Nguyên Ba Thanh, l’homme qui a fait la fortune de Danang, est chargé de nettoyer les écuries d’Augias du PC. Un honneur plein de risques, une partie de quitte ou double.
Danang, le grand port du Vietnam central est en plein boom. Les ponts futuristes s’alignent désormais sur la rivière Han, qui traverse la ville. De la presqu’île de Son Tra, qui protège une rade exceptionnelle, à la charmante petite ville historique de Hoi An, à trente km au sud, se développe rapidement une riviera dotée d’établissements de grand luxe et d’une autoroute proche de la côte. A Danang même, de véritables palaces, au goût parfois douteux, s’alignent pour accueillir mariages ou autres fêtes de nouveaux riches.
L’auteur de ce miracle économique est Nguyên Ba Thanh, 60 ans, un homme à poigne, très exigeant, qui a planifié le développement de Danang. Cette ville est en voie de devenir le port du nord-est de la Thaïlande avec le projet financé par la Malaisie de construire, à travers le sud du Laos, une voie ferrée rattachant le pont de Savannakhet sur le Mékong à la frontière vietnamienne.
A Danang, Thanh, 60 ans, a fait «du bon travail», estime le chercheur David Koh dans les colonnes du Straits Times. «Mercuriel, autoritaire et décisif, quitte à admonester souvent l’administration urbaine pour son inefficacité», ajoute Koh. Et c’est sans doute la raison pour laquelle le bureau politique l’a choisi pour prendre la tête de la Commission des affaires intérieures du PC, supprimée en 2006 et qui vient d’être ressuscitée. L’objectif : éradiquer la corruption à l’intérieur du parti (ou, du moins, en rayer les aspects les plus négatifs).
Dents longues ou pas, une telle promotion tient de l’ordre. Pour l’ancien secrétaire du PC à Danang, elle représente un marchepied incontournable pour accéder au politburo. La tâche s’annonce, toutefois, très délicate car Thanh doit gagner à sa cause une majorité de membres du bureau politique, sans laquelle il ne pourra pas agir. Or, en dépit de la gestion désastreuse de l’économie et des entreprises publiques, aucune tête importante n’a sauté lors du long plénum du PC consacré, en octobre 2012, à la corruption. Les embuscades s’annoncent nombreuses.
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