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Analyse Birmanie

Le précédent vietnamien : un long chemin pour la Birmanie

 Au milieu des années 1980, le PC vietnamien a lancé des réformes pour intégrer le concert des nations. Dans un contexte bien différent, les militaires birmans en font autant.

En 1986, la direction communiste vietnamienne a compris qu’elle perdait un point d’appui crucial, une Union soviétique en perdition. Au même moment, une décennie de socialisme avait conduit l’économie au bord du gouffre (480% d’inflation en 1985). Le PC a alors inventé un slogan, dôi moi, littéralement « changer pour faire du neuf ». Dans les années qui ont suivi, le « neuf » a été  spectaculaire : retrait militaire du Cambodge ; normalisation de relations (jusqu’alors détestables) avec Pékin ; ouverture du pays aux investissements étrangers et aux touristes; dé-collectivisation de l’agriculture…

Ces mesures, accompagnées de minces ajustements dans le domaine des droits de l’homme, ont permis le décollage du Vietnam, où le revenu par tête a quintuplé en l’espace d’un quart de siècle. En 1994, Bill Clinton a levé l’embargo économique américain. L’année suivante, des relations diplomatiques ont été établies avec Washington et le Vietnam a intégré l’Asean. En janvier 2007, soit deux mois après une visite sur place de George Bush, le Vietnam a été admis au sein de l’OMC.

La peur au placard

L’objectif, au Vietnam, était de renforcer un régime à bout de souffle. Pour l’instant, l’opération a réussi : le seul parti autorisé est le PC et le gouvernement continue de protéger le secteur étatique (alors que seul le secteur privé crée des emplois). Le PC s’accommode d’une explosion des médias, d’une extension rapide de la Toile, d’une diffusion croissante de l’information. Tout en organisant la chasse aux blogs dissidents, il conserve le monopole du pouvoir politique.

Si le contexte des changements en cours en Birmanie (Myanmar) est bien différent, l’objectif y paraît, un quart de siècle plus tard, identique: sortir d’une impasse, conserver ses fauteuils ou, du moins, n’en distribuer qu’un minimum à d’éventuels partenaires, locaux comme étrangers.

L’ouverture de la Birmanie s’est dessinée au lendemain du cyclone Nargis, qui a dévasté en mai 2008 le delta de l’Irrawaddy et Rangoon. En autorisant un filet d’aide internationale, la junte a accepté une présence momentanée mais substantielle de l’ONU sur son sol et, surtout, que des avions militaires américains y déposent matériel de secours, médicaments et vivres. Cette opération a marqué la fin de la paranoïa des généraux : leur pouvoir n’en a pas pâti. De surcroît, après son élection fin 2008, Barack Obama a fait comprendre qu’il souhaitait élargir la brèche ainsi ouverte. La fin d’une quarantaine à l’horizon.

La suite a été marquée par l’empirisme. Certes, l’élection d’un Parlement en novembre 2010, alors qu’Aung San Suu Kyi demeurait assignée à résidence, n’a rien eu de démocratique. Mais, avec la mise en place d’autorités civiles, même quand les postes-clés demeurent entre les mains d’anciens généraux, une détente spectaculaire s’est opérée, dont la plus étonnante (et, peut-être, la plus rassurante) expression a été, en décembre 2011, l’accolade entre deux grandes dames, Suu Kyi et Hillary Clinton, sur la terrasse de la demeure de l’icône birmane. Autrefois terrorisés, les Birmans s’expriment désormais plus librement.

Mme Suu Kyi : changement de rôle

Mme Suu Kyi, dont la formation (Ligue nationale pour la démocratie ou LND) a été réintégrée, se présente à l’une des élections partielles organisées le 1er avril (pour remplacer les députés nommés membres du gouvernement). La campagne électorale qu’elle a été autorisée à mener a confirmé son immense popularité. Si elle est élue – et tout le monde s’attend à ce qu’elle le soit largement, de même qu’une poignée de candidats de la LND –, elle se retrouvera en position d’association avec le régime. Il ne s’agira plus de dénoncer une dictature mais de faire avancer les réformes.

Or, les militaires ont pris d’énormes précautions, jusqu’à construire en 2005 une capitale-bunker, Naypyidaw, au milieu de la jungle. Les privatisations opérées avant la tenue du scrutin ont permis de placer en des mains sûres – officiers à la retraite, compagnons de route – les anciens biens publics. Le quart des sièges, au sein du Parlement, est occupé par les représentants des forces armées, ce qui leur donne, de facto, un droit de veto sur toute réforme constitutionnelle.

Le budget des forces armées, de nouveau en augmentation en 2012, est autonome et des crédits militaires supplémentaires peuvent être alloués sans le consentement du Parlement. Une ordonnance autorise les unités en opération à vivre sur le terrain. Les pratiques – portage forcé, impunité – n’ont pas changé. Il y aussi l’argent de la drogue, de la corruption. L’optimisme qui prévaut a beau être réel, il ne remet pas encore en cause les fondations du régime.

Les militaires continueront d’avoir un poids décisif dans les négociations avec les minorités ethniques. Il en ira de même dans les relations avec la Chine, laquelle a déjà été brutalement invitée, en 2011, à mettre un terme à la construction très controversée d’un barrage sur l’Irrawaddy, une décision qui n’a pas pu se prendre sans l’accord de l’état-major.

L’horizon 2014

En troquant l’uniforme contre le longyi (le sarong birman), les généraux de Naypyidaw, à commencer par le président Thein Sein, ont probablement choisi le moindre des maux. Ils ont réalisé une sérieuse ouverture doublée d’une intéressante opération de relations publiques. Les prisons commencent à se vider. Des partenaires politiques sont cooptés. La Banque mondiale et le FMI vont être autorisés à offrir une aide. Le tourisme est promis, à très long terme, à un développement exceptionnel. Les enfants de la nomenclature birmane pourront bientôt poursuivre leurs études dans des universités occidentales.

En bref, après un demi-siècle d’isolement, la Birmanie/Myanmar rejoint le concert des nations. Au prix de nombreux compromis, y compris à venir, la nouvelle direction birmane est devenue fréquentable. Le pays va même sans doute accéder, en 2014, à la présidence tournante de l’Asean et accueillir à Naypyidaw, à cette occasion, un sommet régional auquel participent habituellement les Etats-Unis et la Chine. Séduire la communauté internationale semble en bonne voie. Mais le plus dur reste à faire : réunir assez d’intérêts à domicile (militaires, militants, milieux d’affaires et financiers, minorités ethniques) pour éviter que le navire ne chavire.

Texte : Jean-Claude Pomonti, Photos : Xinhua

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Indonésie Société

L’éléphant de Sumatra en voie de disparition

 

L’éléphant de Sumatra est une espèce en voie d’extinction. Elle a perdu la moitié de sa population et les deux tiers de son habitat en l’espace d’un quart de siècle.

En l’espace d’une génération, l’éléphant de la grande île de Sumatra (nord de l’Indonésie) a perdu 70% de son habitat et la moitié de sa population. Du coup, l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) l’a placé sur sa liste rouge des espèces « en danger critique », selon un communiqué publié le 24 janvier par le WWF (World Wide Fund for Nature) et repris par le Jakarta Globe. Les experts estiment dans une fourchette de 2.400 à 2.800 le nombre des éléphants en liberté à Sumatra, soit une réduction de 50% de cette population depuis 1985. Au rythme actuel, l’espèce pourrait avoir disparu dans moins de trente ans.

85% de l’habitat des éléphants de Sumatra se trouvent à l’extérieur de zones protégées. La principale menace est la déforestation : Sumatra a perdu les deux tiers de ses forêts de plaine en l’espace de 25 ans. L’éléphant de Sumatra a rejoint, sur la liste rouge de l’UICN, l’orang-outan et le tigre de Sumatra ainsi que les rhinocéros de Java et de Sumatra. Le WWF réclame un moratoire sur la conversion de l’habitat des éléphants. Agriculture et plantations sont les principales causes de la déforestation.

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Histoire Viêtnam

L’ex-RC4, six décennies après la débâcle française

La défaite militaire française en Indochine s’est amorcée en 1950, avec l’abandon de la Haute région du nord vietnamien. Images de paix sur une frontière tragique.

A trois kilomètres au nord du petit bourg vietnamien de Dông Dang, le long d’une voie ferrée à double écartement, fruit d’un compromis entre Chinois et Vietnamiens, le poste frontière somnole. Sur le coup de midi, les commerces sont fermés et la circulation inexistante. A deux pas de là, donnant l’impression de sortir de nulle part, des motocyclistes aux engins surchargés débouchent sur la chaussée. Disparaissant derrière la pile de cartons ficelés les uns aux autres sur le siège arrière, dans un équilibre précaire, d’habiles chauffeurs filent vers les petits entrepôts de Dong Dang ou ceux, plus vastes et à une quinzaine de kilomètres plus loin, du marché de Lang Son. Noria de contrebande qui, à travers toutes les frontières de la région, ne semble s’arrêter que de nuit.

En novembre, le temps est sec, l’eau stagne dans le fond des lits de rivières. Au lendemain des récoltes et avant les labours, ce qui reste dans les rizières après coupe leur donne une apparence jaunâtre, au même titre que les champs de maïs ou de cannes à sucre abandonnés à des buffles peu nombreux à se partager ce qui fait figure de dernières miettes d’un festin. Un temps mort pour ces animaux de trait. A Lang Son, dans le jardin policé d’une église construite en 2004 et dotée de toitures incurvées qui lui donnent l’allure d’une pagode, sans clocher, surmontée seulement d’une modeste croix, des séminaristes disputent une partie de volley-ball à la fraîche, en fin d’après-midi. Le musée voisin est fermé en raison d’une panne d’électricité. Le Vietnam prend son temps.

Peu fréquentée, la route qui relie Cao Bang à Lang Son,- 135 km de bitume en bon état -, est l’ancienne Route coloniale 4, la RC4. Elle traverse des défilés, franchit des cols, se retrouve au pied d’impressionnantes falaises, emprunte la vallée de la rivière Ky Cung, se glisse entre des forêts dégradées sur lesquelles ont empiété les cultures itinérantes sur brûlis des minorités ethniques de la région, en majorité des Nung et des Tày. Ici et là se dressent des pains de sucre, les uns encore arrondis et les autres dentelés par la force des éléments. Partout se dessinent des lignes de crête, parfois à plus de mille mètres d’altitude, qui ferment l’horizon. Paysage grandiose et qui jette, toutefois, une ombre sur l’ambiance bucolique du moment. Il ne s’agit pas que d’un pressentiment.

La guerre bascule

A une heure de Cao Bang sur la route de Lang Son, baptisée aujourd’hui A4, Dông Khê est un bourg aggloméré autour d’un vaste centre scolaire et d’un grand marché pour enfants et gens de la montagne. Un bourg entièrement neuf, comme si toutes les constructions y avaient élevées au cours des dix dernières années. Deux décennies sont aujourd’hui le temps de la paix dans une région chahutée par l’histoire. Le passé en est comme effacé, à un détail près : Dông Khê est également une petite ville garnison. La frontière chinoise se situe, à vol d’oiseau, à une quinzaine de km, une frontière où les canons ne se sont tus qu’en 1989, quand le petit dragon vietnamien s’est résolu à une pénultième courbette dans ses relations difficiles avec le grand dragon chinois.

Plus loin sur la route, avant l’entrée dans une autre bourgade, celle de Thât Khê, à mi-chemin entre Cao Bang et Lang Son, un cimetière aménagé sur un promontoire abrite cent soixante tombes bien alignées. La plupart sont anonymes. Sur une demi-douzaine d’entre elles seulement sont gravés des noms, vietnamiens, et des dates : 1942, 1947, 1950… Morts pour la patrie. 1942, soit un an après la création du Vietminh. 1947 est l’année où le corps expéditionnaire français reprend, sans coup férir, le contrôle des anciens postes sur la frontière chinoise, dont les Français avaient été dépossédés lorsque les militaires japonais les avaient emprisonnés en mars 1945. 1950 est celle où la guerre bascule une première fois : les Français évacuent, dans des circonstances tragiques, la Haute région, le Viêt Bac ou Vietnam septentrional. Une débâcle.

Des colonnes tronçonnées

Ils abandonnent au Vietminh un pan crucial de territoire au moment où l’armée de Mao s’installe sur la frontière entre les deux pays. Adossé à cette frontière, dans une zone d’autant moins vulnérable que l’aviation française dispose de moyens limités d’attaque, le général Vo Nguyen Giap y lève les divisions qui, quatre années plus tard, prendront d’assaut le camp retranché de Diên Biên Phu. Pour le Vietminh, dès 1950, dans une bande qui s’étend du golfe du Tonkin à la frontière laotienne, au nord et à l’ouest du Fleuve rouge, la voie est pratiquement libre.

Cao Bang est une ville sans grand attrait, un peu grise. Collées les unes aux autres, des habitations de deux ou trois étages en étouffent, au moins en partie, la vaste citadelle, véritable forteresse élevée sur une colline, au centre de la ville. Une fois à leur pied, les murailles paraissent énormes. Certains pans en sont doublés, d’autres commencent à s’effondrer. Massif, l’édifice donne l’impression d’être imprenable et il faut une bonne demi-heure pour en faire le tour à pied. Aujourd’hui, l’armée  y campe mais les sentinelles ne sont guère visibles. Le Vietnam a une histoire de citadelles rasées. Celle-là a tenu bon.

Et pour cause. En 1950, elle n’a pas été attaquée. Le 16 septembre, le général Carpentier, commandant en chef des troupes françaises en Indochine, donne l’ordre d’évacuation au chef de la place, le colonel Charton. Une fois que Thai Nguyên, plus au sud, a été réoccupé, sans difficultés, par le colonel Gambiez au cours d’une opération de diversion, la colonne Charton emprunte la RC4 en direction de Dông Khê, déjà tombé en mai, lors d’un premier « coup de semonce » du Vietminh, avant d’être repris quelques jours plus tard par un bataillon de parachutistes français. Avant d’atteindre Dông Khê, Charton doit retrouver la colonne Le Page, remontée entre-temps de Thât Khê. Une fois leur jonction effectuée, les deux colonnes sont censées se replier ensemble sur Thât Khê puis Lang Son.

L’opération tourne à la catastrophe. En effet, le même 16 septembre, Dông Khê est violemment attaqué par le Vietminh, dont les moyens ont été largement sous-estimés. La position tombe le 18 septembre. Le colonel Le Page reçoit donc, en prime, l’ordre de reprendre Dông Khê. Parti de Cao Bang le 3 octobre avec un retard dû à l’évacuation par la piste aérienne de blessés et de civils alors que le temps est mauvais, Charton est bloqué le lendemain, au bout de 22 km, car la RC4 a été détruite. Il doit saborder les véhicules et engager la colonne sur une piste. Le Page n’a pas pu reprendre Dông Khê. Les deux colonnes réalisent leur jonction le 7 octobre, mais dans des conditions épouvantables. Il n’en reste plus grand-chose.

Le Vietminh est, pour la première fois, doté d’une artillerie lourde. Mais sa guerre demeure, avant tout, une guerre de guérilla, de harcèlement. Les colonnes françaises sont laminées, surprises dans des embuscades, tronçonnées. La nuit tombée sur un environnement hostile de jungle et de forêts humides aux bruits inquiétants, les tabors marocains sont au bord de la panique. Les haut-parleurs du Vietminh les exhortent à la désertion. « Route du feu », dit le Vietminh, « route du sang », disent les Français.

Charton, grièvement blessé, et Le Page sont faits prisonniers. « C’est un désastre », écrit Philippe Franchini dans son histoire des « Guerres d’Indochine » (Tome II, Pygmalion). Les deux camps ont subi de très lourdes pertes. Du côté français, « huit bataillons d’élite sont hors de combat, deux mille hommes ont été tués, trois mille capturés, sur un effectif de six mille ; deux tiers des captifs mourront les mois suivants dans les camps du Vietminh ». L’évacuation de la forte garnison de Lang Son se termine, sans incident, le 18 octobre, abandonnant la Haute région au Vietminh.

L’attaque chinoise de 1979

A part la citadelle de Cao Bang et un pan restauré d’enceinte d’une citadelle élevée au XVIII° siècle à Lang Son,- au pied duquel se trouve encore un énorme canon -, il reste peu de traces de cette époque-là. A l’exception des cimetières. Dans la Haute région qui surplombe le delta du Fleuve rouge, la dernière tragédie s’est déroulée début 1979 quand Deng Xiaoping, pour « punir » le Vietnam d’avoir occupé militairement le Cambodge, y a lancé une série d’attaques sur la frontière commune. Les pertes ont été énormes dans les deux camps et parmi les civils de la région. Les Chinois ont rasé la ville-frontière vietnamienne de Mong Cai, sur le golfe du Tonkin. Mais ils n’ont balancé que des obus sur Lang Son et Cao Bang. Les combats et les échanges de tirs d’obus se sont néanmoins poursuivis pendant dix ans sur la frontière, après la brève incursion chinoise,- une « leçon » qui, au passage, a coûté fort cher à ses auteurs.

Cette page-là est également tournée, même si la présence militaire vietnamienne est plus sensible que dans les autres régions du pays. Au tout petit matin, à Lang Son, venues de leurs villages de montagne, des femmes Nung, toque noire, blouse bleu indigo et pantalons noirs, traversent à pied le pont qui enjambe la Ky Cung. Palanches en équilibre sur l’épaule, elles transportent les fruits et les légumes qu’elles vont vendre au marché, situé sur la berge opposée de la rivière. Ce marché et les commerces qui l’entourent regorgent de produits chinois, invasion d’un autre type mais aux retombées importantes. L’heure est aux petites ou grandes affaires. La région se construit. Sans préjuger de l’avenir, le dynamisme, l’ingéniosité, l’appétit de vivre crèvent les yeux. Après leurs leçons de théologie, les séminaristes peuvent reprendre leur partie de volley-ball. A la fraîche.

(Texte Jean-Claude Pomonti ; photos Nicolas Cornet)

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Culture Indonésie

Huit ans seulement et déjà deux livres

Celestine est une petite indonésienne curieuse, surdouée, qui trompe son ennui en lisant et, surtout, en écrivant des livres pour enfants et des nouvelles.

A l’âge de trois ans, celui du jardin d’enfants, Celestine s’est mise à lire des livres en langue indonésienne (bahasa indonesia, romanisé) et à apprendre l’anglais avec ses parents à la maison. Début 2012, à l’âge de huit ans, elle publie ses deux premiers livres pour enfants avec l’aide d’un illustrateur (et la complicité de ses parents).

Le moteur : rompre l’ennui. Celestine digère très vite ses leçons. Elle s’ennuie à l’école. Ses instituteurs ont été assez intelligents pour l’encourager à lire. La lecture est devenue une passion (elle a déclaré au Jakarta Globe qu’elle avait déjà lu quatre fois ‘Harry Potter and the Goblet of Fire’). Pour rompre son ennui, une institutrice l’a poussée à écrire. Ce qu’elle fait en cachette pendant les cours, dit-elle, et en anglais, sa langue préférée).

Delin Haryati et Buntoro Rianto, les parents, habitent Tangerang, une banlieue de Jakarta, et Celestine y fréquente la Binus International School, une institution bilingue. La petite est particulièrement douée en mathématiques. Sera-t-elle écrivaine ou scientifique ? Peut-être les deux, répond-elle. En attendant, elle écrit des nouvelles et ses parents éprouvent du mal à l’empêcher de dévaliser les librairies.

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Histoire Malaisie

En Malaisie, les manuels d’histoire regorgent d’erreurs

Un mouvement en faveur de la correction des lacunes et erreurs relevées dans les manuels d’histoire se développe depuis près d’un an en Malaisie.

En 2010, soit 53 ans après la déclaration de l’indépendance, le ministère malaisien de l’éducation nationale a annoncé que l’histoire deviendrait une matière obligatoire au Sijil Palajaran (l’équivalent du baccalauréat). En mai 2011, il a formé une Commission de dix experts chargés de revoir les manuels et programmes d’histoire. Dans la foulée, des associations de parents d’élèves, des universitaires et des enseignants ont lancé une «C

ampagne pour une vraie histoire de la Malaisie» (acronyme malais KemSMS), laquelle a remis ses premières observations à la Commission gouvernementale le 27 décembre 2011.

Selon les membres de KemSMS, cités par le quotidien pro-gouvernementale The Star (20/01/12), les manuels d’histoire contiennent « des erreurs factuelles, des points de vue biaisés ainsi que des sources dépassées ».  Ils manquent d’informations sur le contexte mondial, sur la communauté Orang Asli (les aborigènes de la péninsule) et sur les deux Etats de la fédération situés sur l’île de Bornéo (Sarawak et Sabah). Thasleem Mohamed Ibrahim, président de KemSMS, a ajouté que les manuels n’offrent pas « un portrait d’ensemble du passé du pays » et qu’ils « insistent trop sur la civilisation islamique au détriment des informations sur les autres religions ».

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Indonésie Tourisme

Douze nouveaux hôtels Pullman en Indonésie

Le groupe français Accor a annoncé l’ouverture en Indonésie, d’ici à 2015, de douze hôtels cinq étoiles Pullman.

Leader mondiale de l’hôtellerie, le groupe Accor entend tirer profit de la bonne santé de l’économie indonésienne. Selon le Jakarta Post, Gérard Guillouet, son vice-président pour la Malaisie, l’Indonésie et Singapour, a déclaré que la clientèle visée était celle des milieux d’affaires, lors de l’inauguration, le 19 janvier, de l’hôtel Pullman Jakarta Indonesia (l’ancien hôtel Nikko). Auparavant, deux Pullman avaient déjà ouvert leurs portes en Indonésie : le Pullman Jakarta Central Park (novembre 2011) et le Pullman Legian Nirwana (Bali, février 2011).

Les futurs hôtels Pullman – des cinq étoiles – seront ouverts à Bali, à Medan, à Surabaya et à Yogyakarta, – « des villes qui connaissent une forte croissance économique », a ajouté Gérard Guillouet, en précisant que la priorité ira à la construction de nouveaux hôtels, non à la reprise d’hôtels actuellement gérés par d’autres groupes. Accor – 4.200 hôtels dans 90 pays – entend être doté en 2015 de cent Pullman dans la région Asie-Pacifique.

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Singapour

Singapour: l’une des villes les plus chères de la planète

Alors que les villes d’Asie du Sud sont peu chères, le coût de la vie dans celles de l’Asie de l’Est est de plus en plus élevé, y compris à Singapour.

Singapour est devenue la sixième ville la plus chère du monde, nettement plus chère que New York, Londres, Hongkong ou Francfort. Selon le Wall Street Journal, qui se réfère à une enquête de l’Economist Intelligence Unit portant sur 140 villes réparties dans 93 pays, Zurich (avec une augmentation de 34% du coût de la vie en 2011) demeure la ville plus chère du monde devant, dans l’ordre, Tokyo, Genève et Osaka.

Alors que Singapour occupait la 97ème place dans ce classement en 2001, la cité-Etat se retrouve en 2011 en sixième position car le coût de la vie y est de 42% plus élevé qu’à New York. L’une des raisons : le renforcement du dollar singapourien (celui, parallèle, du dollar australien a poussé deux villes australiennes, Sydney et Melbourne, en haut de l’échelle, dont elles occupent respectivement les 7ème et 8ème places). Une autre raison serait l’ouverture de l’immobilier aux étrangers fortunés, une disposition qui a contraint le gouvernement singapourien à prendre récemment des mesures pour calmer ce marché. Enfin, ce qui n’est pas indifférent, le revenu moyen par tête d’habitant à Singapour est supérieur de 30% à celui en France.

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Indonésie

Les Indonésiens investissent hors de leurs frontières

Les Indonésiens investissent davantage à l’étranger, notamment en Asie, en Amérique latine et, plus récemment, en Afrique.

Les investissements directs indonésiens à l’étranger ont été multipliés par trois en 2011. Ils sont passés de 2,7 milliards de $ (2010) à 7,7 milliards de $ l’an dernier, selon des statistiques de la Banque centrale rapportées par le Jakarta Post. « Les compagnies indonésiennes ont commencé à réaliser que le marché domestique est en train de se saturer », estime, toujours selon le quotidien anglophone, Sofjan Wanandi, président de l’Apindo (l’Association indonésienne des employeurs).

L’économie indonésienne est l’une des plus dynamiques d’Asie, avec un taux annuel moyen d’expansion de 6,5%. Mais les goulots d’étranglement sont importants. Selon le Lipi (l’Institut indonésien des sciences), les transports représentent 30% des coûts de production en Indonésie (contre 12% en Chine). En outre, les syndicats indonésiens sont très influents. A la suite de débrayages, ils viennent d’obtenir une augmentation de 23% du Smig dans des banlieues industrielles de Jakarta (au lieu des 16% proposés par l’Apindo). Entre-temps, les investissements directs indonésiens à domicile se sont élevés à 8,4 milliards de $ en 2011, contre 6,7 milliards de $ l’année précédente, soit une augmentation de 25%.