La Papouasie occidentale est sous la coupe des militaires et, quand ces derniers s’énervent, une pluie de mauvais coups s’abat sur les civils.
Les nouvelles de Papouasie occidentale, la moitié de la grande île rattachée à l’Indonésie en 1969 à l’occasion d’un référendum honteux, sont à prendre au conditionnel car le territoire est interdit aux journalistes étrangers. Cette fois-ci, le 6 juin, dans un village proche du chef-lieu de district de Wamena, alors que se déroulaient des funérailles, deux soldats sur une motocyclette ont heurté un petit garçon, qui serait mort. La foule se serait jetée sur les deux soldats et les aurait lynchés, selon Radio Australia, qui précise que ces informations ne peuvent être vérifiées de façon indépendante.
La réaction du bataillon 757, en garnison à Wamena, aurait été brutale. Les soldats se seraient répandus en ville, où ils auraient brûlé, saccagé, tué. On compterait plus d’une dizaine de morts parmi la population civile, selon Radio Australia. Le Jakarta Post n’a pas, sur le moment fait état de victimes. Un porte-parole militaire a démenti tout acte de vandalisme de la part des soldats.
La Papouasie occidentale, ex-Irian Jaya, compte environ deux millions d’habitants, dont la moitié est désormais constituée de migrants venus des autres îles de l’Indonésie. Les Papous sont en passe de devenir la minorité. Ancien territoire hollandais, très riche (minerais, gaz, pétrole, plantations), elle est occupée militairement par les Indonésiens depuis 1963. Elle est le théâtre d’une insurrection indépendantiste sporadique mais tenace. Divisée en deux provinces, elle est censée bénéficier d’une autonomie spéciale mais qui a été bafouée à plusieurs reprises.