Soldats et policiers n’auront toujours pas le droit de voter en 2014. L’Indonésie est encore «trop fragile», a expliqué le ministère de la défense.
Le général Hartind Asrin, porte-parole du ministère, a déclaré au Jakarta Globe que, compte tenu de «l’actuel niveau de maturité démocratique» en Indonésie, il serait «trop risqué» que soldats et policiers soient autorisés à participer aux élections générales et à l’élection présidentielle de 2014.
Les forces armées regroupent environ 400.000 soldats et 60.000 fonctionnaires civils. La police est formée de 408.000 policiers et de trente mille fonctionnaires. Ils n’ont le droit ni de voter ni de se présenter à des élections tant qu’ils portent l’uniforme. Les membres de leurs familles bénéficient, en revanche, de ces droits, de même que les soldats ou policiers à la retraite. Le chef de l’Etat depuis 2004, Susilo Bambang Yudhoyono, est d’ailleurs un général de corps d’armée à la retraite, de même que Prabowo Subianto, l’un des principaux candidats à sa succession dans deux ans.
Sous le régime de l’«Ordre nouveau», celui de Suharto (1966-1998), les forces armées avaient un quota de sièges qui leur étaient réservés au sein du Parlement. La police était, de son côté, rattachée à l’armée. Ce qui explique pourquoi militaires et policiers ne votent toujours pas. Ces dispositions, constitutionnelles, reconnaissaient la «fonction dualiste» des militaires : défense du pays et maintien de l’ordre intérieur.
Ces dispositions ont été progressivement abandonnées après 1998. Au tournant du siècle, la police a obtenu son autonomie et la représentation des militaires et policiers au sein du Parlement a disparu en 2004. Mais policiers et militaires n’ont pas obtenu le droit de voter. Le général Hartind a expliqué le 11 août que, dans l’armée et la police, «un membre ne peut pas atteindre des positions supérieures sans monter, un par un, les échelons de la hiérarchie». Il a ajouté que le même principe devrait être appliqué dans une société démocratique et que les électeurs ne devraient pas voter en faveur de gouverneurs, maires, chefs de districts qui sont faibles ou dont la conduite n’est pas sans reproches. L’absence de droit de vote n’empêche pas le conseil amical.
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