Bangsamoro – la «patrie des Moros» – est née avec l’accord de paix signé, à Manille le 15 octobre, entre le gouvernement et le principal mouvement musulman armé.
Comme les interminables négociations entre Manille et le Fmil (Front moro islamique de libération) se sont déroulées à Kuala Lumpur, Najib Razak, premier ministre de Malaisie a fait le déplacement, de même que Ekmeleddin Ihsanoglu, secrétaire général de l’Organisation de la conférence islamique. L’accord a été signé par le président Noynoy Aquino et le chef du Fmil, Murad Ibrahim. Des délégations qui ont défilé dans la capitale des Philippines pour célébrer l’évènement sont venues, pour l’essentiel, de la grande île méridionale de Mindanao où vit l’essentiel d’une minorité musulmane estimée à plus de 4 millions d’individus.
Il s’agit d’un accord-cadre sur le Bangsamoro, une zone autonome musulmane dont les limites et les attributions restent à préciser. Elle remplacera une autre zone autonome, créée en 1996 à la suite d’un accord de paix avec un autre mouvement armé, le FLNM (Front de libération national Moro), zone qui n’a pas fonctionné plus d’un an. Depuis, le FLNM a perdu beaucoup de sa force et de son influence.
Cette fois-ci, pour éviter de mauvaises surprises, le gouvernement semble avoir assuré ses arrières auprès des autres mouvements qui animent la communauté musulmane du sud ainsi qu’auprès des catholiques, devenus au fil des décennies majoritaires à Mindanao. Le Bangsamoro disposera d’une autonomie de fonctionnement et pourra appliquer la charia aux musulmans seulement. Mais le Fmil – et sans doute les autres groupes armés – devront rendre progressivement leurs armes ou accepter leur intégration dans l’armée ou la police nationales. Sécurité, défense, diplomatie et commerce international demeureront entre les mains de Manille. Noynoy Aquino espère pouvoir meubler cet accord-cadre avant la fin de son mandat présidentiel unique, qui expire en 2016
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