A la suite des scandales qui ont éclaboussé deux entreprises publiques, Vinashin et Vinalines, les députés vietnamiens s’interrogent sur la corruption officielle.
«Des fils de mandarins» pourris par l’indulgence de l’Etat. Tel est le jugement porté en séance plénière par Lê Nhu Tiên, vice-président de la commission pour l’éducation et la culture de l’Assemblée nationale, sur les anciens dirigeants de ces deux entreprises d’Etat, aujourd’hui emprisonnés ou en fuite. «Nous étions prêts à financer leurs actions sans tenir compte de leurs capacités. Chaque fois qu’ils étaient confrontés à des difficultés, l’Etat était prêt à jeter de l’argent pour les secourir. Aussi, ils étaient contre les privatisations», a-t-il estimé, le 7 juin, lors d’un débat à Hanoi sur les méfaits de la corruption. «Après Vinahsin, il y a eu Vinalines ; les électeurs s’inquiètent désormais de savoir s’il y aura d’autres Vina…», a-t-il ajouté.
Certains élus ne cachent plus leur exaspération face aux abus. «La corruption n’est même plus discrète», estime Lê Nam, député du Thanh Hoa (Vietnam central). Selon un compte-rendu de cette séance publié sur le site Vietnamnet.net, Nguyên Van Tiên, élu de Tiên Giang (sud) a déclaré que les gens n’osaient plus se rendre à l’hôpital en raison des pots-de-vin réclamés par les médecins. Il a dénoncé la culture des «cadeaux»,- pour dire «merci», à l’occasion d’ «un anniversaire, d’une crémaillère, d’une promotion». Les cadeaux, a-t-il dit, peuvent coûter des dizaines de milliers d’euros : carte de crédit, voyage à l’étranger de toute la famille, limousine, appartement de luxe.
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