La richesse accumulée par les 60 millions d’Indonésiens les plus pauvres est l’équivalente de celle des 40 premières fortunes de leur pays.
De telles disparités n’existent ni au Vietnam ni en Thaïlande. Si l’économie indonésienne, la plus importante d’Asie du sud-est, affiche une croissance robuste depuis quelques années (un taux annuel d’expansion supérieur à 6%). Les écarts de revenus ont tendance à se creuser : les 40 premières fortunes du pays représentent plus de 10% du PNB, soit la richesse accumulée par les 60 millions d’habitants les plus pauvres, selon une enquête de l’ONG Perkumpulan Prakarsa citée par le Jakarta Post.
Setyo Budiantoro, directeur de cette ONG, a précisé que les écarts de revenus étaient aujourd’hui supérieurs à ceux observés du temps de Suharto, acculé à la démission en 1998 et décédé dix ans plus tard. La famille de Suharto et son entourage ont été accusés d’avoir accumulé des dizaines de milliards d’€ pendant les trente ans de règne de l’ancien dictateur. Selon le Jakarta Post, Setyo a estimé que le creusement des écarts de revenus échappait, aujourd’hui, au grand public en raison du silence du gouvernement et des organisations financières internationales. Membre du G-20, l’Indonésie est courtisée à la fois par les Etats-Unis et la Chine en raison du rôle-clé qu’elle pourrait jouer dans la région.