux qui disent parler en son nom n’acceptent pas la rentrée du « mauvais fils » – c’est-à-dire s’ils ne permettent pas la levée de la condamnation de Thaksin -, un « retour élégant » de ce dernier ne sera pas possible. En tout état de cause, qu’il revienne en vengeur masqué en franchissant le pont entre Vientiane et Nongkhai, comme le lui a suggéré un de ses lieutenants Kwanchai Praipana , ou par la grande porte de Suvarnahbumi, son retour fera exploser le calme latent qui prévaut depuis les élections de juillet 2011 et pulvérisera le verbiage inconsistant sur la «réconciliation».

Nouvelle chronique du site infoasie, «Chronique siamoise» porte un regard décalé sur l’actualité politique de la Thaïlande, mêlant des récits d’anecdotes et une lecture culturelle des événements.

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Asie Indonésie

Le N°2 nord-coréen attendu en juin à Jakarta

Accompagné de plusieurs ministres, Kim Yong-nam devrait se rendre à Jakarta pour s’y entretenir avec le président indonésien de questions de sécurité collective.

Le ministre indonésien des affaires étrangères a confirmé au Jakarta Post que des échanges «intensifs» entre Jakarta et Pyongyang avaient eu lieu «depuis quelque temps». Selon le même quotidien anglophone, une source proche du président Susilo Bambang Yudhoyono (SBY) indique que la rencontre pourrait avoir lieu en juin.

Agé de 84 ans, Kim Yong-nam est le président de l’Assemblée populaire suprême de Corée du Nord. Il est également le principal émissaire du régime et, à ce titre, s’est déjà rendu à deux reprises en Indonésie depuis le tournant du siècle : en 2002, pour y rencontrer la présidente Megawati Sukarnoputri (dont le père, Sukarno, avait été un ami de Kim Il-sung) ; et en 2005 à l’occasion de la Conférence afro-asiatique. Mais, le cas échéant, une troisième visite pourrait indiquer, dans le contexte actuel, que Pyongyang cherche à reprendre des contacts avec l’extérieur et n’est donc pas entièrement réfractaire à des négociations.

En 2006, SBY avait renoncé à se rendre à Pyongyang à la suite d’un tir de missile nord-coréen. Mais SBY souhaite que, cette fois-ci, la visite de Kim «se matérialise, compte tenu de l’importance de la Corée du Nord pour la sécurité mondiale», a déclaré l’un des porte-parole du chef de l’Etat. Avec la promotion toute récente du jeune Kim Jong-un, le vieux Kim Yong-nam pourrait jouer un rôle plus important.

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Indonésie Politique

Indonésie : Aburizal Bakrie prend les devants

L’homme d’affaires controversé, à la tête du Golkar (l’ancien parti du dictateur Suharto), veut être élu président en 2014. Il prend ses dispositions.

La popularité de l’actuel président de l’Indonésie, Susilo Bambang Yudhoyono, est déclinante. De toute façon, réélu en 2009, SBY ne peut pas briguer un troisième mandat et sa formation, le Parti démocrate, est discréditée par des affaires de corruption. Le richissime Bakrie, 66 ans, patron du Golkar depuis trois ans, occupe donc le terrain. Il a fait approuver une réunion, dès juillet, de la direction du Golkar, machine électorale rodée, pour le nommer formellement candidat à la présidence.

Bannières, T-shirts et sacs en plastique à son effigie sont déjà prêts. Les sacs seront remplis de cadeaux aux électeurs potentiels. Les militants du Golkar sont invités à financer – à raison de 750€ par tête – cet effort, selon le Jakarta Globe. Ancien ministre de SBY et financier, à ses heures, de la coalition au pouvoir, Bakrie aurait déjà obtenu le soutien de 26 sur les 33 chapitres provinciaux du Golkar, rapporte, de son côté, le Jakarta Post.

Le handicap de Bakrie : l’une des sociétés dont sa famille était alors propriétaire a été impliquée dans le scandale du flot de boue à Sidoarjo (Java) en 2006. Il est peu populaire. S’il dispose de la meilleure machine électorale, il se place, dans les sondages, derrière Megawati Sukarnoputri et derrière Yusuf Kalla, membre du Golkar et ancien vice-président, qui va tenter de lui barrer la route. Une dure pente à monter, même avec des poches pleines.

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Analyse Thaïlande

L’étrange fonctionnement du gouvernement thaïlandais

Curieux jeu politique en Thaïlande. La scène est actuellement, et de nouveau, dominée par les gesticulations de Thaksin Shinawatra, aux frontières du royaume.

Depuis le tournant du siècle, sous une dénomination ou une autre, les partisans, alliés, serviteurs et fanatiques du premier ministre limogé lors du coup d’Etat de septembre 2006 emportent toutes les élections. La dernière fois, en juillet 2011, ils l’ont fait avec, pour tête d’affiche Yingluck, la jolie et souriante sœur cadette de Thaksin, lequel reste sous le coup d’une condamnation à deux ans de prison pour abus de pouvoir (et ne peut donc, pour l’instant, regagner la Thaïlande que pour se rendre, d’abord, en prison).

Un peu à la manière populiste de Juan et Evita Peron dans les années 1950 en Argentine, la popularité de Thaskin ne se dément pas, tant s’en faut, même au bout de douze ans. Comme le soulignent les manifestations du week-end, celui du Nouvel an au Laos, au Cambodge et en Thaïlande, les «chemises rouges» continuent d’être au rendez-vous.

Il s’en suit un étrange fonctionnement du gouvernement. Au lendemain du dernier succès électoral et malgré les démentis, l’avis de Thaksin a été déterminant dans le choix des ministres. Il prodigue conseils et instructions pendant les réunions de cabinet auxquelles il est associé par vidéo. Thaksin intervient sur écran géant lors des meetings des «rouges» en province. Et, ces derniers jours, il est passé à une vitesse supérieure, dans ses pressions sur Bangkok, en profitant des appuis officiels dont il dispose dans deux pays voisins, le Laos et le Cambodge, pour y organiser des meetings de politique intérieure thaïlandaise au cours desquels il a rencontré des membres du gouvernement et des députés thaïlandais.

Tout se passe comme si le frère et la sœur s’étaient entendus sur une répartition des tâches. Yingluck est le gant de velours, Thaksin la main de fer. Elle ne manque aucune occasion de manifester son respect pour la monarchie. Lui place ses pions, peu à peu, avec l’espoir d’écarter progressivement le leadership militaire actuel, lequel a bénéficié d’un relatif regain de popularité à la suite de l’intervention des soldats lors des catastrophiques inondations de 2011. Mais les conditions d’un accord sur une amnistie générale – dont Thaksin pourrait également bénéficier – ne semblent pas réunies.

Thaksin est riche et se déplace à bord d’un avion privé. Le gouvernement de Yingluck lui a rendu son passeport thaïlandais. Son réseau d’influence s’élargit : la condamnation à la privation de droits civiques de 111 politiciens (ses alliés) prend fin en mai. Thaksin veut obtenir sa réhabilitation et, dans la foulée, récupérer les avoirs financiers confisqués en Thaïlande, l’équivalent de centaines de millions d’€. Mais il ne paraît pas avoir un tempérament à forcer le destin. Il ne rentrera pas en Thaïlande pour se retrouver en prison. Il veut, également, des garanties sérieuses concernant sa sécurité personnelle. En attendant que ces conditions se réalisent, ce qui peut prendre du temps, l’étrange fonctionnement du gouvernement thaïlandais risque de se poursuivre.

Jean-Claude Pomonti

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Analyse Asie

L’absence de la France

La France en Asie du sud-est ? Question déplacée, en pleine campagne électorale. C’est vrai. Ce qui l’est également : à quoi sert-il encore de la poser ?

Les internautes français inscrits dans un consulat à l’étranger reçoivent une avalanche de courriels envoyés par les équipes des principaux candidats à l’élection présidentielle du 22 avril. A Singapour, à Bangkok ou à Hanoï, tant de sollicitude invite à la mélancolie…  Jamais les résidents français, jamais les touristes français n’ont été si nombreux en Asie du sud-est. Et jamais leur pays – et ce qu’il représente à leurs yeux de culture, de foi et, pourquoi pas, d’intelligence – n’a été si absent.

Certes, en 2012, Alain Juppé s’est rendu à Rangoon pour y saluer Aung San Suu Kyi et Ségolène Royal a assisté à l’ouverture du festival franco-vietnamien de Hué. Certes, les enjeux d’une campagne électorale – présidentielle, puis parlementaire – sont prioritaires et, de toute manière, l’Asie du sud-est ne l’est pas aux côtés, par exemple, de l’Extrême Orient. Certes, avec les contraintes de l’austérité, les budgets, notamment culturels, fondent.

Toutefois, la préoccupation essentielle est autre : c’est la courbe régulièrement ascendante du désintérêt français pour des relations substantielless avec cette région qui compte 600 millions d’habitants, dont l’économie est l’une des plus dynamiques de la planète et avec laquelle la France entretient des liens non-négligeables, ceux qui survivent à la fin des empires et qui sont d’estime.

La relance dans les années 90

Quand il était chef de l’Etat et en dépit de son manque d’atomes crochus avec la région, François Mitterrand s’était rendu à deux reprises en Asie du sud-est. En 1986, il avait visité l’Indonésie. En 1993, en dépit de la maladie qui devait l’emporter deux ans plus tard, il s’était rendu au Viêtnam. Il avait fait saut à Diên Biên Phu («une erreur», avait-il dit), s’était promené dans les rues de Hanoi et avait qualifié d’ «anachronisme» un embargo économique américain encore vigueur (il sera levé en 1994). Dans la foulée, il avait visité le Cambodge. Surtout, c’est sous la présidence de Mitterrand que la coopération française avec les anciens États d’Indochine a été relancée.

Cet effort a été poursuivi par Jacques Chirac qui, lui, était un mordu de l’Asie de l’est. Dès 1996, il s’est rendu à Singapour pour y dire son message à l’Asie et, à Bangkok, pour y créer l’Asem, le forum de dialogue entre l’Europe et l’Asie (également présent, le chancelier allemand Helmut Kohl lui a laissé la vedette). En 1997, Chirac est retourné à Hanoï, pour la énième fois, à l’occasion d’un sommet de la francophonie. Et Chirac s’est rendu une dernière fois à Bangkok, en 2006, à l’invitation du roi Bhumibol.

Il reste que la volonté de rétablir des liens avec l’Asie du sud-est, sensible dans les années 90, s’est émiettée au tournant du siècle. Elle est devenue quasi-inexistante sous la présidence de Nicolas Sarkozy. Des visites ministérielles ont lieu de temps à autre, rapides et sans passion. Et pourtant ! Quelque dix mille ressortissants français sont aujourd’hui installés à Singapour. Il y en a autant en Thaïlande.

Une image floue

L’Ecole française d’Extrême Orient, présente de Hanoï à Jakarta, de Chiang Mai à Angkor, de Bangkok à Phnom Penh – et demain, pour la première fois depuis 1975, à Hô-Chi-Minh-Ville –, conserve un rôle culturel important dans la région. La France demeure, à l’étranger, le principal centre de diffusion d’une littérature contemporaine vietnamienne de qualité. Les Français sont considérés, en Asie du sud-est, comme les meilleurs financiers, les meilleurs voyagistes. Les produits de luxe français connaissent, comme ailleurs, un franc succès auprès des élites enrichies de la région.

Au lieu de stimuler ces efforts, les pouvoirs publics français semblent s’en désintéresser comme si l’Asie du sud-est ne figurait plus dans leur champ d’optique. Huit ans après la débâcle de Diên Biên Phu, de Gaulle avait renoué avec l’Asie en rétablissant le lien avec Pékin. Au lendemain de la chute du Mur de Berlin, Paris avait joué un rôle dans l’ouverture des ex-Etats indochinois. Qu’en reste-t-il ? C’est difficile à dire. Peut-être, une image floue. De plus en plus floue ?

Jean-Claude Pomonti

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Asie Politique

Corée du Nord: l’humiliation et l’aveu

Le pétard mouillé du 13 avril est une humiliation pour Kim Jong-Un à noyer dans les fastueuses célébrations du centième anniversaire de Kim Il-Sung.

 Contrairement à ce qui s’est passé en 2009, Pyongyang a dû admettre, cette fois-ci, l’échec du lancement d’une roquette en raison de la présence de dizaines de journalistes étrangers. Un échec chiffré à près d’un milliard d’€, si l’on inclut la facture de la mise en place de l’aire de lancement. On peut ajouter à la note les 240 000 tonnes d’aide alimentaire dont Washington a suspendu l’envoi dès l’annonce du lancement de ce que la Corée du Nord présente comme une roquette chargée de placer en orbite un satellite et qui, selon les Américains, est un missile intercontinental susceptible de transporter, à terme, l’arme nuclaire.

 Pour le jeune Kim Jong-Un, qui vient d’être nommé président la puissante Commission de la défense nationale, la pente à remonter s’annonce dure : perte de face, démonstration d’incompétence, signaux négatifs envoyés non seulement au Conseil de sécurité de l’ONU et aux Etats-Unis mais également au protecteur chinois. Pour le régime nord-coréen, dont la culture n’est faite que d’éblouissants succès, l’admission d’un échec est plus désastreux que l’échec lui-même.

 Le petit-fils du fondateur du régime va tenter de noyer l’humiliation dans les fastes prévus le 15 avril. Le soulagement général, y compris en Asie du sud-est, souligne l’isolement croissant du régime nord-coréen au moment où le jeune Kim Jong-Un tente de consolider son pouvoir. Ce qui, à moyen terme, n’est guère rassurant.

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Société Viêtnam

A Hanoï, des étudiants ont choisi de vivre la nuit

Le site Vietnamnet brosse un portrait édifiant d’étudiants, enfants de familles fortunées qui, à Hanoi, mènent grand train de vie.

Des étudiants qui en ont les moyens consacrent leurs nuits à des surprise-parties ou aux jeux d’argent.  D’autres restent devant leurs ordinateurs, comme des drogués. Des étudiantes, enfin,  se font entretenir. Ces comportements, qui se développent avec l’enrichissement, sont l’un des moyens pour échapper au contrôle des parents dans la capitale du Vietnam, un phénomène reconnu depuis longtemps en Thaïlande et qui se manifeste également au Cambodge.

Des étudiants dépensent des millions de dôngs en vins (30 000 dông valent un €) au cours d’une soirée arrosée alors que les enfants «des familles pauvres se réunissent chez les marchands de thé pour bavarder autour d’une tasse qui leur coûte 2000 dôngs», affirme Vietnamnet. Quand les jeunes noceurs se lassent de leurs sorties, ils se regroupent pour s’adonner à des jeux d’argent, ajoute le site.  Des collégiennes pensionnaires ont rapporté le cas de camarades qui font le mur de nuit, ajoutant que «la nuit est le meilleur moment pour gagner de l’argent auprès d’hommes riches».

De nombreux étudiants passent leur temps à chatter sur la Toile ou à parler sur téléphone portable jusqu’à une heure avancée de la nuit. «Il y a tellement de choses dont on peut profiter dans la vie moderne que vous devez rester éveillé la nuit pour les découvrir», a déclaré une étudiante.

 

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Asie Politique

Le fiasco nord-coréen

Le missile lancé par la Corée du nord, tôt dans la matinée du 13 avril 2012, s’est aussitôt abimé, selon Séoul, Tokyo et Washington.

L’annonce d’un tir nord-coréen avait inquiété l’Asie et contraint au détournement d’une vingtaine de vols commerciaux. Toutefois, selon un porte-parole du ministère sud-coréen de la défense, la roquette – de type Unha-3 et lancée à Sohea, près de la frontière chinoise – «s’est désintégrée en plusieurs morceaux et a plongé plusieurs minutes après son décollage». Washington et Tokyo ont également évoqué un échec et confirmé qu’il s’agissait d’un missile de portée intercontinental et susceptible, à terme, de transporter une tête nucléaire. Pyongyang affirme que l’essai avait pour objet de placer en orbite un satellite (les deux essais précédents, en 1998 et en 2009, ont également échoués).

Pour la première fois, plus d’une centaine de journalistes étrangers ont été invités à assister au lancement ainsi qu’à la célébration, le 15 avril, du centième anniversaire de la naissance de Kim Il-Sung, fondateur du régime et grand-père de Kim Jong-Un, l’actuel leader nord-coréen. Le Conseil de sécurité de l’ONU doit se réunir rapidement pour réagir à ce que beaucoup considèrent comme une violation d’une résolution adoptée en 2009, après le deuxième essai nord-coréen. Les Etats-Unis, qui ont menacé de suspendre leur aide alimentaire à la Corée du Nord, estiment que le fiasco prouve l’efficacité de sanctions qui ont empêché Pyongyang de compléter son programme.