Une organisation de protection des droits des minorités dénonce la politique d’assimilation des Chins pratiquée par le gouvernement birman.
Dans un rapport de 130 pages publié le 5 septembre, l’Organisation chin des droits de l’homme (CHRO) a dénoncé les persécutions religieuses et les violations des droits de l’homme dont est victime la minorité ethnique Chin de Birmanie, laquelle compte environ un million de personnes. Même si la liberté religieuse est inscrite dans la Constitution birmane de 2008, les droits religieux des Chins, dont 90 % sont de confession chrétienne, sont bafoués dans les faits, selon cette organisation. Le CHRO évoque notamment un programme s’étalant sur 30 ans de « développement de la jeunesse dans les zones frontialières » dans le cadre duquel ont été récemment mises en place des écoles gratuites pour les Chins de familles pauvres. « Les Chins qui vont dans ces écoles ne peuvent plus pratiquer le christianisme et sont forcés de s’orienter vers le bouddhisme et d’apprendre le pali [la langue sacrée du bouddhisme theravada]. Ils sont sous une intense pression pour se convertir au bouddhisme sous peine d’être envoyés dans les rangs de l’armée », a indiqué Rachel Fleming, membre du comité directeur du CHRO.
Originairement animistes et divisés en tribus rivales, les Chins, qui vivent dans ce qui est aujourd’hui l’Etat Chin près de la frontière avec l’Inde, ont été convertis au christianisme par des missionnaires durant la période de la colonisation britannique. Cette religion est devenue un élément essentiel de leur identité et un facteur d’unité. « Le christianisme fait partie de notre identité et cela est mis en péril par une politique de discrimination et d’assimilation », a déclaré Salai Ling, directeur du CHRO, lors d’une conférence de presse à Bangkok pour présenter le rapport. 200.000 Chins ont fui la Birmanie depuis le début de la dictature militaire en 1962.
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