Un comité d’enquête est formé pour prendre des mesures contre un blogueur critique envers le comportement des parlementaires.
Le docteur Seik Phwa, nom sous lequel écrit le blogueur, avait fustigé le fait que le Parlement se soit octroyé des pouvoirs supplémentaires lors d’un récent bras de fer avec le président Thein Sein concernant la Cour constitutionnelle. « Est-ce que le Parlement est au-dessus de la loi ? », s’était-il interrogé, selon le site internet de la Democratic Voice of Burma. Seik Phwa avait poussé l’ironie jusqu’à écrire à la fin de son article qu’il fallait ajouter à la Constitution un nouvel article, lequel stipulerait : «Peu importe ce que dit la Constitution, une décision approuvée par les présidents des chambres du Parlement et par leurs collègues doit être suivie». La querelle entre l’exécutif et le législatif en Birmanie s’était soldée par le limogeage des neuf juges constitutionnels en septembre 2012.
Le parlementaire qui a proposé de sanctionner le blogueur, Soe Yin du parti majoritaire USDP formé par l’ex-junte, a estimé que le docteur Seik Phwa avait « trompé le public et la communauté internationale » et « diffamé le Parlement ». La motion visant à créer le comité d’enquête et d’action a été votée à une large majorité. Cette mesure intervient alors que la crise autour de la Cour constitutionnelle se poursuit. Le Parlement tente désormais de contrôler la nomination des neuf nouveaux juges constitutionnels, lesquels, selon la Constitution doivent être nommés par le président de la République et les présidents des deux Chambres, à raison de trois juges chacun. Selon des analystes, ces tensions reflètent le mûrissement de la démocratie birmane, mais aussi un conflit politique entre le président Thein Sein et le président du Parlement Thura Shwe Mann.
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