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Myanmar ou Birmanie : la polémique persiste

Le débat sur l’utilisation des termes Birmanie ou Myanmar pour désigner le pays se poursuit alors même que celui-ci s’ouvre au monde.

Choisissez votre terme et chacun saura dans quel camp vous vous situez. Du moins, c’est la perception qui a prévalu entre le moment où la junte a officiellement changé le nom international du pays de Birmanie à Myanmar en 1989 et le début de l’ouverture politique à la mi-2011. Pour les opposants à la dictature, persister à nommer le pays “Birmanie” était une façon subtile de mettre en cause la légitimité du régime. Le fait que l’opposante Aung San Suu Kyi ait toujours insisté sur sa préférence pour “Birmanie” renforçait le caractère politique de ce choix sémantique.

Maintenant que le pays, sous l’égide d’un gouvernement civil issu d’une élection en novembre 2010 contestée par la communauté internationale, se libéralise, le débat sur l’utilisation de l’un ou l’autre terme devient plus complexe. Et les leaders en visite doivent parfois se livrer à des exercices de haute-voltige linguistique pour ménager les différents acteurs politique du pays.

Ainsi, rappelle le quotidien Los Angeles Times, lequel consacre un long article à ce sujet dans son édition du 24 décembre, la secrétaire d’Etat américaine Hillary Clinton a réussi à ne prononcer aucun des deux termes, lors de sa visite historique en 2011, optant pour l’appellation neutre de “ce pays”. Plus hardi, le président Barack Obama a semé quelques “Myanmar” lors de sa venue en novembre 2012, usant toutefois du mot “Birmanie” lors de ses contacts avec Aung San Suu Kyi et les autres membres de l’opposition. Selon le quotidien américain, les deux termes dérivent d’un mot commun, la seule différence véritable étant que “Myanmar” est plus formel et plus littéraire alors que “Birmanie” est un terme vernaculaire. La jeune génération, qui n’a connu que le régime militaire, utilise généralement “Myanmar” (Myanma en birman), alors que quelques anciens et les Birmans exilés tendent à préférer “Birmanie” (Bama en birman). Le quotidien en conclut que les deux termes coexisteront durant de nombreuses années, avant que “Myanmar” finisse par s’imposer.

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Asie : un francophone chef de la diplomatie américaine

La Maison blanche a confirmé, le 22 décembre, la nomination du sénateur John Kerry au secrétariat d’Etat américain, où il succèdera à Mme Clinton en 2013.

Candidat malheureux à la présidence des Etats-Unis en 2004, John Forbes Kerry a des attaches françaises. Sa mère, Rosemary Forbes, est née à Paris et a grandi en France. Brice Lalonde, membre des gouvernements Rocard puis Cresson (1988-1992), est son cousin germain, la mère de Brice étant la sœur de Rosemary. Les Forbes possèdent toujours une propriété en Bretagne, à Saint-Briac sur Mer, dont Brice Lalonde a été le maire de 1995 à 2008. Dans sa jeunesse, John Kerry a souvent accompagné ses parents pendant l’été à Saint-Briac, où leur propriété, détruite pendant la Deuxième guerre mondiale, a été reconstruite en 1954. Le français est l’une des cinq langues que pratique ce globe-trotter qui s’est souvent rendu, entre autres, en Asie du sud-est.

Aujourd’hui âgé de 69 ans, après quatre années d’études à l’université de Yale, John Kerry a participé à la guerre du Vietnam (1967-1969). Il y a commandé un patrouilleur maritime dans le delta du Mékong. Il a été blessé à plusieurs reprises. Il en est revenu, la poitrine bardée de médailles, pour lancer une vive campagne contre la guerre, son véritable premier combat politique. Il est retourné à plusieurs reprises dans ce pays, notamment en 2000 quand Bill Clinton accompagné de Hillary y a accompli le premier séjour officiel d’un président américain depuis la fin de la guerre en 1975.

Membre du Sénat depuis 1985, où ce Démocrate représente l’Etat de Massachussetts, John Kerry devrait recevoir sans problème, selon le Washington Post, l’approbation de la Chambre haute dont il préside, depuis 2009, la Commission des affaires étrangères. Il est rompu à l’exercice de la diplomatie et souhaitait prendre la succession de Hillary Clinton. Mais il a dû attendre que Susan Rice, ambassadrice à l’ONU, renonce à tenter sa chance pour être choisi par Barack Obama. Son entrée officielle en fonctions aura lieu le 20 janvier 2013, le jour où Obama entamera son deuxième mandat.

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Le pivot américain accepte la Thaïlande telle qu’elle est

Washington a modifié son attitude à l’égard de Bangkok en appuyant le nouveau gouvernement. La raison : la peur de laisser la Thaïlande filer dans le camp chinois.

Lors de son passage à Bangkok le 18 novembre 2012, Barack Obama est allé saluer le roi de Thaïlande qui lui a accordé une audience dans l’hôpital où il séjourne depuis longtemps. Plus surprenant, le chef de l’Etat américain a accordé un appui public à Yingluck  Shinawatra, premier ministre depuis 2011 et sœur cadette de Thaksin. Yingluck est pourtant considérée comme étroitement dépendante de son frère, personnage controversé et qui n’a guère la cote à Washington.

Professeur d’histoire de l’Asie du Sud-Est à l’université de Queensland,  Patrick Jory offre une explication sur le site australien de l’East Asia Forum. «Les Etats-Unis, écrit-il, veulent un gouvernement stable, pro-américain en Thaïlande. Aussi est-il possible qu’ils en viennent à accepter que Thaksin et ses gouvernements populairement élus, plutôt que la monarchie, offrent un meilleur pari à long terme en ce qui concerne la stabilité politique, en particulier compte tenu de la succession royale à venir.»

Washington ferait donc le constat suivant : voilà douze ans qu’à l’occasion de chaque vote, Thaksin, ses partisans, ses partenaires et leurs succédanés, emportent les élections. Premier ministre de 2001 à 2006, chassé du pouvoir par l’armée, en exil volontaire en raison d’une condamnation en 2008 pour abus de pouvoir, Thaksin demeure populaire. Dont acte. Barack Obama et Hillary Clinton auraient décidé que, dans le cadre du « pivot » américain vers l’Est, il fallait accepter cette donnée, comme il a fallu encourager le nouveau gouvernement de Birmanie à s’ancrer et à conserver les distances prises dès ses débuts, en 2011, à l’égard de Pékin.

Les Etats-Unis se retrouvent donc assez loin de leur position en 2006, estime Patrick Jory. Des câbles publiés par Wikileaks avaient révélé que l’ambassade américaine à Bangkok avait alors estimé qu’à la suite du coup d’Etat, la nomination annoncée comme premier ministre de Surayud Chulanont, un ancien chef de l’armée de terre, était «un développement très positif » aussi bien pour la Thaïlande que pour les relations bilatérales.

Au fil des décennies, Washington a établi des relations très étroites avec l’élite thaïlandaise. Des générations d’officiers thaïlandais ont été formées dans les académies militaires américaines. La Thaïlande a servi de porte-avions à l’intervention militaire au Vietnam. Aujourd’hui, il est clair que Thaksin demeure toujours assez populaire pour appartenir durablement au paysage politique thaïlandais. «Si les Etats-Unis continuent de soutenir leurs vieux alliés de la Guerre froide en Thaïlande – la monarchie et l’armée – Thaksin n’aurait apparemment que le choix de se retourner vers la Chine», estime Patrick Jory. Washington aurait donc au moins choisi de ménager tout le monde.

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Birmanie Politique

Obama apporte un parfum de liberté en Birmanie

Dans un discours historique à l’université de Rangoon, le président américain estime le changement en Birmanie « irréversible ».

Devant une assemblée de VIP, en tête desquels Aung San Suu Kyi et la secrétaire d’Etat américaine Hillary Clinton, Barack Obama a prononcé un discours subtilement dosé, dans lequel il a mis à la fois en valeur les efforts de réforme du gouvernement actuel tout en saluant la longue lutte contre la dictature militaire et la « farouche dignité » d’Aung San Suu Kyi et de l’opposition. « Je viens offrir une main amicale et aider à créer des opportunités pour le peuple de ce pays », a-t-il indiqué au début de son allocution.

Son discours, qui a duré moins d’une demi-heure, a touché à de nombreux sujets sensibles, des prisonniers politiques encore en détention aux tensions intercommunautaires entre Rohingyas musulmans et Rakhines bouddhistes dans l’Ouest de la Birmanie, en passant par le conflit en cours entre l’armée gouvernementale et la rébellion des Kachins dans le nord-est du pays. Le président a été applaudi quand il a indiqué que le « processus de démocratisation ne pouvait pas réussir sans réconciliation nationale ». Il a fait preuve à la fois d’audace et de tact en parlant des Rohingyas musulmans, contre lesquels certains nationalistes birmans de confession bouddhiste, menés par des bonzes, ont manifesté à plusieurs reprises. « Les Rohingyas ont le droit à la même dignité que vous et moi », a-t-il dit, ajoutant un peu plus tard qu’autrefois, aux Etats-Unis « la couleur de sa peau l’aurait empêché de pouvoir voter ».

Une famille birmane regardant le discours à la télévision a vivement applaudi à la fin, soulignant que ces paroles apportaient de l’espoir pour le pays. « Il reste à voir comment les choses vont se dérouler dans le futur. Cela prendra peut-être deux générations pour que l’Etat de droit soit vraiment enraciné au Myanmar (Birmanie) », a estimé toutefois Anegga, un membre de cette famille.

Les autorités birmanes avaient bloqué la circulation depuis le début de la matinée dans l’ensemble du quartier de l’avenue de l’Université où se trouvent à la fois l’université de Rangoon, l’ambassade des Etats-Unis et la maison d’Aung San Suu Kyi. Cela n’a toutefois pas empêché environ 10.000 Birmans de marcher pendant plusieurs kilomètres pour saluer la limousine présidentielle en brandissant des drapeaux américains et des portraits d’Obama, d’Aung San Suu Kyi et parfois du président Thein Sein. « Je me sens fière. Obama a une relation très proche avec Aung San Suu Kyi et il peut donc aider notre pays à se démocratiser », estimait une Birmane d’une soixantaine d’années, un petit fanion américain à la main devant la maison d’Aung San Suu Kyi.

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Un tourbillon américain en Asie du sud-est

Le patron du Pentagone est venu en éclaireur. Accompagné de Hillary Clinton, Barack Obama passe le weekend à Bangkok, le lundi en Birmanie et le mardi au Cambodge.

Curieux marathon pour la première tournée à l’étranger d’un président réélu voilà deux semaines seulement à la suite d’une épuisante campagne électorale. Leon Panetta, le secrétaire américain à la défense, a donné le ton en signant, peu après avoir débarqué en Thaïlande le 15 novembre, une «alliance de défense» dont le label est éloquent : «un partenariat de sécurité pour le XXIème siècle».

La Thaïlande et les Etats-Unis ne se seraient donc apparemment jamais quittés au cours du dernier demi-siècle malgré les mouvements divers observés à Bangkok au lendemain de l’humiliation américaine du 30 avril 1975 au Vietnam. Et, comme en Australie, où un premier contingent de fusiliers-marins américains s’installe, Washington n’aurait pas abandonné l’idée d’essayer de stationner un peu de monde dans le royaume qui fut la base arrière de la guerre au Vietnam.

Barack Obama semble s’être engagé, tête baissée, dans une série de premières qui doivent ancrer un mouvement auquel il tient : l’Amérique accentue son «pivot» en direction de l’Asie-Pacifique même si deux des artisans de cette réorientation, Léon Panetta et Hillary Clinton, s’apprêtent à quitter l’équipe présidentielle. Obama sera le premier président américain à se rendre au Myanmar (Birmanie), le 19 novembre, et au Cambodge, le 20 novembre. Au passage, il aura été reçu, audience fort rare, par le roi de Thaïlande, âgé de 84 ans, qui vit dans un hôpital et ne se déplace plus qu’en chaise roulante.

A Phnom Penh, où il passera une nuit avant de participer, le 20 novembre, au septième sommet de l’Asie de l’est, il aura des entretiens bilatéraux avec  le premier ministre Wen Jiabao (un Chinois sur le départ) et le premier ministre Yoshihiko Noda (le Japonais de service). Il sera, surtout, contraint d’engager son autorité dans les querelles maritimes qui empoisonnent les relations de la Chine avec ses voisins. Ce sommet, lui aussi, sera dominé par les relations entre Pékin et Washington.

En effet, le changement intervient rapidement. La Birmanie passait encore, voilà deux ans, pour une chasse gardée chinoise. Aujourd’hui, la concurrence entre les deux Grands de l’Asie-Pacifique s’y annonce rude. Au Cambodge, partenaire de la Chine, il sera intéressant de jauger l’influence de Washington. Obama souhaite emballer la machine et, surtout, qu’on n’oublie pas dans quelques semaines ce premier voyage à l’étranger de son deuxième mandat. Dès novembre 2011, dans un discours à Melbourne devant le Parlement australien, il avait annoncé la couleur : «en tant que nation du Pacifique, les Etats-Unis joueront un rôle plus large et de long terme dans le façonnement de la région et de son futur».

Nous y voilà donc. L’Amérique renforce ses liens militaires avec les voisins de la Chine – comme les Philippines, la Corée du Sud, le Vietnam, dont les relations avec Pékin sont plus difficiles. Elle conforte ses liens avec Singapour, la Thaïlande ou l’Indonésie. Les Chinois se disent encerclés. Aux yeux de Washingon, l’Asie orientale est désormais la priorité et, pour peu que des dérapages soient limités au Proche Orient ou en Afghanistan, le deuxième mandat d’Obama est lancé.

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La victoire d’Obama : l’Asie du Sud-Est plutôt contente

Les gouvernants de la région ne le diront pas trop mais, à de rares exceptions près, ils sont satisfaits de voir Barack Obama demeurer à la Maison blanche.

Ils ne le diront pas trop haut, pour ne pas froisser leurs voisins chinois, lesquels n’éprouvent guère de sympathie pour ce président américain qu’ils accusent de vouloir contenir la Chine, donc au moins de contester la prééminence chinoise en Asie. Mais, au fond d’eux-mêmes, les élites d’Asie du Sud-Est se réjouissent, dans l’ensemble, du «pivot» imposé par Obama en direction de l’Asie-Pacifique tout en souhaitant que cette manifestation de fermeté américaine ne dégénère pas et assure la paix.

Dans l’immédiat, cela voudrait vouloir dire qu’un chef de d’Etat américain participera au sommet de l’Asie de l’Est prévu, du 18 au 20 novembre, à Phnom Penh au Cambodge, siège de l’un des gouvernements peut-être les plus réticents en Asie du Sud-Est à l’égard du réélu. Lors de ce qui pourrait être son premier voyage à l’étranger depuis sa réélection, Obama se retrouvera aux côtés d’un représentant de la nouvelle direction chinoise, qu’il s’agisse de Li Kequiang (premier ministre présumé) ou, plus probablement, de Xi Jinping (chef d’Etat présumé).

Un changement va avoir lieu : Hillary Clinton n’a pas l’intention de demeurer secrétaire d’Etat car elle pourrait briguer la succession d’Obama en 2016 (le deuxième mandat de ce dernier, parrainé par le populaire Bill Clinton, pourrait lui servir de tremplin). Or, pendant les quatre dernières années, Mme Clinton a sillonné le Sud-Est asiatique, se rendant à Jakarta, Nyapyidaw, Bangkok, Hanoi, etc., pour y clamer que l’Amérique est de retour, y assurer l’intérêt de son gouvernement envers un règlement pacifique en mer de Chine du sud, y gérer un engagement à l’égard de la Birmanie (Myanmar) et, enfin,  y poursuivre la normalisation avec un ancien adversaire, le Vietnam.

Les dirigeants chinois ont un a priori favorable à l’égard des Républicains américains puisque l’un d’entre eux, Richard Nixon a été le premier chef d’Etat américain à leur rendre visite en 1972. Mais ils ne savaient trop que penser de Mitt Romney, qui a tenu des propos (de campagne électorale) sévères à leur égard. Ils devront donc s’accommoder d’Obama (sans Mme Clinton, qu’ils ont reçue froidement lors de son dernier passage à Pékin). De toute façon, ils savent, comme leurs homologues d’Asie du Sud-Est, que la marge de manœuvre d’un président américain est limitée en raison du poids pris par le Congrès, lequel demeure apparemment divisé.

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Hillary Clinton à Pékin : une réception peu chaleureuse

La mer de Chine du Sud ne sera pas le théâtre d’une guerre entre la Chine et les Etats-Unis mais Pékin redit à Washington de cesser de se mêler de ce contentieux.

A Jakarta, puis à Pékin où elle a séjourné les 4 et 5 septembre, la secrétaire d’Etat américaine a réitéré que l’intérêt général est le lancement par «la Chine et l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est d’un processus diplomatique vers le but partagé d’un Code de conduite», ainsi qu’elle l’a répété à Pékin après y avoir été reçue le 5 septembre par le président Hu Jintao.

En Indonésie, avant de s’envoler pour Pékin, Mme Clinton a redemandé aux Etats membres de l’Asean d’adopter une position commune sur la mer de Chine du Sud, ce qu’ils n’avaient pas réussi à faire lors de la conférence annuelle de leurs ministres des affaires étrangères à Phnom Penh en juillet. C’est surtout cet appel qui a irrité la Chine, qui revendique 80% des eaux de la mer de Chine du Sud et veut négocier individuellement ses contentieux avec les quatre Etats de l’Asean qui sont riverains, à savoir le Vietnam, les Philippines, la Malaisie et Bruneï.

Pour souligner leur mauvaise humeur, les Chinois ont supprimé à la dernière minute une audience que devait accorder à Mme Clinton le vice-président chinois Xi Jinping, successeur présumé de Hu Jintao. L’agence officielle Xinhua a demandé aux Etats-Unis de cesser de jouer «à la dérobée, les fauteurs de trouble»  et le Global Times, organe également officiel, a reproché à Mme Clinton de manifester de «l’antipahtie» à l’égard de la Chine. Hu Jintao a néanmoins rectifié le tir en saluant les «efforts» de la secrétaire d’Etat américain «pour faire progresser la relation sino-américaine.»

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Asie du Sud-Est : Hillary Clinton seule à la barre

La secrétaire d’Etat américaine reprend le chemin de l’Asie de l’Est où les disputes territoriales ne perdent rien de leur acuité. Une dernière grande tournée ?

Hillary Clinton s’est envolée le 30 août pour les îles Cook, où elle participe à un forum avant de gagner l’Indonésie, la Chine, Timor Leste, le sultanat de Brunei. Sa dernière étape sera Vladivostok, en Russie, afin d’y participer, sur l’île Rousski, au sommet annuel de l’Apec les 8 et 9 septembre. Elle y représentera le président Barack Obama, retenu par sa campagne électorale pour un deuxième mandat.

L’étape la plus importante de cette tournée sera vraisemblablement une visite à Pékin, les 4 et 5 septembre, dont le programme n’a pas encore été fixé. Mme Clinton compte aborder avec les dirigeants chinois, selon sa porte-parole Victoria Nuland, «un large éventail de sujets importants pour les relations sino-américaines» avant le renouvellement de la direction chinoise prévu à l’automne. «Nous continuons de réclamer, a-t-elle ajouté, des échanges multilatéraux à propos d’un Code de conduite en mer de Chine du Sud qui observe la loi internationale et le traité sur la Loi de la mer». Les eaux de la mer de Chine méridionale font l’objet de revendications non seulement de Pékin et de Taïwan mais aussi de quatre Etats de l’Asean (Vietnam, Philippines, Malaisie et Brunei).

Inaugurés par Bill Clinton en 1991, les sommets des 21 Etats ou entités de l’Apec (Asia-Pacific Economic Cooperation)  sont devenus les grands-messes annuelles d’une région qui regroupe 40% de l’humanité et représente 44% du commerce international. Elles ne sont pas l’occasion d’accords globaux mais d’échanges, notamment bilatéraux, qui ont une importance évidente. Mme Clinton ne rendra pas visite à deux alliés des Etats-Unis, le Japon et la Corée du Sud, séparés par un contentieux territorial.