Les dix Etats membres de l’Asean sont incapables d’adopter une position commune sur le contentieux en Mer de Chine du Sud. Ce qui fait le jeu de Pékin.
Les Chinois avaient mis leurs voisins d’Asie du sud-est en garde : n’abordez pas le contentieux territorial en Mer de Chine du Sud, dont Pékin revendique 80% des eaux, lors des rencontres ministérielles de l’Asean, réunies du 9 au 13 juillet à Phnom Penh. Le vice-ministre chinois des affaires étrangères Fu Ying avait même déclaré que la négociation d’un Code de conduite, adopté voilà déjà dix ans, ne commencera que lorsque «les conditions seront mûres».
Selon une source thaïlandaise, le Cambodge, qui assure la présidence annuelle de l’Association des nations de l’Asie du sud-est (Asean) et est un allié de la Chine, a refusé un compromis proposé par les neuf autres Etats membres. Il n’y a donc pas eu de communiqué conjoint, un fait sans précédent selon le ministre indonésien des affaires étrangères Marty Natalegawa. «C’est justement le genre d’occasion où l’Asean devrait se prononcer d’une seule voix», a-t-il regretté.
Les deux Etats de l’Asean les plus concernés par le diktat chinois en Mer de Chine du Sud sont le Vietnam et les Philippines, en raison des empiètements chinois sur leurs zones économiques exclusives. Deux autres Etats membres, Brunei et la Malaisie, émettent des revendications territoriales. Mais Brunei n’est pas présent et la Malaisie se montre plus discrète ces derniers mois, peut-être parce que l’achat de sous-marins à la France est l’objet d’une sérieuse controverse. Ces sous-marins étaient destinés à des patrouilles en Mer de Chine du Sud.
L’incapacité de l’Asean à adopter une position commune sur le principal contentieux régional souligne le peu de poids de l’Association sur la scène internationale et explique sans doute pourquoi plusieurs gouvernements d’Asie du sud-est souhaitent un contrepoids américain face à la montée en puissance de la Chine.
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