Trois cent mille étrangers qui sont nés en Thaïlande ou y vivent depuis de nombreuses années pourront acquérir la nationalité thaïlandaise.
Située au centre de l’Asie du sud-est continentale, sous-région particulièrement troublée depuis la Deuxième guerre mondiale, la Thaïlande a été, parfois contre son gré, une terre de refuge.
Il y a eu le repli sur le royaume de divisions du Kuomintang, quand leurs adversaires communistes ont conquis l’ensemble de la Chine en 1949 ; les victimes de la dictature en Birmanie (de 1962 à 2011) et des guerres entre l’armée birmane et les minorités ethniques ; celles des guerres d’Indochine, notamment les 400.000 réfugiés du Cambodge installés dans des camps frontaliers et les boat people du Vietnam dans les années 1970.
Il y a même eu, dans les années 1950, ceux qui ont fui la Malaisie à l’époque d’une insurrection communiste, surtout avant l’indépendance. En tout, deux millions ou trois millions de réfugiés en provenance des Etats voisins, souvent de longue durée, dont beaucoup d’enfants sont nés dans des camps.
Les gouvernements successifs du royaume ont tenté de mettre de l’ordre dans ces afflux, avec plus ou moins de bonheur. Le ministère de l’Intérieur a, dans ce cadre, publié le 3 décembre une réglementation, basée sur une celle décrétée voilà exactement deux ans, et qui, selon le Bangkok Post, «relâche les restrictions concernant les droits à la nationalité thaïlandaise d’étrangers qui soit sont nés en Thaïlande soit y vivent depuis plusieurs années».
Parmi ces candidats potentiels à la nationalité thaïlandaise figurent : les Thais de Koh Kong (province cambodgienne frontalière) arrivés en Thaïlande avant le 15 novembre 1977 ; les Birmans installés en Thaïlande avant le 9 mars 1976 ; les membres des minorités ethniques du Laos arrivés avant le 18 janvier 1995.
Une deuxième catégorie regroupe les membres des minorités ethniques nés en Thaïlande de parents qui s’y sont installés avant le 3 octobre 1995 ; les anciens soldats et les civils du Kuomintang chinois ; les migrants illégaux cambodgiens venus en Thaïlande avant le 18 janvier 1995. Les enfants d’étrangers nés en Thaïlande depuis au moins dix ans et qui ont été abandonnés sont également éligibles, de même que les enfants élevés en Thaïlande, sans casier judiciaire et dont l’absence de statut légal a été vérifié par le ministère de l’intérieur. En tout, trois cent mille individus seraient concernés.
Le problème de l’enregistrement sera la capacité de l’administration à y procéder, «surtout dans les secteurs où résident les apatrides», estime Surapong Kongchantuk, avocat des droits de l’homme. «Le comité national de sélection, a expliqué Surapong au Bangkok Post, doit comprendre qu’il n’a pas le pouvoir d’accord la nationalité ; il doit seulement vérifier les documents présentés par les autorités locales».
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