Le contrôle des naissances pourrait intervenir avant Noël à la suite d’un vote favorable, le 13 décembre, de la Chambre des Représentants. Une longue bataille.
Le premier projet de loi sur la «santé reproductive» a été déposé devant le Congrès des Philippines en 1987. Voilà donc quinze ans que la planification familiale, notamment en raison du recours à la contraception, est rejetée. La raison : la forte influence de la hiérarchie catholique dans un archipel qui compte 85% de chrétiens, dont une majorité de catholiques, héritage de quatre siècles de colonisation espagnole.
Mais, cette fois-ci, la loi pourrait bien être votée. Réunie à Manille le 13 décembre, la Chambre des Représentants l’a adoptée par 113 voix contre 104 (3 élus se sont abstenus et 62 étaient absents). Le vote a été nominal et non secret. Pour être serré, le résultat ouvre toutefois la voie à la dernière étape : un débat au Sénat et un éventuel accord des deux Chambres sur le texte. La hiérarchie catholique ne s’avoue pas battue. Mais, pour la première fois, avec le président Noynoy Aquino, l’archipel a un chef d’Etat prêt à essuyer les foudres de son église pour faire passer une législation qu’il juge indispensable à la santé tout court du pays.
Les Philippines comptaient 28 millions d’habitants en 1960. Elles ont franchi le cap des 80 millions en 2003 et atteindront dans quelques années les cent millions. La démographie rogne une croissance retrouvée : 24 naissances et 5,3 décès par 1000 habitants ; indicateur de fécondité, 3 enfants par femme. Aquino, qui s’était prononcé en faveur du contrôle des naissances pendant sa campagne électorale en 2010, a donc relancé le projet placé dans un placard en dépit des menaces d’excommunication. Les temps lui sont favorables : près de 40% des Philippines pratiquent déjà la contraception (pilule, stérilet, préservatif, dont l’église condamne la distribution). Le suspens, toutefois, durera jusqu’à la dernière minute.
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