L’interrogation par des officiels de l’ancien Premier ministre birman Khin Nyunt souligne à quel point la Birmanie demeure en liberté surveillée.
Libéré le 13 janvier, Khin Nyunt a été interrogé par des officiels pour avoir déclaré au Bangkok Post (8 avril 2012) qu’il avait «sauvé» Aung San Suu Kyi en 2003, lorsque le convoi dans lequel elle se trouvait avait été attaqué (50 morts). Chef du renseignement militaire pendant vingt ans, puis assigné à résidence pendant huit ans, Khin Nyunt a démenti avoir tenu de tels propos. Selon l’Irrawaddy , le magazine et site qui rapporte cette information, cette affaire pourrait conduire à une réassignation à résidence de celui qui fût Premier ministre pendant treize mois en 2003-2004.
«Des officiels de haut rang seraient furieux», rapporte l’Irrawaddy, «et disent redouter des représailles de la part de Than Shwe, l’ancien chef de la junte ». Il a «sorti le tigre de son sommeil», aurait déclaré l’un de ces officiels, à propos de la réaction de Than Shwe, qui ne se manifeste plus en public depuis qu’il s’est retiré.
Ce genre d’incident fait l’effet d’un rappel aux réalités. Les prisonniers politiques, y compris d’anciens collaborateurs de Khin Nyunt, se compteraient encore par centaines. Une fraction importante de la caste militaire, qui conserve le pouvoir, surveille de près les pas accomplis par le tandem formé par le président Thein Sein et Mme Suu Kyi, qui se sont de nouveau rencontrés le 11 avril à Naypyidaw. La Birmanie demeure en liberté surveillée.
En savoir plus sur Info Asie
Subscribe to get the latest posts sent to your email.