Une étude montre que les faux médicaments compromettent les efforts pour vaincre le paludisme
Un article publié dans la revue scientifique Lancet Infectious Diseases Journal conclut que 36 % des médicaments anti-paludéens en Asie du Sud-Est étaient des faux et que 35 % contenaient une mauvaise combinaison de composants. Cette proportion est supérieure à celle des médicaments analysés sur le continent africain, pour lequel les chiffres sont respectivement 35 % et 20 %. Dans le cas de la souche Plasmodium Falciparum, la forme la plus grave de paludisme, un patient infecté par le parasite meurt en trois jours s’il prend des médicaments sans principe actif. Les médicaments comprenant un principe actif mais en quantité insuffisante, ou selon une mauvaise combinaison, augmente la résistance au seul traitement efficace à ce jour, la trithérapie à base d’artémisinine.
La résistance à ce traitement, constatée depuis plusieurs années dans l’ouest et le nord-ouest du Cambodge (Pailin et Anlong Veng), est récemment apparue sur la frontière entre la Thaïlande et la Birmanie, faisant craindre une propagation. Dans le passé, la résistance à certains anti-paludéens, comme la méfloquine, s’est propagée d’Asie du Sud-Est à l’Afrique où 2000 enfants meurent du paludisme chaque jour. L’un des auteurs de l’article, Gaurvika Nayyar, du National Institute of Health américain a expliqué que «les profits économiques pour les criminels impliqués dans la production de faux médicaments surpassaient les risques liés à la production et à la vente» et a appelé à poursuivre les contrefacteurs pour crime contre l’humanité.
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