Le pétard mouillé du 13 avril est une humiliation pour Kim Jong-Un à noyer dans les fastueuses célébrations du centième anniversaire de Kim Il-Sung.
Contrairement à ce qui s’est passé en 2009, Pyongyang a dû admettre, cette fois-ci, l’échec du lancement d’une roquette en raison de la présence de dizaines de journalistes étrangers. Un échec chiffré à près d’un milliard d’€, si l’on inclut la facture de la mise en place de l’aire de lancement. On peut ajouter à la note les 240 000 tonnes d’aide alimentaire dont Washington a suspendu l’envoi dès l’annonce du lancement de ce que la Corée du Nord présente comme une roquette chargée de placer en orbite un satellite et qui, selon les Américains, est un missile intercontinental susceptible de transporter, à terme, l’arme nuclaire.
Pour le jeune Kim Jong-Un, qui vient d’être nommé président la puissante Commission de la défense nationale, la pente à remonter s’annonce dure : perte de face, démonstration d’incompétence, signaux négatifs envoyés non seulement au Conseil de sécurité de l’ONU et aux Etats-Unis mais également au protecteur chinois. Pour le régime nord-coréen, dont la culture n’est faite que d’éblouissants succès, l’admission d’un échec est plus désastreux que l’échec lui-même.
Le petit-fils du fondateur du régime va tenter de noyer l’humiliation dans les fastes prévus le 15 avril. Le soulagement général, y compris en Asie du sud-est, souligne l’isolement croissant du régime nord-coréen au moment où le jeune Kim Jong-Un tente de consolider son pouvoir. Ce qui, à moyen terme, n’est guère rassurant.
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