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Analyse Asie Chine

L’Asie du Sud-Est entre l’œuf chinois et l’œuf américain

6 novembre : élection d’un président au pays de Sandy pour 4 ans. 8 novembre : lever de rideau à Pékin sur l’installation de nouveaux patrons pour 10 ans.

Américains et Chinois pondent donc en même temps. Ce ne seront ni le mariage de Kate et Williams ni une finale de la coupe d’Europe de football. Toutefois, les élites gouvernantes de l’Asie du Sud-Est vont se pencher sur leurs récepteurs de télévision car elles sont concernées par les résultats des pontes. Et, dans les deux opérations, le suspens est de rigueur.

Aux Etats-Unis, la remontée de Mitt Romney annonce, paraît-il, un score serré entre le Républicain, mal aimé dans le coin, et l’enfant de Menteng (il a passé quatre ans dans ce quartier huppé de Jakarta), que l’on connaît ou croît connaître, qui a fait plaisir en «pivotant» vers l’Asie et en envoyant Hillary donner l’accolade à la Lady à Rangoon. Le Vietnam en tête, la région vote Barack, à l’exception, peut-être, du Cambodge, qui hésite sur le nom du candidat-moindre mal.

Le suspens, à Pékin, est lié à l’opacité d’une nomenclature secouée par l’affaire Bo Xilai (qui n’est pas close). Même l’effacement pendant deux semaines de l’empereur désigné, Xi Jinping, inquiète. Et l’on attend, avec le Congrès du PC, la révélation de l’équipe Xi qui, faute d’urnes, sortira de conclaves clandestins et interminables. La presse américaine, ressentie comme hostile par le pouvoir et quelques autres en Chine, annonce que les Chinois instruits (et fortunés) votent avec leurs pieds (avec du moins un pied, celui que l’on met prudemment à l’étranger).

Quand deux éléphants s’affrontent, l’herbe en est déracinée. Voilà la crainte de quelque six cents millions d’habitants, de Mandalay à la Papouasie indonésienne. Il y en aura donc un bon petit paquet pour suivre les progrès de la ponte et ses résultats, non pour se réjouir – une réaction rare par les temps qui courent – mais pour prendre la mesure des pièges dans lesquels ils seront tombés ou auxquels ils auront échappé.

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Asie Corée du Nord Politique

La peur d’une roquette nord-coréenne de longue portée

Barack Obama participe à Séoul à une réunion de 50 Etats sur la sécurité nucléaire. Le souci majeur : réagir face au projet de lancement d’une roquette par Pyongyang.

La roquette nord-coréenne aurait une portée suffisante pour atteindre les Philippines et même l’Indonésie même si elle n’est, officiellement, chargée que de placer en orbite un satellite. Elle doit être lancée entre les 12 et 16 avril 2012, à l’occasion des célébrations du centième anniversaire de la naissance de Kim Il-sung, fondateur du régime. Selon un porte-parole militaire sud-coréen, des satellites-espion ont repéré le déplacement d’une roquette du type Unha-3, de longue portée, vers son site de lancement aménagé dans le nord-ouest coréen.

Deuxième du genre – un premier avait eu lieu en 2010 –, ce sommet, les 26 et 27 mars, a pour objet de s’assurer que l’arme nucléaire ne tombe pas dans les mains de terroristes. Mais la priorité, cette année, est la menace nucléaire que représente la Corée du Nord. Avant sa rencontre, le 26 mars, avec le président chinois Hu Jintao, Obama s’est rendu sur la zone démilitarisée, où sont stationnées des troupes américaines, et a mis en garde les Nord-Coréens, les tirs de missiles étant interdits par le Conseil de sécurité de l’ONU. «Ils doivent comprendre qu’un mauvais comportement ne peut être récompensé», a-t-il dit tout en ajoutant que la Chine n’a pas contribué à modifier l’attitude de Pyongyang.  Nouvelle phase de tension.