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La Thaïlande n’est plus le premier exportateur de riz

Pénalisée par son programme de soutien aux prix du riz, la Thaïlande a été dépassée par l’Inde et le Vietnam.

Pour la première fois en 30 ans, la Thaïlande a perdu sa place de premier exportateur mondial de riz, selon le quotidien de Singapour The Straits Times. Le royaume a exporté l’an dernier moins de sept millions de tonnes de riz, contre 10 millions pour l’Inde et 7,5 millions pour le Vietnam. L’une des raisons de cette dégringolade réside, avance le journal, dans le programme gouvernemental d’assistance aux riziculteurs, lequel consiste à acheter la céréale à un prix de 50 % supérieur à celui du marché. Ce programme, mis en place par le gouvernement de Yingluck Shinawatra depuis sa prise de pouvoir en juillet 2011, a abouti à l’accumulation de 20 millions de tonnes de riz dans des entrepôts, le gouvernement étant incapable d’écouler ces stocks sur un marché mondial où la demande s’est affaiblie.

Ce programme de soutien, fortement apprécié par les paysans, a été l’objet de nombreuses critiques de la part du parti Démocrate d’opposition ainsi que d’experts agricoles. Ceux-ci soulignent son coût exorbitant : 376 milliards de bahts (9,5 milliards d’euros) pour la saison agricole qui s’est achevée en septembre dernier, soit 3,4 % du PIB national. Selon un exportateur cité par The Straits Times, le programme est « intenable ». Un rapport récent de la Banque Mondiale a mis en exergue le fait que les paysans augmentaient le nombre de récoltes au détriment de la qualité pour profiter des hauts prix d’achat. « Ces subventions à la production rizicole pourraient ralentir la transformation nécessaire de l’agriculture thaïlandaise », note le rapport. Les rendements de la riziculture en Thaïlande sont parmi les plus faibles au monde.

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La Thaïlande menacée sur le marché mondial du riz

Le programme du gouvernement thaïlandais de subventions  aux riziculteurs pour leurs ventes rend le pays plus vulnérable à la compétition.

Le gouvernement de la Thaïlande a indiqué qu’il allait poursuivre son programme d’achat du riz aux riziculteurs pour la principale récolte de novembre-décembre à des prix supérieurs de 50 % aux prix du marché. Cette politique de «l’achat jusqu’au dernier grain» encourage les riziculteurs à augmenter au maximum leur production, par tous les moyens, y compris par l’utilisation massive d’engrais chimiques. En conséquence, les stocks de riz, qui, selon le Thailand Development Research Institute (TDRI), sont d’environ 10 millions de tonnes actuellement, pourraient atteindre de 12 à 15 millions de tonnes à la fin de 2013.

Cette politique de subventions affecte la compétitivité du riz thaïlandais, notamment par rapport au riz du Viêtnam et à celui de l’Inde. A tel point que, selon certaines projections, le royaume pourrait perdre en 2012 sa place de premier exportateur mondial au profit du Viêtnam (avec l’Inde en seconde position), une position qu’il a détenue pendant environ cinquante ans. Le gouvernement, qui a passé récemment des contrats de vente de gouvernement à gouvernement, peut aussi difficilement mettre soudainement ses stocks de riz sur le marché mondial sans provoquer l’effondrement des prix. Cette situation est encore rendue plus aiguë par l’émergence de nouveaux producteurs importants sur le marché mondial, comme la Birmanie, et par l’augmentation de la production dans des pays qui sont traditionnellement de gros acheteurs, comme les Philippines. «Si la Thaïlande persiste avec son programme (de subventions), l’émergence de nouveaux acteurs sur le marché des exportations va sûrement s’accélérer», indique l’Institut International de Recherche sur le Riz (IRRI) basé à Manille dans un récent rapport.