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Vietnam : le flic et le douanier, rois de la corruption

Les rois de la corruption sont dans la police, l’administration foncière, les douanes et la construction, selon un sondage publié le 20 novembre.

40% des hommes d’affaires et 29% des citoyens ont dit qu’ils avaient dû payer des dessous de table dans leurs tractations avec des agents de la circulation, des fonctionnaires du service des impôts, des douaniers, des employés de banque, des agences de construction, des membres des services de santé. 37% des citoyens lambda et 59% des hommes d’affaires ont affirmé, selon Tuoi Tre, qu’ils avaient «parfois» dû résoudre leurs problèmes en versant des pots-de-vin à des fonctionnaires.

Le sondage a été mené par les services de l’Inspectorat en collaboration avec la Banque mondiale. 5,460 personnes ont été interrogées dans dix provinces du Vietnam, dont plus de 1.800 fonctionnaires et plus de mille hommes d’affaires, le reste réunissant  des citoyens lambda. 45% des fonctionnaires ont déclaré avoir assisté à des actes de corruption.

80% des fonctionnaires interrogés ont dit que la corruption était due aux bas salaires. De leur côté, 63% des hommes d’affaires ont estimé que les fonctionnaires leur créaient des difficultés pour pouvoir obtenir des pots-de-vin. Enfin, les deux tiers des personnes interrogées ont déclaré qu’elles n’avaient pas osé rapporter ces pratiques de peur d’une vengeance. Des réflexions analogues sont entendues dans d’autres pays de l’Asie du Sud-Est, notamment en Thaïlande, en Indonésie ou aux Philippines. Enfin, toujours selon Tuoi Tre, le sondage rapporte que 87% des personnes interrogées ont réclamé une loi sur l’accès à l’information et demandé que les journalistes ne soient pas condamnés selon le code criminel pour d’éventuels manquements à leur devoir professionnel.

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Asie Politique

Un peu plus d’Asie à la Banque mondiale

Barack Obama a proposé, le 23 mars, que Jim Yong Kim prenne la relève, à la présidence de la Banque mondiale, de Robert Zoellick, qui s’en va en juin.

Le choix de la Maison blanche devrait prévaloir, en dépit des pressions croissantes d’économies émergentes (cette fois, la candidature de la ministre nigériane des finances, Ngozi Okonjo-Iweala, avait été avancée par l’Afrique du Sud, l’Angola et le Nigéria).

Ressortissant américain d’origine coréenne, Jim Yong Kim, 53 ans, dispose d’un gros bagage : une double formation de médecin (spécialiste de la tuberculose) et d’anthropologue (un doctorat à Harvard) ; plusieurs expériences de gestion, en tant que haut-fonctionnaire de l’ONU et, depuis 2009, de président de l’une des plus prestigieuses universités américaines (le college de Dartmouth à Hanover, New-Hampshire, encore que sa gestion ait été controversée parmi les étudiants).

En choisissant un spécialiste de la tuberculose, très engagé dans la médecine sociale sur le plan international (Kim a fondé Partners in Health en 1987), le président américain a adressé un clin d’œil au monde en développement. Avec la nomination à l’une des directions de la Banque mondiale, en 2010, de Sri Mulyani Indrawati, une économiste dont le président indonésien s’est séparé pour des raisons politiques, l’Asie est davantage présente à la tête de l’institution internationale.

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Viêtnam

Vers un ralentissement de l’expansion économique au Vietnam

Le ralentissement probable des importations de la zone OCDE pèse sur la croissance du Vietnam comme sur celles de la Thaïlande, de l’Indonésie ou de Singapour.

Le taux d’expansion de l’économie vietnamienne a été de 5,9% en 2011, contre 6,8% en 2010. Selon un rapport publié le 17 janvier par la Banque mondiale, il pourrait être de 6,8% en 2012 et de 6,5%  en 2013. Ces résultats sont satisfaisants pour un pays qui vient de rejoindre le groupe des nations à revenus moyens (un revenu annuel par tête de 1.160 $ en 2010, contre 200 $ un quart de siècle auparavant). Le Vietnam a même traversé avec succès la crise économie mondiale (taux de croissance de 6,2% en 2008 et 5,3%  en 2009).

Toutefois, l’économie vietnamienne demeure sensible à une détérioration de ses exportations, dont le taux d’expansion a été à deux chiffres depuis plusieurs années. Comme les autres économies d’une région « ouverte au commerce mondial de façon exceptionnelle » (Philippines, Malaisie, Thaïlande et Indonésie), le Vietnam « est dépendant d’un ralentissement de la croissance des importations des économies de l’OCDE », souligne le rapport.

D’un autre côté, le Vietnam n’est plus présenté comme un futur « tigre asiatique » en raison de la déficience de ses infrastructures et de la corruption. Après une augmentation très forte liée à l’admission du pays au sein de l’OMC en 2007, les investissements étrangers ont baissé (de 16% en 2011).