Décédé à Singapour le 10 juin, à l’âge de 96 ans, Liem Sioe Liong restera le meilleur exemple de la réussite des hommes d’affaires proches de Suharto.
Comme le rappelle le Jakarta Post, Liem, qui était d’origine chinoise, a été l’homme «le plus riche » d’Indonésie. Il a fait fortune grâce à «ses relations étroites avec Suharto, l’homme fort de l’Ordre nouveau». En 1998, quand l’autocrate a été obligé de se retirer et que des émeutes antichinoises ont eu lieu à Jakarta et dans d’autres villes de l’archipel, le domicile de Liem à Medean a été saccagé et ce dernier s’est réfugié à Singapour où il a vécu jusqu’à sa mort.
Ses relations avec Suharto remontent aux années 1950, quand il a été chargé du ravitaillement de la division Diponogoro, à laquelle appartenait le colonel Suharto et qui passera plus tard sous son commandement. Quand Suharto s’empare du pouvoir en 1965-1966, Liem commence à obtenir licence sur licence et monopoles. Il est le seul importateur de farine de blé du pays. Sa banque devient l’une des plus puissantes. Dans les années 1980, il obtient le monopole de l’assemblage et de la distribution de voitures (Suzuki, Volvo, Nissan, Mazda), de camions (Hino) et de motos (Suzuki). Il a également fait fortune dans le ciment.
Né au Fujian en 1915, Liem est arrivé en Indonésie à l’âge de 22 ans. Son nom indonésien était Sudono Salim. Il a créé le groupe Salim (jusqu’à 500 sociétés) et en a cédé en 1992 la direction à l’un de ses fils, Anthony Salim, qui l’a remis en partie sur pied après la débâcle de 1998. En 2005, le 90ème anniversaire de Liem a été célébré à Singapour par deux mille convives au cours d’une fête de quarante huit-heures et qui, selon Today (Singapour), a coûté plus d’un million d’euros.
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