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Indonésie : le juge par qui le scandale arrive

Un juge a fait rire les membres d’une Commission parlementaire en déclarant que, lors d’un viol, la victime éprouve également du plaisir. Le tollé est général.

Président de la haute cour de justice de Banjarmasin, chef-lieu de la province de Kalimantan-Sud, Daming Sunusi est candidat à la Cour suprême de justice d’Indonésie. Lors de son audition – de routine – par une Commission parlementaire, il a déclaré que «les violeurs et leurs victimes éprouvent du plaisir» et c’est pourquoi il faut réfléchir à deux fois «sur une peine de mort». La réaction «apparemment amusée», selon le Jakarta Globe, des membres de la Commission, n’a fait que renforcer l’indignation.

Après coup, se rendant compte des réactions des médias et du public, Daming, en pleurs, a présenté des excuses. Mais il n’a fait qu’envenimer la situation en déclarant que sa remarque, devant la Commission, avait eu pour objectif de «briser la glace» parce qu’il était «très tendu». «Il ne comprend rien à la morale et à l’éthique», en a conclu le Jakarta Globe.

Dans un éditorial, le quotidien anglophone estime que, «si nous avons des juges qui traitent avec légèreté  le viol, nous ne pouvons qu’encourager davantage d’attaques contre les femmes et les enfants, telle l’agression écœurante [et récent] d’une fillette âgée de onze ans qui est morte de l’infection de ses blessures après avoir été violée». Il se demande comment une plaisanterie si répugnante peut faire sourire des députés et comment son auteur peut être président d’une Cour de justice provinciale et candidat à la Cour suprême à Jakarta.

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Philippines : Mme Arroyo refuse l’autorité d’un tribunal

Présidente pendant dix ans et aujourd’hui membre de la Chambre des Représentants, Mme Arroyo refuse de reconnaître un tribunal dans une affaire de corruption.

Convoquée par la Cour en charge des affaires de corruption officielle, l’ancienne présidente (2000-2010), qui s’est présentée le 30 octobre portant une minerve, a nié à ce tribunal le droit de la juger. «Nous ne reconnaissons pas la juridiction de cette Cour en ce qui concerne le cas en cause», a déclaré l’un de ses avocats en évoquant une «persécution politique». L’affaire porte sur une accusation de détournement de 6,8 millions d’€ de la loterie nationale en vue de gains personnels dans laquelle sont impliqués Mme Arroyo et neuf autres officiels de l’époque.

Mme Arroyo, 65 ans, s’est présentée en chaise roulante. Elle a subi deux opérations de la colonne vertébrale voilà deux ans. Son avocat a déclaré qu’une pétition avait été remise à la Cour suprême de justice des Philippines en ce qui concerne la validité du dossier et du tribunal chargé de se prononcer. La séance n’a duré que quinze minutes car le tribunal a décidé de déclarer que Mme Arroyo plaidait non-coupable, selon le Philipine Daily Inquirer du 30 octobre.

Mme Arroyo avait été libérée sous caution à la suite d’une accusation de sabotage electoral, mais elle a été à nouveau arrêtée à la suite de cette accusation de détournement de fonds. Elle est actuellement hospitalisée, sous surveillance, au Veterans Memorial Medical Center de Manille pour des contrôles de routine. Elle est également poursuivie en justice à la suite d’un scandale de plusieurs millions d’€ concernant un contrat avec une entreprise chinoise de télécommunications, lequel a, du coup, été avorté en 2007.

Cette nouvelle accusation «la rend triste», a déclaré son avocat. Le tribunal chargé de la lutte contre la corruption a annoncé que la prochaine audience, préalable au procès, était fixée au 24 février 2013. Le jour de la Saint-Valentin.