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Thaïlande : la reine Sirikit donne 20 millions de bahts aux victimes de 2010

L’aide de camp adjoint de la reine de Thaïlande a indiqué que celle-ci avait donné 20 millions de bahts aux victimes des affrontements de 2010 dans le quartier de Bon Kai, à Bangkok.

En mai 2010, le quartier de Bon Kai (littéralement, la fosse des coqs de combat) avait été l’un des endroits de Bangkok où les affrontements entre Chemises rouges, partisans de l’ancien Premier ministre Thaksin Shinawatra, et les militaires avaient été les plus intenses. Positionnés sur l’avenue Rama IV à hauteur du pont Thai-Belgium, les militaires armés de fusils d’assaut Tavor et de M-16 avaient fait face plusieurs jours durant aux Chemises rouges, qui s’étaient regroupés en dessous du pont de Bon Kai. Beaucoup d’entre eux, y compris des enfants, étaient venus du bidonville voisin de Klong Toey. Pour la plupart, ils étaient armés de lance-pierres et de bombinettes artisanales, sortes de pétards modifiés. Plusieurs de ces manifestants ont été tués par l’armée.

Selon le quotidien Bangkok Post, l’aide de camp adjoint de la reine, le général Naphon Buntup, a indiqué le 4 août que celle-ci avait donné vingt millions de bahts (512.284 €) pour compenser les pertes matérielles occasionnées lors des affrontements aux habitants de Bon Kai. Pour la plupart, ceux-ci sont des vendeurs ambulants ou tiennent de petites échoppes et n’ont pas enregistré officiellement leur activité commerciale. Selon le général Naphon, les habitants de Bon Kai « ont été submergés de joie quand (il leur a) dit que Sa Majesté connaissait leurs difficultés et avait donné cet argent pour qu’ils achètent de nouveaux équipements ». La reine Sirikit est impopulaire auprès des Chemises rouges car elle est perçue comme ayant pris parti pour les Chemises jaunes (partisans de l’establishment conservateur) en octobre 2008, lorsqu’elle s’est rendue aux funérailles d’Angkhana Radappanyawut, une militante Chemise jaune tuée par la police. Le 80ème anniversaire de la reine tombe le 12 août prochain.

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Thaïlande : j’y suis, j’y reste

Accusé d’avoir occupé les aéroports de Bangkok en 2008, un leader des Chemises jaunes s’enferme dans sa voiture pour échapper à la police

Comme disent les Anglais, « cela a été une noix difficile à ouvrir ». Il a fallu pas moins de 24 heures à la police de Thaïlande pour arrêter l’ancien sénateur Karun Sai-Ngam, un des leaders des Chemises jaunes ultra-royalistes qui avaient occupé les aéroports de Don Meuang et de Suvarnabhumi au plus fort de la crise politique de la fin 2008. Quand les policiers ont interpellé le 12 mai au matin le véhicule utilitaire de Karun sur une route de la province de Buri Ram, celui-ci s’est enfermé à clef dans sa voiture. Une centaine de Chemises jaunes sont venues très vite lui prêter main forte et empêcher les agents de l’ordre de s’approcher du suspect.

Ce n’est que le lendemain à l’aube que les policiers ont pu faire hisser le véhicule et son occupant sur un camion, de manière à pouvoir les transporter jusqu’au quartier général de la police à Bangkok. Pendant les quatre heures du trajet, Karun a fait tourner le moteur de son pick-up de manière à bénéficier de l’air conditionné. Arrivé au quartier général vers neuf heures, le «face à face» s’est poursuivi, plusieurs dizaines de Chemises jaunes étant venus prêter main forte à leur «héros». Le juge n’a pas voulu octroyer un mandat de perquisition et un mandat d’arrêt à l’intérieur d’un véhicule. Ce n’est que vers 19h30, après qu’un serrurier eut copié la clef de la voiture que Karun a accepté de sortir, faible mais souriant… et protestant de son innocence. Il devrait être inculpé, entre autres, de terrorisme et de résistance à agent de l’ordre public.