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Société Viêtnam

Prostitution haut de gamme à Ho-Chi-Minh-Ville

La police a réussi, ces derniers jours, deux coups de filet contre des réseaux de prostituées de luxe dans la mégapole méridionale du Vietnam et dans la capitale.

Reines de beauté, mannequins et jeunes femmes particulièrement sexy faisaient partie d’un réseau de prostituées que la police a démantelé à Ho-Chi-Minh-Ville le 2 juin à l’occasion d’un raid «dans un grand hôtel du 1er arrondissement», selon le quotidien Tuoi Tre. C’est dans ce quartier que se trouvent les cinq étoiles du principal centre économique du Vietnam. Le réseau était dirigé par une femme âgée de 40 ans, Trân Quang Mai, censée avoir également fourni à un «riche client» une ancienne reine de beauté du delta du Mékong, âgée de 27 ans, Vo Thi My Xuân. Le prix de la passe se serait élevé à 2 000 dollars (1 500€), la moitié de la somme revenant à la prostituée.

Xuân avait été couronnée Miss Mékong du Sud en 2009. Dans la foulée, elle avait participé à des défilés de mannequins et posé pour des magazines. Elle travaillait pour une compagnie de marketing. La police de Ho-Chi-Minh-Ville a également arrêté, le même jour, une prostituée de luxe fournie par Mai (2 500 dollars la passe) ainsi qu’une étudiante (250 dollars la passe).

A Hanoi, dans un hôtel du district de Ba Dinh, la police a pris sur les faits deux couples. Parmi les détenues figurerait Hong Ha, une actrice et mannequin, supposée se faire payer de 1 000 à 1500 dollars la passe. Elle a joué dans plusieurs films au Vietnam et à l’étranger.

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Viêtnam

Vietnam: détournement de l’aide danoise

Le Danemark a suspendu le financement de trois projets de recherche sur le changement climatique à la suite de fraudes. Hanoi enquête et promet des sanctions.

Pham Vinh Binh, ministre des affaires étrangères du Vietnam, a promis, le 4 juin, de punir sévèrement, s’il y a lieu, les fonctionnaires impliqués dans le détournement de l’aide officielle danoise. Trois jours auparavant, selon le quotidien Thanh Nien, le ministère danois des affaires étrangères avait publié un audit de Price Waterhouse Coopers (PWC) faisant état de l’utilisation inappropriée de 547 000 dollars d’aide danoise à la recherche concernant le changement climatique. Le Vietnam est l’un des pays les plus exposés à ce changement. Les deux ministères vietnamiens en charge de ces projets sont celui de la Science et de la Technologie et celui de l’Agriculture et du Développement rural.

Selon PWC, les irrégularités affecteraient 23% du budget total des projets  et auraient été commises par des participants vietnamiens. La plupart des impropriétés concerneraient des salaires, des bonus et des remboursements de frais. L’un des cas les plus flagrants aurait été l’octroi d’une bourse à la fille du coordinateur d’un projet, avec l’accord du directeur du projet.

Le précédent le plus récent concernant l’aide étrangère au Vietnam avait été la condamnation à la prison à vie de Huynh Ngoc Si, un haut fonctionnaire de la municipalité de Ho-Chi-Minh-Ville, qui avait accepté un pot-de-vin de 262 000 $ (environ 200 000€). Cette affaire avait conduit Tokyo a suspendre son aide au développement de décembre 2008 à février 2009.

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Société Viêtnam

Au Vietnam, santé, sexe, beauté : l’or, source de vie

La poudre d’or est source de santé, de beauté, de goût. A Ho Chi Minh Ville, on l’utilise même dans la pâtisserie. Des passions sans prix.

Les Vietnamiens sont connus pour conserver leurs économies et effectuer leurs transactions en or. Ce qui l’est moins : des cavistes de la mégapole méridionale du Vietnam proposent des vins contenant de la poudre d’or. «Les vendeurs disent que ce type de vin peut aider les gens à vivre plus vieux et à revigorer leur sexualité», rapporte le site VietnamNet. «L’estomac de l’homme ne peut pas absorber de l’or, mais les producteurs de vins disent qu’ils peuvent préparer de l’or susceptible d’être digéré», explique un vendeur. Un beau cadeau, donc, à offrir à son patron, ajoute-t-il.

Une femme, qui s’est faite couvrir à trente reprises le visage d’un masque en poussière d’or, espère une beauté éternelle. Certaines autres sont friandes de crèmes à base de poudre d’or pour se doucher ou pour se faire masser. Une séance de traitement facial à la poudre d’or, importée du Japon, revient à 40$ (32€).

Dans une pâtisserie, le gâteau sans poussière d’or coûte 10$. Le même gâteau recouvert d’une poussière d’or coûte 25$. «Ce genre d’or [dont nous couvrons nos gâteaux] est sans danger pour les enfants. Il peut également guérir des tas de maladies. Qu’y a-t-il de meilleur que l’or ?», dit un vendeur. Ceux qui vendent de l’or aux salons de beauté ou à des entreprises alimentaires disent qu’il est «de la meilleure qualité», selon l’employé d’un fournisseur. «Cet or vaut 7$ les 20 grammes ; nous le vendons seulement 3$ les 20 grammes», dit-il.

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Economie Viêtnam

Hô Chi Minh Ville, locomotive quoiqu’il arrive

La mégapole méridionale (8 huit millions d’habitants sur 96 millions) demeure la locomotive d’une économie vietnamienne dans une phase de croissance délicate.

Au Vietnam, selon les prévisions de la Banque mondiale, le taux d’expansion économique sera de 6,8% en 2012 et de 6,5% en 2013 (contre 6,8% en 2010 et 5,9% en 2011). A Hô Chi Minh Ville, le taux de croissance a été de 11,2% en moyenne de 2006 à 2010 et devrait s’élever à 12% de 2011 à 2020, selon Lê Manh Hà, maire adjoint de la municipalité, cité sur le site officiel Vietnam+. Autrement dit, il est en moyenne de 1,75 supérieur à celui de la croissance nationale.

Le secteur tertiaire fournit déjà 54,3% du PIB de la ville et cette proportion continue d’augmenter (l’industrie et le bâtiment font le reste). Le secteur privé représente désormais la majorité du PIB (51,4% en 2011) de la ville. Avec sa zone high-tech, son parc de logiciel de Quang Trung, cette dernière ambitionne de devenir un pôle de services à l’échelle de l’Asie du sud-est.

D’ici à 2020, «la ville concentrera toutes ses ressources à sa restructuration économique, afin d’être la figure de proue nationale en matière d’évolution vers un modèle de croissance économique plus qualitatif», estime Lê Manh Hà. Pour remplacer celui de Tân Son Nhât, trop proche du centre, un nouvel aéroport est en construction à Long Thanh, sur la route de Vung Tàu, et sera relié au centre-ville par une autoroute.

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Société Viêtnam

Vietnam: 36 morts dans un accident d’autocar

L’un des accidents les plus meurtriers de l’histoire du pays – 36 morts, 21 blessés – a eu lieu de nuit, quand un autocar a fait une chute de dix-huit mètres.

L’autocar a franchi le parapet du pont qui enjambe la rivière Serepok, laquelle marque la frontière entre les provinces de Dak Lak et de Dak Nong, sur les hauts plateaux du sud du Vietnam. Il était un peu plus de 22 heures, le 17 mai, et une soixantaine de personnes se trouvaient à bord. L’autocar a atterri sur son toit. Le véhicule a été tellement endommagé par sa chute que les secouristes ont passé quatre heures à dégager les blessés et les corps des morts.

L’autocar assurait, sur la route nationale 14, la liaison régulière entre Ho Chi Minh Ville et Ban Mê Thuot, chef-lieu de la province de Dak Lak. L’accident s’est donc produit en fin de parcours, après 300 km de route. Les deux chauffeurs font partie des 32 personnes retrouvées mortes sur place. Quatre autres passagers sont décédés par la suite, dont deux après leur transfert à l’Hôpital général de Dak Lak. Sur les 21 blessés, 16 le sont grièvement, selon des sources hospitalières.

Selon le site Vietnamnet.net, les compensations officielles aux familles seront d’un peu plus de 240€ par décès et de 140€ par blessé. Au Vietnam, les accidents de la route font plus de onze mille victimes par an, l’un des taux les plus élevés de la planète.

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Société Viêtnam

Vietnam : vue sur mer imprenable pour richissimes Hanoïens

Le grand luxe des stations balnéaires est une exception dans un secteur immobilier plutôt morose au Vietnam. Surprise: la clientèle est en majorité  hanoïenne.

Alors que les autres secteurs du marché de l’immobilier au Vietnam «ont été gelés par les difficultés de l’économie et le resserrement de la monnaie et du crédit», celui des propriétés balnéaires de grand luxe demeure très animé, rapporte le site VietNamNet. A Da Nang, port du Vietnam central aux plages réputées, Nguyen Phuong Thao, directeur des ventes d’un gros projet de villas et d’appartements de luxe estime que 62% des acquéreurs résident à Hanoi, 18% à Hô Chi Minh Ville et 12% seulement à l’étranger. Il ajoute que les villas les plus chères – piscine, vue imprenable – sont celles qui se vendent le mieux.

Les villas se vendent dans une fourchette de 1 million d’€ à 1,4 million d’€ et les appartements entre 150 000 € et un peu plus d’1 million d’€. To Nhu Tung, directeur d’un autre projet, a remarqué que les acheteurs ne sont pas très regardants en ce qui concerne les prix ou d’éventuelles ristournes. Il cite le cas d’un jeune homme né en 1990 et qui a avancé, sur-le-champ et en liquide, 20% du montant d’une villa achetée près de trois millions d’€.

Les environs de Hoi An et ceux de Da Nang, à une demi-heure de route l’une de l’autre,  passent pour être les marchés les plus chauds d’Asie, avec des propriétés valant quelques millions d’€. La surprise est que les principaux clients sont des Vietnamiens de Hanoi, loin devant les Vietnamiens d’outre-mer. Ils sont souvent directeurs de société ou jeunes entrepreneurs. Les Saigonais préfèrent acquérir des propriétés dans une fourchette de 230 000 € à 600 000 € dans la station balnéaire de Vung Tàu (ex-Cap St-Jacques), à deux heures de la mégapole méridionale.

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Société Viêtnam

Dans le delta du Mékong, l’inspiration d’un héros d’autrefois

Rach Gia, port vietnamien sur le golfe du Siam. Chaque année, des centaines de milliers de pèlerins s’y retrouvent pour honorer un héros du XIX° siècle.

Les Vietnamiens vivent au présent. A Rach Gia, donc à l’extrémité méridionale d’un Vietnam en forme de ‘S’, les affaires vont bon train. Un quartier se construit sur un terrain gagné sur la mer. Commerce, contrebande parfois, la ville semble prospère. Cela ne l’empêche pas de baigner également dans une atmosphère de croyances profondément ancrées, que l’on retrouve partout dans le delta du Mékong.

Sur la presqu’île urbanisée, située entre les deux bras de la rivière Cai Lon, donc au centre de la ville, se trouve une bâtisse de la fin du XIX° siècle, sans étage et qui ne paie pas de mine. L’architecture néocoloniale s’est enrichie de boiseries. Récemment restauré, c’est le musée de la ville, un coin charmant avec sa petite cour qui se prolonge sous de grands arbres à l’ombre desquels sont installées tables et chaises. Il offre, comme le font toujours les petits musées de province, un aperçu de l’histoire locale.

Une rangée de chausse-trappes, toutes différentes, rappelle les moyens auxquels avaient recours les Vietcongs pendant la guerre. Une photo d’un Américain encerclé par des civils excités rappelle que la région a également eu ses prisonniers : en l’occurrence, selon la légende du cliché, un certain Johnson, « conseiller » capturé en 1964. Les héros locaux de la résistance sont l’objet d’autres clichés, dont certains jaunis.

Une place est réservée aux résultats des excavations d’Oc Eo, amorcées en 1982, même si la plupart des découvertes se retrouvent dans deux musées à Hô-Chi-Minh-Ville, un autre à Hanoï et le quatrième à Long Xuyên. Oc Eo a été un centre commercial entre les Ier et VI° siècles, quand l’empire du Founan englobait le delta du Mékong. On y a même retrouvé de la monnaie romaine et des tombes sur lesquelles était gravé un alphabet ancien.

Enfin, des photos plus récentes y montrent les foules rassemblées à Rach Gia à la fin du huitième mois de l’année lunaire, pour y vénérer Nguyên Trung Truc (1838-1868). Ce dernier est un personnage de légende dans la région. A la tête d’une petite troupe, il coule le 10 février 1861 un petit navire français, l’ « Espérance », qui a remonté le Mékong, entre Long Xuyên et Chau Dôc. Son deuxième exploit est l’incendie du camp militaire français de Rach Gia en 1868. Sa famille ayant été prise en otage par les Français, il se rend. Emmené à Saïgon pour y être jugé et condamné à mort, il est ramené à Rach Gia pour y être décapité en octobre 1868 sur la place publique, à l’âge de trente ans.

 Une mort sacrificielle

Le bourreau, dit-on, s’y est repris à plusieurs fois et la légende veut que les bras et le corps se redressèrent, «signes de force spirituelle» aux yeux de certains. «Une mort sacrificielle», estime Pascal Bourdeaux, spécialiste de cette société deltaïque, en ajoutant : «la consécration populaire donnait ainsi à ce culte naissant ses deux premières dimensions morales et rituelles : le souvenir d’un héros populaire mort pour la survie de sa famille et pour la défense de la terre des ancêtres».

Nguyên Trung Truc,- «Nguyên le franc et loyal» -, fait aujourd’hui l’objet d’un culte que les autorités ne découragent pas car il est l’une des figures de la résistance anti-française au XIX° siècle. Une imposante statue de Truc trône en plein centre ville. Chaque année, des centaines de milliers de gens venus de tout le delta du Mékong se réunissent à Rach Gia le jour anniversaire de sa mort. Ils envahissent les alentours du petit jardin où se trouve un dinh (petit temple) et la tombe de Truc, creusée au pied d’un banyan.

Le rendez-vous est fréquenté, en majorité, par des pèlerins qui se réclament de différentes communautés ou sectes pratiquant un bouddhisme populaire : le culte de la « Montagne sacrée au parfum étrange » (Buu Son Ky Huong), qui date du milieu du XIX° siècle ;  le Tu Ân Hiêu Nghia (fin XIX° siècle) ; les Hoa Hao (première moitié du XX° siècle). Le culte de Truc transcende celui du résistant, du patriote, du héros, du martyr : il s’agit de «la vénération d’un esprit prédisposé à devenir un génie tutélaire», estime Pascal Bourdeaux.

Né d’un assemblage de communes et de villages, Rach Gia est aujourd’hui une ville qui respire grâce à ses larges avenues. Les marchés y regorgent des produits d’un trafic maritime important. L’agglomération bénéficie aussi de retombées financières venus de l’étranger : beaucoup de monde a pris le bateau en 1975 et les Viêt Kiêu, les Vietnamiens d’outre mer, qui se sont enrichis depuis, arrosent la ville par l’intermédiaire de parents demeurés sur place. Sur la mer, un quartier neuf, surtout résidentiel, se construit dans les normes : rues, trottoirs, égouts, électricité, se mettent en place avant les habitations.

Caché dans une rue peu passante, un petit temple chinois est dédié à Ông Bôn, dont la statue de ciment doré se trouve à l’intérieur. Elle a été offerte par des Viêt Kiêu des Etats-Unis, dit l’administrateur du temple. Ông Bôn, dit-il, est le pendant urbain deÔng Pho Dia, le Dieu du sol, divinité campagnarde. «Les gens viennent prier pour obtenir bonne chance et succès financier», ajoute-t-il.

Ce temple a été construit par des Chinois originaires du Fu-Kiên. Sur des peintures murales, les tigres sont omniprésents. Celui représenté sur un bas relief de l’autel de Ông Bôn «ne peut pas être photographié», dit l’administrateur. «La photo ne sort pas», explique-t-il. Dans la cour du temple se dresse une grande statue de la «déesse» Quan Am Thi Kinh,- «une protection contre le mauvais sort», dit l’administrateur. Le temple est noir de monde le lendemain du Nouvel an sino-vietnamien, quand les Chinois viennent émettre des vœux devant leur divinité.

 Pagodes et croyances

Beaucoup plus impressionnante est la pagode Pho Minh, avec ses grandes salles en kitch et ses deux bâtiments restaurés. Le bonze principal, qui affiche la quarantaine, est à la tête d’une escouade de quarante-deux bonzillons au crâne rasé, à l’exception d’une longue mèche. Vêtus de robe grise ou marron, ces bonzillons fréquentent l’école publique. «Ce ne sont pas des enfants de familles pauvres», affirme le bonze mais des «élèves bonzes», qui ont donc une vocation religieuse. La pagode se réclame du rite zen. «Comme à Huê», dit le bonze, en référence à l’ancienne capitale impériale du Vietnam.

Plus ancienne – elle aurait été fondée il y a deux cents ans et restaurée en 1913 -,  la pagode Tam Bao offre un mélange assez étonnant d’apports. Des animaux sculptés dans des arbres – dragons, daims… – en agrémentent le jardin. La déesse Quan Âm trône, comme d’habitude, sur un plan de fleurs de lotus. A l’intérieur, des bougies de plus de quatre mètres de hauteur viennent de Thaïlande. Un bouddha bien rondouillard est d’inspiration chinoise. On y voit aussi des boddhitsava aux bras multiples et une «relique» du bouddha. Elle est également dédiée à Su To Dat Ma, le premier disciple du bouddha parti d’Inde pour enseigner la religion en Chine. Zen et Mahayana semblent les principales inspirations. Kim Cang, gardien protecteur à l’allure féroce, interdit aux dieux la sortie de la salle où reposent stèles et photos de disparus vénérés.

Jean-Claude Pomonti

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Politique Viêtnam

Sept ans de prison confirmés pour un dissident au Vietnam

Une Cour a rejeté l’appel d’un défenseur des droits des paysans. Trois autres dissidents, des bloggeurs, attendent leur traduction devant un tribunal.

Nguyên Ngoc Cuong, 56 ans, avait fait appel de sa condamnation en octobre 2011 pour «distorsion des politiques de l’Etat et du parti». Le Nhân Dân, quotidien du PC vietnamien, vient d’annoncer que cet appel avait été rejeté. Son fils Nguyên Ngoc Tuong Thi a vu sa peine de deux ans de prison réduite à 18 mois. Arrêtés en mars 2011 pour avoir pris le parti de paysans dans des disputes foncières dans la province de Dông Nai, proche de Hô Chi Minh Ville, le père et le fils ont été notamment accusés d’avoir distribué plus d’un millier de tracts «anti-gouvernementaux».

Entre-temps, on est sans nouvelle du procès de trois bloggeurs qui ont fondé, en septembre 2007 au Vietnam, le Club des journalistes libres (septembre 2007). Nguyên Van Hai, 60 ans, a été arrêté en avril 2008 pour avoir participé à plusieurs manifestations antichinoises. L’avocat Phan Thanh Hai, 43 ans, a été arrêté le 18 octobre 2010 pour propagande contre l’Etat. Quant à Ta Phong Tan, 44 ans, ancienne officier de police qui a été radiée des rangs du PC, elle a ouvert son blog «Justice et vérité» en 2006 et a été internée le 5 septembre 2011.

Leur procès devait avoir lieu à Ho Chi Minh Ville le 17 avril. On ignore ce qui s’est passé. Il a peut-être été repoussé en raison des festivités marquant le 37ème anniversaire, le 30 avril, de la victoire de 1975. Autre possibilité : le rapprochement de Hanoi avec Wahington inviterait à la discrétion concernant la répression des dissidents.