Des flambées de violence ont eu lieu à nouveau le 8 juin dans l’Etat Rakhine, en Birmanie après la prière du vendredi. La situation serait très tendue.
Des résidents musulmans, à leur retour de la prière en début d’après-midi, se seraient répandus dans les rues de Maungdaw, une ville de l’ouest proche de la frontière du Bangladesh, et auraient détruit restaurants et écoles. La police aurait ouvert le feu notamment sur ceux qui paraissaient être les meneurs. Un policier aurait été tué et quatre autres blessés, selon le site indépendant Democratic Voice of Burma. On ignore le nombre de victimes parmi les manifestants. L’ordre aurait été ainsi rétabli en ville alors que les émeutes se poursuivaient dans les villages du voisinage.
Les tensions ont commencé fin mai avec le viol et l’assassinat d’une jeune Arakanaise, méfaits qui ont été attribués à trois hommes musulmans. Le 2 juin, dix pèlerins musulmans ont été lynchés par une foule appartenant à la minorité bouddhiste arakanaise. Les tensions entre les Arakanais bouddhistes et les musulmans locaux, appelés Rohingyas, existent depuis des décennies. Les Rohingyas, descendants d’Indiens musulmans amenés en Birmanie par les Britanniques à l’époque coloniale, sont dépourvus de nombreux droits et se voient refuser la nationalité birmane.
Les violences de ces deux dernières semaines sont les premières depuis que le gouvernement du président Thein Sein a autorisé sous certaines conditions – notamment l’obtention d’une autorisation cinq jours à l’avance – les manifestations publiques. La présidence s’est aussitôt empressée d’intervenir pour empêcher que la situation prenne une plus vilaine tournure. Le risque d’escalade est évident et les appels au calme se sont multipliés. Les musulmans représentent en Birmanie environ 4% d’une population évaluée à près de 60 millions de gens.
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