En 2002, la première génération de l’ère post-Suharto en Indonésie, incarnée par la présidente Megawati Sukarnoputri avait fait voter une loi anti-corruption par l’Assemblée législative instituant la Commission d’éradication de la corruption, plus connue comme la KPK.
Étiquette : corruption
Une enquête officielle a été ouverte sur les agissements de l’ancien ministre des Télécommunications.
Les détails sont rares mais l’enquête pour corruption dont est l’objet l’ancien ministre Thein Tun apparaît comme une première en Birmanie (nom officiel : Myanmar). Le ministre qui détenait le portefeuille des Télécommunications, du Télégraphe et des Postes sous la junte birmane jusqu’en mars 2011, puis dans le gouvernement civil du président Thein Sein, a dû, selon le webzine Irrawaddy, démissionner à la mi-janvier. Des officiels ont confirmé à l’Irrawaddy qu’une enquête était ouverte à l’encontre de Thein Tun et d’une douzaine d’employés du ministère, parmi lesquels des ingénieurs. Des documents indiquant des transferts financiers importants sur des comptes bancaires apparemment détenus par l’ancien ministre ont fait leur apparition ces derniers jours sur plusieurs sites internet, sans que l’on sache si ces documents sont authentiques et qui les a postés.
Thein Tun apparaît ainsi comme la première cible de l’équipe anti-corruption mise en place par le président Thein Sein début janvier 2013. Dans le classement de l’organisation anti-corruption Transparency International, la Birmanie arrive au 172ème rang en termes de corruption sur une liste de 176 pays. Thein Sein, qui a engagé des réformes pour ouvrir l’économie du pays aux investisseurs étrangers, veut améliorer la réputation du pays. En décembre dernier, il a fustigé l’inefficacité de la bureaucratie et la corruption rampante qui règne dans ses rangs.
Le secteur des télécommunications, où les monopoles étaient la règle jusqu’à tout récemment, constituait un secteur particulièrement lucratif pour les hommes d’affaires proches des militaires. A la fin des années 1990, rappelle l’Irrawaddy, une firme liée à la famille de l’ex-dictateur Ne Win avait mis en place un réseau GSM dans le pays et vendait des cartes SIM au prix astronomique de 3.300 dollars. A l’heure actuelle, les cartes SIM sont vendues au prix de 250 dollars, ce qui reste très supérieur aux prix pratiqués dans les pays voisins. Fin 2011, Thein Sein a annoncé le lancement d’un projet visant à vendre 30 millions de cartes SIM à bas prix entre 2011 et 2016. Parmi les 23 firmes impliquées dans le projet, plusieurs étaient étroitement liées à l’ancienne junte, comme E-Lite Tech, dirigée par le « crony » Tay Za, et la société IGE, dirigée par les fils du ministre de l’Industrie Aung Thaung. A la mi-janvier 2013, le gouvernement a invité les investisseurs locaux et étrangers à faire des propositions pour mettre en place des services de télécommunications à travers le pays.
Le Premier ministre de Malaisie nie que sa femme ait interféré dans l’enquête sur la mort de la Mongole.
En novembre 2012, l’homme d’affaire Deepak Jaikishan, autrefois proche de l’épouse du Premier ministre de Malaisie Najib Tun Razak, Rosmah Mansor, avait déclaré que cette dernière était intervenue pour forcer un détective privé à réfuter une déclaration assermentée. Ce détective, P. Balasubramaniam, avait fait en juillet 2008 une déclaration sous serment révélant les liens intimes entre le Premier ministre Najib Tun Razak et Altantuya Shaariibuu, une interprète mongole âgée de 28 ans. Altantuya avait été assassinée en octobre 2006 après avoir réclamé sa « part » dans le cadre de la vente controversée de sous-marins français à la Malaisie.
La déclaration de Balasubraniam contenait des éléments extrêmement dommageables pour Najib, alors vice-Premier ministre et ministre de la Défense, affirmant non seulement qu’il entretenait une liaison avec Altantuya, mais aussi que son aide de camp personnel était intervenu pour « régler le sort » de la jeune femme. Le lendemain de cette déclaration, le détective avait fait une seconde déclaration assermentée réfutant la première, établie, affirmait-il, « sous la contrainte », puis avait disparu. L’homme d’affaires Deepak affirme, sans toutefois fournir de preuve, que Rosmah lui avait demandé d’intervenir auprès du détective pour qu’il revienne sur sa première déclaration.
Le 17 janvier, selon le quotidien singapourien The Straits Times, le Premier ministre Najib a pour la première fois réagi aux propos de Deepak en estimant que celui-ci « n’était pas crédible ». Le fait que Najib ait attendu deux mois pour réagir et qu’il n’intente pas d’action en justice pour contrer les propos de l’homme d’affaires ont toutefois fait enfler la polémique. Les élections générales en Malaisie sont prévues au printemps 2013 et les attaques de part et d’autres se multiplient au fur et à mesure que la date du scrutin approche.
Ancienne reine de beauté, députée de la majorité, Angelina Sondakh a été condamnée début janvier à quatre ans et demi de prison pour corruption.
La ravissante Angie, aujourd’hui âgée de 35 ans, a tout eu pour plaire. Né en 1977 en Australie, où son père Lucky Sondhak poursuivait ses études, elle y est retournée pendant deux années pour y boucler son cycle secondaire d’études, en brillant dit-elle. A son retour, la nature l’ayant gâtée, elle a remporté plusieurs concours de beauté à Manado (Sulawesi), dont sa famille est originaire, avant d’être élue, en 2001, Miss Indonésie. Plutôt que de briguer la couronne de Miss Univers, elle a depuis choisi la politique dans un pays où le populisme paie. Elle a été élue en 2004, puis réélue en 2009, membre du Parlement pour le Parti démocrate, celui de l’actuel président Bambang Susilo Yudhoyono, dont le deuxième et dernier mandat prend fin en 2014.
Mais plusieurs membres de la direction du Parti démocrate ont été éclaboussés par des scandales de corruption. L’ancien trésorier du parti, Muhammad Nazarrudin, a été condamné à près de cinq ans de prison et semble avoir facilité la suite de l’enquête de la KPK, la Commission anti-corruption. Deux étoiles montantes du parti ont été par la suite impliquées : son président Anas Urbaningrum ; et Andi Mallarangeng, un ministre des Sports et de la Jeunesse acculé, en décembre 2012, à la démission.
Angie a été inculpée, quant à elle, en février 2012 pour avoir perçu l’équivalent de 4,5 millions de dollars afin, selon le Canberra Times, «de l’aider à s’assurer que le contrat échoue bien dans les mains prévues (d’autres membres du Parti démocrate)». Le procureur a réclamé 12 ans d’internement. Pour conclure un procès très médiatisé, le tribunal réuni à Jakarta a infligé à Angie une sentence beaucoup plus légère, de 4 ans et demi de prison. Chrétienne à l’origine, Angie s’est convertie à l’islam en épousant un musulman en 2009, dont elle a eu un fils, avant de se retrouver veuve en 2011. Elle a joué de toutes les cordes pour se défendre devant la Cour et c’est sans doute l’une des raisons pour lesquelles le tribunal a fait preuve de clémence.
Nguyên Ba Thanh, l’homme qui a fait la fortune de Danang, est chargé de nettoyer les écuries d’Augias du PC. Un honneur plein de risques, une partie de quitte ou double.
Danang, le grand port du Vietnam central est en plein boom. Les ponts futuristes s’alignent désormais sur la rivière Han, qui traverse la ville. De la presqu’île de Son Tra, qui protège une rade exceptionnelle, à la charmante petite ville historique de Hoi An, à trente km au sud, se développe rapidement une riviera dotée d’établissements de grand luxe et d’une autoroute proche de la côte. A Danang même, de véritables palaces, au goût parfois douteux, s’alignent pour accueillir mariages ou autres fêtes de nouveaux riches.
L’auteur de ce miracle économique est Nguyên Ba Thanh, 60 ans, un homme à poigne, très exigeant, qui a planifié le développement de Danang. Cette ville est en voie de devenir le port du nord-est de la Thaïlande avec le projet financé par la Malaisie de construire, à travers le sud du Laos, une voie ferrée rattachant le pont de Savannakhet sur le Mékong à la frontière vietnamienne.
A Danang, Thanh, 60 ans, a fait «du bon travail», estime le chercheur David Koh dans les colonnes du Straits Times. «Mercuriel, autoritaire et décisif, quitte à admonester souvent l’administration urbaine pour son inefficacité», ajoute Koh. Et c’est sans doute la raison pour laquelle le bureau politique l’a choisi pour prendre la tête de la Commission des affaires intérieures du PC, supprimée en 2006 et qui vient d’être ressuscitée. L’objectif : éradiquer la corruption à l’intérieur du parti (ou, du moins, en rayer les aspects les plus négatifs).
Dents longues ou pas, une telle promotion tient de l’ordre. Pour l’ancien secrétaire du PC à Danang, elle représente un marchepied incontournable pour accéder au politburo. La tâche s’annonce, toutefois, très délicate car Thanh doit gagner à sa cause une majorité de membres du bureau politique, sans laquelle il ne pourra pas agir. Or, en dépit de la gestion désastreuse de l’économie et des entreprises publiques, aucune tête importante n’a sauté lors du long plénum du PC consacré, en octobre 2012, à la corruption. Les embuscades s’annoncent nombreuses.
Condamnations injustes, répression des libertés et des religions, violences, l’Eglise catholique estime que le parti communiste a la main de plus en plus lourde.
La Commission ‘Justice et Paix’ de l’Eglise catholique estime que «l’arbitraire» dans l’application de la loi, déjà relevé dans un premier rapport en mai 2012, se poursuit : condamnations «irrationnelles et totalement injustes» de trois jeunes chrétiens (à Vinh, dans le centre-nord du Vietnam, 20 septembre 2012) et de trois blogueurs (quatre jours plus tard). En outre, «les plaintes collectives pour spoliations de terrains se prolongent sans être réglées» parce que les autorités «protègent les intérêts d’investisseurs ou de différents groupes privilégiés».
Selon ce rapport, qu’Eglises d’Asie, site des Missions Etrangères de Paris, vient de traduire en français, les autorités recourent à des «voyous» pour «réprimer aussi bien des individus que des groupes de personnes, comme par exemple un cortège funéraire, un rassemblement de personnes spoliées de leurs biens ou encore une manifestation». Par ailleurs, poursuit la Commission catholique, l’enrichissement d’«un groupe de privilégiés» se fait, «ces derniers mois», aux «dépens du reste de la population». En 2012, « 40.000 entreprises ont cessé leurs activités». Dans un pays parmi «les moins transparents» du monde, «la corruption, qui est devenue un fléau national, a pour moteur essentiel les organes dirigeants».
Le rapport estime que, de nos jours, «la liberté, l’indépendance et la souveraineté nationale sont dangereusement menacées par les provocations militaires et les empiétements de la Chine voisine» car «la population n’est pas informée du véritable contenu des ‘arrangements’ et des ‘pactes’ conclus entre les autorités des deux pays». La Commission rappelle avoir écrit en mai : «Ce qui est encore plus difficile à comprendre, c’est la répression sévère infligée par les autorités aux organisations et aux individus qui, par patriotisme, protestent contre le cynisme des envahisseurs. Les hésitations et l’irrésolution manifestées par les dirigeants vietnamiens au sujet de la délimitation des zones frontalières et la protection de la souveraineté nationale en mer d’Orient [mer de Chine du Sud] ont provoqué du mécontentement dans l’opinion publique».
Dans son rapport soumis à la Conférence épiscopale réunie au siège de l’évêché de la province de Thanh Hoa le 1er novembre, la Commission ‘Justice et Paix’ estime que l’ensemble des médias, lesquels «appartiennent strictement à l’Etat», «est censuré et contrôlé très sévèrement». En ce qui concerne la Toile, « les mesures qui ont été prises pour contrôler, interdire, voire détruire les sites Internet ou les blogs individuels, mais surtout les arrestations et les condamnations des blogueurs, ont constitué une très grave violation des droits de l’homme». Enfin en ce qui concerne la liberté des religions, inscrite dans la Constitution, dans certains communes et districts, les catholiques «rencontrent de multiples difficultés» dans «la restauration des chapelles, l’organisation de réunions de prière».
L’Eglise catholique compte près de 7 millions de fidèles dans un pays de 86 à 87 millions d’habitants. Depuis le début du XX° siècle, les négociations entre Hanoï et le Vatican en faveur de l’établissement de relations diplomatiques progressent lentement.
Les rois de la corruption sont dans la police, l’administration foncière, les douanes et la construction, selon un sondage publié le 20 novembre.
40% des hommes d’affaires et 29% des citoyens ont dit qu’ils avaient dû payer des dessous de table dans leurs tractations avec des agents de la circulation, des fonctionnaires du service des impôts, des douaniers, des employés de banque, des agences de construction, des membres des services de santé. 37% des citoyens lambda et 59% des hommes d’affaires ont affirmé, selon Tuoi Tre, qu’ils avaient «parfois» dû résoudre leurs problèmes en versant des pots-de-vin à des fonctionnaires.
Le sondage a été mené par les services de l’Inspectorat en collaboration avec la Banque mondiale. 5,460 personnes ont été interrogées dans dix provinces du Vietnam, dont plus de 1.800 fonctionnaires et plus de mille hommes d’affaires, le reste réunissant des citoyens lambda. 45% des fonctionnaires ont déclaré avoir assisté à des actes de corruption.
80% des fonctionnaires interrogés ont dit que la corruption était due aux bas salaires. De leur côté, 63% des hommes d’affaires ont estimé que les fonctionnaires leur créaient des difficultés pour pouvoir obtenir des pots-de-vin. Enfin, les deux tiers des personnes interrogées ont déclaré qu’elles n’avaient pas osé rapporter ces pratiques de peur d’une vengeance. Des réflexions analogues sont entendues dans d’autres pays de l’Asie du Sud-Est, notamment en Thaïlande, en Indonésie ou aux Philippines. Enfin, toujours selon Tuoi Tre, le sondage rapporte que 87% des personnes interrogées ont réclamé une loi sur l’accès à l’information et demandé que les journalistes ne soient pas condamnés selon le code criminel pour d’éventuels manquements à leur devoir professionnel.
D’anciens dirigeants d’un chantier naval et leurs complices ont été placés sous les verrous pour viol de règlements. L’enquête se poursuit.
L’ancien directeur du chantier naval de Ben Thuy, dans la province de Ha Tinh (centre nord du Vietnam), ainsi que quatre responsables de projets de construction ont été arrêtés pour avoir « intentionnellement violé la gestion des règlements de gestion économique de l’Etat et provoqué de sérieuses conséquences», a annoncé le 8 novembre le site de Tuoi Tre. Le chantier naval et les entrepreneurs concernés dépendent tous du conglomérat Vinashin, entreprise publique dont les comptes ont affiché un trou de plusieurs milliards d’€.
Les cinq cadres supérieurs seront détenus pendant les quatre mois de l’enquête. Ils sont accusés d’avoir mal géré deux projets, d’un montant global de quelque 40 millions d’€, et d’avoir rédigé de faux rapports sur l’appropriation de matériaux de construction.
Le 31 août dernier, une Cour d’appel avait rejeté les requêtes de huit des neuf anciens dirigeants, à l’échelon national, de Vinashin qui avaient réclamé un allègement de leurs sentences respectives prononcées le 30 mars par un tribunal de Haiphong. Un ancien président de Vinashin, Pham Thanh Binh, avait été condamné à vingt ans de prison alors que sept de ses collaborateurs avaient été condamnés à des peines de dix à dix-neuf ans d’incarcération (un neuvième dirigeant n’a pas fait appel de sa peine de trois ans).
Depuis des mois, enquêtes et procès se poursuivent dans des sociétés d’Etat et dans des banques privées. Le PC a entrepris de mettre de l’ordre dans les finances du Vietnam pour pouvoir sortir d’une crise qui s’est déjà étalée sur deux ans. Le premier ministre a reconnu les erreurs de son gouvernement devant l’Assemblée nationale.