Catégories
Indonésie Politique Viêtnam

L’Indonésie ne sera pas toujours le chouchou des investisseurs

Economie robuste, ressources abondantes, les investisseurs se précipitent en Indonésie. Mais pour combien de temps ? La revue Foreign Policy s’interroge.

Quatrième pays de la planète par le nombre, un taux de croissance annuel supérieur à 6% en dépit de la morosité générale, des ressources naturelles abondantes («charbon, nickel, cuivre, or»), une main d’œuvre à très bon marché, la stabilité politique depuis plusieurs années, un gouvernement qui s’est engagé à combler l’énorme déficit de l’Indonésie en infrastructures. Les investissements étrangers affluent : probablement plus de 22 milliards de dollars en 2012, nouveau record, et les projets représenteraient 75 milliards de dollars supplémentaires.

Il existe, toutefois, un hic : Jakarta est malade de ses subventions, affectées surtout à l’essence et au diesel. Shaun Levine, d’Eurasia Group, écrit dans Foreign Policy que le gouvernement demeure engagé «dans le financement insoutenable de subventions, qui pourront accaparer jusqu’à 20% du budget de 2013, soit 30 milliards de dollars, qui représentent pratiquement l’équivalent du budget de l’éducation nationale». Ces subventions sont très populaires parmi les riches et les classes moyennes émergentes. Un gouvernement ne coupe pas la branche sur laquelle il est assis.

En 1998, à l’injonction du FMI, Suharto s’était résigné à les réduire. Des manifestations monstre ont alors mis fin à trente-deux ans de règne. Du coup, ses successeurs ont toujours reculé devant des coupes drastiques, à l’exception peut-être de l’actuel président Susilo Bambang Yudhoyono, élu massivement en 2004 et qui avait procédé à quelques coupes impopulaires pendant son premier mandat. Mais, depuis sa réélection, également triomphale, en 2009, il semble avoir perdu le nerf de recommencer, en dépit de pressions renouvelées du FMI et de la Banque mondiale. Le Parlement ne le suivrait pas. Et aucun des candidats à sa succession en 2014 ne prendra le risque de mettre la réduction des subventions à son programme.

Faute de ces réductions, donc d’un «réalignement des priorités dans les dépenses», Shaun Levine estime que «les investisseurs finiront vraisemblablement par engager leurs dollars ailleurs». En 2013, les dépenses affectées aux infrastructures atteindront 20 milliards de dollars, soit 3 milliards de dollars de plus qu’en 2012. Mais, dans un pays très handicapé par le piteux état de ses infrastructures, le gouvernement ne consacre que 2% du PNB à leur remise en état, « loin derrière un autre favori des investisseurs, le Vietnam voisin, qui y affecte de 9% à 10% de son PNB».

Catégories
Indonésie

Un impératif en Indonésie : protéger les rizières

La conversion des rizières en projets immobilier ou parcs industriels fait peser une menace sur l’autosuffisance alimentaire en Indonésie.

Sumarno, expert du ministère de l’Agriculture, est inquiet : si ces conversions se poursuivent, l’Indonésie fera face à des déficits alimentaires, a-t-il estimé selon le Jakarta Post. Le gouvernement doit interdire ces pratiques, a-t-il ajouté. Les rizières occupent actuellement huit millions d’hectares, selon l’Agence centrale de statistiques, et cette superficie continue de décroître. «Ce n’est pas suffisant pour produire assez de riz pour nourrir quelque 240 millions de gens», a déclaré Sumarno lors d’un séminaire organisé par l’Institut indonésien des sciences.

Pendant la première décennie du XXIème siècle, la production annuelle de riz s’est située entre 33 et 38 millions de tonnes, soit près de 400% de plus par rapport aux années 1960. Le gouvernement de Jakarta n’en est pas moins contraint d’importer entre un et deux millions de tonnes par an.

Sumarno a relevé, selon le Jakarta Post, que l’Indonésie n’est pas encore parvenue à diversifier sa consommation alimentaire, contrairement à ce qui s’est fait en Thaïlande ou au Vietnam. La poursuite de cette dépendance signifie qu’une réduction de la riziculture produira un déficit alimentaire. Or, les statistiques montrent que les rizières sont rapidement grignotées par des activités non-agricoles : industries, lotissements, parcs. Sur les 8 millions d’hectares de rizières, 5 millions seulement bénéficient de l’irrigation. La superficie affectée aux rizières irriguées ne croît que lentement. En dépit des aides accordées aux riziculteurs dans le cadre du «développement durable», les récoltes ne sont pas suffisantes et le ministère de l’Agriculture juge toujours «cruciale» la lutte contre la conversion des rizières.

Catégories
Analyse Histoire Indonésie Politique

Indonésie : Megawati Sukarnoputri n’oublie pas…

L’Indonésie a attribué le titre de «héros nationaux» aux fondateurs de la République en 1945, Sukarno et Mohammad Hatta. L’atmosphère a été glaciale. Explication.

Sukarno, père de l’indépendance de l’Indonésie, est mort en 1970, à l’âge de 69 ans, coupé de sa famille, isolé dans son palais de Bogor, où il avait été assigné à résidence par Suharto, celui qui l’a limogé en 1966 et a assuré sa succession. La réhabilitation de Sukarno a dû attendre la fin du règne de Suharto (1998). Mais la sanction officielle de cette réhabilitation n’est intervenue que le 8 novembre 2012, au cours d’une cérémonie à la présidence, à Jakarta, présidée par le chef de l’Etat, Susilo Bambang Yudhoyono, en présence de Megawati Sukarnoputri, fille aînée du fondateur et d’autres membres de la famille. La parentèle de Hatta (1902-1980), bras droit de Sukarno, était également présente. Sukarno et Hatta ont été élevés à la dignité de «héros nationaux».

L’atmosphère a été plutôt fraîche entre le président et Megawati, qui l’a précédé à la tête de l’Etat (2001-2004). Non pas parce que Yudhoyono est un officier à la retraite qui a fait toute sa carrière dans l’ombre ou aux côtés de Suharto. Non pas parce qu’il a emporté deux scrutins présidentiels, en 2005 et 2009, en infligeant une humiliante défaite à Megawati (il a emporté le deuxième tour, devant elle, chaque fois avec 60% des suffrages). Mais parce que Megawati s’est estimée trahie quand Yudyoyono, son super-ministre de l’intérieur et très proche collaborateur, a annoncé sa candidature à l’élection présidentielle de 2004. Contre elle.

Tandis que Yudhoyono prononçait son petit discours, relevant que les sacrifices des deux héros l’emportaient largement sur leurs faiblesses, Megawati a paru délibérément absente, regardant ailleurs, omettant d’applaudir, même du bout des doigts, à la fin de l’allocution présidentielle. Dans sa réponse, Megawati, aujourd’hui âgée de 65 ans, a rétorqué que son père et Hatta desservaient ce titre plus que tout autre et qu’il aurait dû leur être décerné «depuis très longtemps». Ensuite, il n’y a pas eu d’accolade, aucun échange de compliments, mais une simple et muette poignée de main.

En 1999, Megawati n’avait pas compris que l’ouléma Abdurrahman Wahid la coiffe sur le poteau lors de la dernière élection présidentielle au suffrage indirect. Mais elle avait accepté, de très mauvais gré, d’être vice-présidente. Et quand le Parlement, appuyé par l’armée, avait limogé Wahid, elle avait assuré la succession. Elle avait alors régné plutôt que gouverné et Yudhoyono avait été le principal gérant du gouvernement. Toutefois, du jour où ce dernier a annoncé sa candidature à la présidence, elle ne l’a revu qu’une seule fois, en 2010, lors d’une réception officielle en l’honneur de Barack Obama. Pour le reste, elle n’a jamais assisté, jusqu’au 8 novembre, à la moindre manifestation officielle, surtout pas aux deux prises de fonctions de Yudhoyono. La dent dure.

Catégories
Analyse Asie Indonésie Politique

Indonésie : le shopping bien particulier d’Ahmadinejad à Bali

Le président iranien participe à Bali à un forum sur la démocratie. Son objectif : tenter de renforcer sa légitimité internationale. Avec un merci à Jakarta.

Mahmoud Ahmadinejad participe pour la première fois, les 8 et 9 novembre, au cinquième Forum de Bali sur la démocratie inauguré par le président de l’Indonésie, Susilo Bambang Yudhoyono et auquel assistent Julia Gillard (Premier ministre de l’Australie), Yingluck Shinawatra (chef du gouvernement de la Thaïlande), Hamid Karzai (président afghan), Lee Myung-bak (président sud-coréen), Recep Tayyip Erdogan (premier ministre turc) et Navi Pillay (Haut Commissaire de l’ONU aux droits de l’homme).

Cette réunion peu formelle, réservée aux Etats de l’Asie-Pacifique, est utilisée par Jakarta comme un levier pour faire la promotion d’un pays présenté comme la troisième démocratie de la planète (par le nombre, après l’Inde et les Etats-Unis), qui affiche une solide santé (plus de 6% d’expansion économique), est membre du G-20 et est le leader de l’Asie du Sud-Est.

Réélu au cours d’un vote jugé frauduleux en 2009 et faisant face à des sanctions internationales qui font de plus en plus mal, Ahmadinejad a un besoin crucial d’appuis à l’étranger. Comme l’Iran assure la présidence annuelle du Mouvement des non-alignés (120 Etats), il s’est déjà servi en août d’un sommet du Mouvement présenté par Téhéran comme «un triomphe face aux tentatives de l’Occident de l’isoler», selon Radio Netherlands. Ahmadinejad est l’un des principaux intervenants à Bali. Pourquoi le chef de l’Etat indonésien le laisse-t-il faire ?

L’Indonésie, dont l’immense majorité des 90% de musulmans sont modérés, est «partenaire stratégique» des Etats-Unis tout en entretenant de solides relations avec l’Iran. Récemment, des membres de la minorité shiite indonésienne, sur l’île de Madura, ont été contraints sous la menace d’abandonner leur foi par des membres de la majorité sunnite, rappelle le Jakarta Post, sans provoquer une réaction du gouvernement. D’un autre côté, Jakarta vient d’élire un gouverneur dont le colistier était un chrétien d’origine chinoise.

Dans un éditorial, le Jakarta Post ajoute que «les dirigeants indonésiens doivent se rappeler que les éléments fondamentaux de la démocratie ne sont pas uniquement le droit de vote et les élections mais aussi les droits de la population à l’éradication de la corruption et aux promotion et protection des droits des minorités, ainsi que l’exige la Constitution». Yudhoyono ne semble guère s’en inquiéter et continue de pratiquer le mélande des genres, ce qui permet à Ahmadinejad de se servir de Bali pour faire ses emplettes.

Catégories
Analyse Asie Cambodge Chine Indonésie Politique Viêtnam

La victoire d’Obama : l’Asie du Sud-Est plutôt contente

Les gouvernants de la région ne le diront pas trop mais, à de rares exceptions près, ils sont satisfaits de voir Barack Obama demeurer à la Maison blanche.

Ils ne le diront pas trop haut, pour ne pas froisser leurs voisins chinois, lesquels n’éprouvent guère de sympathie pour ce président américain qu’ils accusent de vouloir contenir la Chine, donc au moins de contester la prééminence chinoise en Asie. Mais, au fond d’eux-mêmes, les élites d’Asie du Sud-Est se réjouissent, dans l’ensemble, du «pivot» imposé par Obama en direction de l’Asie-Pacifique tout en souhaitant que cette manifestation de fermeté américaine ne dégénère pas et assure la paix.

Dans l’immédiat, cela voudrait vouloir dire qu’un chef de d’Etat américain participera au sommet de l’Asie de l’Est prévu, du 18 au 20 novembre, à Phnom Penh au Cambodge, siège de l’un des gouvernements peut-être les plus réticents en Asie du Sud-Est à l’égard du réélu. Lors de ce qui pourrait être son premier voyage à l’étranger depuis sa réélection, Obama se retrouvera aux côtés d’un représentant de la nouvelle direction chinoise, qu’il s’agisse de Li Kequiang (premier ministre présumé) ou, plus probablement, de Xi Jinping (chef d’Etat présumé).

Un changement va avoir lieu : Hillary Clinton n’a pas l’intention de demeurer secrétaire d’Etat car elle pourrait briguer la succession d’Obama en 2016 (le deuxième mandat de ce dernier, parrainé par le populaire Bill Clinton, pourrait lui servir de tremplin). Or, pendant les quatre dernières années, Mme Clinton a sillonné le Sud-Est asiatique, se rendant à Jakarta, Nyapyidaw, Bangkok, Hanoi, etc., pour y clamer que l’Amérique est de retour, y assurer l’intérêt de son gouvernement envers un règlement pacifique en mer de Chine du sud, y gérer un engagement à l’égard de la Birmanie (Myanmar) et, enfin,  y poursuivre la normalisation avec un ancien adversaire, le Vietnam.

Les dirigeants chinois ont un a priori favorable à l’égard des Républicains américains puisque l’un d’entre eux, Richard Nixon a été le premier chef d’Etat américain à leur rendre visite en 1972. Mais ils ne savaient trop que penser de Mitt Romney, qui a tenu des propos (de campagne électorale) sévères à leur égard. Ils devront donc s’accommoder d’Obama (sans Mme Clinton, qu’ils ont reçue froidement lors de son dernier passage à Pékin). De toute façon, ils savent, comme leurs homologues d’Asie du Sud-Est, que la marge de manœuvre d’un président américain est limitée en raison du poids pris par le Congrès, lequel demeure apparemment divisé.

Catégories
Indonésie Malaisie Société

Une moitié de pauvres en Indonésie, selon un officiel

H. S. Dillon, conseiller à la présidence, estime que l’Indonésie compte 120 millions de pauvres,  non pas 30 millions, ainsi que l’affirme l’administration.

Dillon, un Indonésien d’origine indienne (H. S. pour Harbrinderjit Singh) est un esprit indépendant. Au cours d’une longue carrière politique, il a souvent dénoncé la corruption officielle. Aujourd’hui âgé de 67  ans et conseiller du chef de l’Etat en charge de «l’allègement de la pauvreté», il contredit l’administration. L’Indonésie, a-t-il récemment déclaré lors d’un forum à Jakarta, compte 120 millions de gens dont le revenu par tête quotidien est de 2 dollars ou moins. Soit la moitié de la population du vaste archipel.

Le directeur du service gouvernemental en charge de la politique commercial, Bachrul Chairi, a rétorqué que «le nombre des pauvres, en 2012, est environ de 29 ou 30 millions, soit 12% de la population, et ce chiffre est en baisse par rapport aux années précédentes». Faux, a riposté Dillon, titulaire d’un PHD en économie agricole de l’université américaine de Cornell. En ajoutant : «Je souhaite que mes jeunes collègues du ministère de l’agriculture fassent preuve d’un peu plus de réalisme et fondent leurs projections sur les capacités. Le système actuel est en place depuis huit ans et je n’ai pas relevé de bond dans l’accroissement de la productivité».

Dillon a été plus loin en affirmant que la Malaisie rivale et voisine fait mieux. Pourquoi les Indonésiens sont-ils si nombreux à être pauvres ? «Parce qu’une chance ne leur pas été donnée. Ils n’ont pas les moyens de s’instruire», a expliqué Dillon, selon Radio Australia. En Malaisie, a-t-il ajouté, «le gouvernement prend soin de la population avec plus d’efficacité. L’élite, en Indonésie, s’en moque. Vous pouvez me citer même si je un envoyé spécial du président».

Catégories
Indonésie Philippines

La vraie peur en Indonésie : explosifs et bombes en liberté

L’arrestation de onze terroristes présumés les 26 et 27 octobre à Java s’est accompagnée de la découverte de bombes assemblées. De quoi alarmer les autorités.

L’agence nationale anti-terroriste (BNPT, selon son acronyme indonésien) s’est félicitée du succès des derniers raids du Détachement 88, l’unité de police spécialisée dans la traque des terroristes. Les onze récentes arrestations dans quatre villes de Java, dont Jakarta, ont sans doute permis de démanteler un petit groupe d’extrémistes qui s’apprêtaient à commettre plusieurs attentats, notamment contre les ambassades australienne et américaine en Indonésie. Mais comment se fait-il que la police ait découvert, par la même occasion, des stocks d’explosifs et, surtout,  plusieurs bombes déjà assemblées et prêtes à exploser ? La police a également confisqué du matériel, des détonateurs, des armes légères et des manuels pour la fabrication de bombes.

Selon le maréchal de l’air Chairul Akbar, secrétaire du BNPT, se procurer des explosifs en Indonésie est facile car beaucoup de gens les utilisent dans leurs activités quotidiennes, rapporte le Jakarta Post. «Les gens achètent des explosifs pour la pêche ou pour le travail dans les mines. Même les enfants peuvent y avoir accès parce qu’ils sont utilisés dans les feux d’artifices», a déclaré Chairul, en ajoutant : «pour cette raison, les terroristes savent comment se procurer, sans difficultés, ce dont ils ont besoin».

Chairul pense que le BNPT et les autres agences en charge éprouveraient beaucoup de mal à contrôler la circulation d’explosifs compte tenu de leur large utilisation. Il est illégal de posséder des explosifs et la peine maximale est l’emprisonnement à vie. Mais l’application de la loi dans ce domaine semble manquer. «Le BNPT n’a aucune autorité pour limiter la distribution d’explosifs. C’est le travail de la police», a déclaré Chairul au Jakarta Post.

L’Indonésie abrite dix manufactures d’explosifs qui servent, pour l’essentiel, les secteurs minier et de la défense. Mais les services de renseignements ont également détecté un trafic clandestin d’explosifs en provenance du sud des Philippines, où se trouvent des milices musulmanes armées et de petits groupes terroristes actifs.

En outre, selon le site Khabar, les contrôleurs de la Toile ne sont pas assez bien équipés et assez nombreux en Indonésie pour bloquer des centaines de sites islamistes utilisés dans le recrutement de jeunes jihadistes. Ces sites proposent généralement un chapitre expliquant au visiteur comment fabriquer lui-même une bombe artisanale.

Catégories
Indonésie Malaisie Philippines Politique Singapour

Indonésie: raids antiterroristes, onze arrestations

En l’espace de 48 heures, au cours d’une série de raids à Java, la police a arrêté onze individus soupçonnés de terrorisme et récupéré des explosifs.

Les raids du Détachement 88, unité antiterroriste formée en Indonésie après l’attentat qui avait fait 202 victimes en 2002 à Bali et dont le dixième anniversaire vient d’être célébré, ont permis l’arrestation, le 26 octobre, de deux terroristes présumés à Madiun (Java Est) où des explosifs, des munitions et des détonateurs ont également été découverts. Ce raid a conduit à l’arrestation de neuf autres suspects à Jakarta, à Surakarta (Solo, Java Central) et Bogor (Java Ouest).

Ils sont tous soupçonnés d’appartenir à Hasmi (acronyme indonésien de Mouvement sunnite Harakah de l’Indonésie populaire), petit groupe extrémiste repéré voilà deux ans et qui serait, comme beaucoup d’autres de ces groupes réduits, un succédané de la Jemaah Islamiyah (JI), le mouvement terroriste clandestin formé dans les années 1990 en Malaisie et qui a essaimé en Indonésie, aux Philippines et à Singapour avant d’être décapité (le dernier émir de la JI, Abou Bakar Baachir, purge actuellement une peine de quinze ans de prison pour le financement d’un camp d’entraînement terroriste découvert à Atjeh).

Parmi les trois individus arrêtés le 27 octobre à Solo figure Abu Hanifa, qui serait le leader spirituel d’Hasmi. Un autre dirigeant d’Hasmi, Adi Mulyadi, a démenti les accusations de la police. «Hasmi est une organisation non-violente qui se consacre à la prédication»,  a-t-il déclaré au Jakarta Post, en ajoutant : «nous ne savons pas encore si les terroristes présumés sont des membres de notre mouvement ou non. Ce que je sais, c’est que notre groupe expulsera immédiatement tout membre qui a recours à la violence».

L’inspecteur général Suhardi Alius, porte-parole de la police a déclaré que les explosifs découverts à Madiun devaient être utilisés contre les chancelleries australienne et américaine à Jakarta, ainsi que contre le le QG de PT Freeport, le conglomérat américain qui exploite la plus grande mine à ciel ouvert d’or et de cuivre en Papouasie indonésienne. Ce QG jouxte l’ambassade d’Australie. Le consulat des Etats-Unis à Surabaya devait également être attaqué, selon Alius. Selon le Sydney Morning Herald, l’objectif d’Hasmi serait l’instauration d’un califat en Indonésie.