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ASEAN Asie Politique

Consolidation au sommet de l’Asean

La réunion annuelle de l’Asean s’est déroulée sans anicroches dans la capitale du Cambodge. Le prochain rendez-vous régional aura lieu fin juillet.   

Débarrassée, pour le moment, du fardeau birman, l’Asean peaufine ses dossiers. En l’absence du président de l’Indonésie, retenu à Jakarta par une sérieuse crise, le vingtième sommet de l’Association des nations de l’Asie du sud-est, les 3 et 4 avril à Phnom Penh, s’est déroulé sans vagues.

A la tribune, le président des Philippines, Noynoy Aquino, a réclamé que les dix Etats membres de l’Association s’entendent d’abord sur le Code de conduite en Mer de Chine du sud, avant d’en discuter «avec la Chine». Mais cette formule n’a pas été reprise par la «déclaration de la présidence» de l’Asean, texte qui fait office de communiqué final. La «déclaration» du Cambodge, qui assure la présidence annuelle de l’Asean, appelle à une résolution «pacifique» du contentieux en Mer de Chine du sud, conformément à la Convention de l’ONU sur les droits de la mer promulguée en 1982. Le texte cambodgien réclame également la négociation du Code de conduite dont le principe avait été adopté dès 2002, y compris par la Chine. En clair, les Etats de l’Asean ne sont pas encore prêts à adopter une position commune sur ce conflit face à Pékin.

La «démocratisation» de la Birmanie (Myanmar)  ayant franchi «un pas significatif» supplémentaire le 1er avril, l’Asean a réclamé la levée de «toutes les sanctions» imposées par les Occidentaux.

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Indonésie

Des enseignants qui ne valent pas la moyenne

L’enseignement, en Indonésie, est un secteur en retard. Des tests de connaissances auxquels ont été soumis les enseignants le confirment.

Triste constat: des tests de compétence auxquels ont été soumis 98,3% des 285 884 enseignants indonésiens ont montré que leur note était de 4,2 sur 10, soit inférieure à la moyenne, a récemment rapporté le Jakarta Globe. «Le score moyen est médiocre. Toutefois, d’une certaine façon, je suis satisfait de la pléthore de mauvais résultats car cela prouve que ces derniers sont fiables. Si la moyenne avait été plus élevée, j’aurais eu des doutes », a réagi Muhammad Nuh, ministre indonésien de l’Éducation et de la culture.

L’éducation nationale, estime le quotidien anglophone de Jakarta, est « depuis longtemps la cible de critiques » : fabrication de «CV hors de propos» ; corruption ; tricheries très répandues lors des examens ; infrastructures insuffisantes. Cette fois, c’est le personnel qui n’est pas à la hauteur. La formation des enseignants va se renforcer, a annoncé Mohammad Nuh, notamment lors de stages prévus en mai et en juin.

Les meilleurs enseignants – ou les moins mauvais – sont à Yogyakarta, la ville universitaire. Viennent ensuite : Jakarta, Java Est, Java Central. En dernière position se trouvent les Moluques.

Fin décembre 2011, le président Susilo Bambang Yudhoyono avait jugé que l’instruction publique avait «fait de nombreux progrès mais qu’il restait encore bien des améliorations à réaliser.»

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Indonésie

Manifestations contre la hausse des prix en Indonésie

Un bras de fer s’est amorcé en Indonésie entre le gouvernement et un mouvement populaire contre une hausse du prix de l’essence annoncée pour le 1er avril.

Des manifestations contre la hausse des prix des carburants ont pris une tournure violente, lundi 26 mars, notamment dans la grande ville de Medan (Sumatra-Nord), dont l’aéroport a dû fermer pendant cinq heures et où des actes de vandalisme ont été commis. Des incidents ont également eu lieu à Makassar,  ville militante de Sulawesi-Sud, et à Bandoung (Java-Ouest) ainsi que dans deux villes de Java-Central (Solo et Yogyakarta), selon le Jakarta Post.

Afin de pouvoir réduire à terme d’énormes subventions, le gouvernement a annoncé qu’il comptait notamment relever de 33% le prix de l’essence (le portant à un demi-euro le litre). Cette mesure, prévue pour le 1er avril, doit être débattue par le Parlement le 29 mars. Les leaders des étudiants et les syndicats ouvriers espèrent faire pression pour forcer le gouvernement à renoncer à une hausse des prix des carburants qui se répercuterait dans beaucoup d’autres domaines (industrie, transports, alimentaire).

Suharto, en mai 1998, avait dû se retirer à la suite des manifestations contre la cherté de la vie. Quand elle était présidente, Megawati Sukarnoputri, avait renoncé à cette hausse. Plus courageux, le président Susilo Bambang Yudhoyono avait maintenu cette hausse pendant son premier mandat. Mais, cette fois-ci, sa majorité parlementaire semble sur la réserve. Le bras de fer se poursuit.

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Indonésie

Multiplication des enlèvements d’enfants en Indonésie

Un récent rapport sur les enlèvements d’enfants lie leur multiplication au laxisme de la police en Indonésie.

Au cours des trois derniers mois, huit petites filles ont été kidnappées dans le sud de Sulawesi (Célèbes). Une autre – un bébé d’un an – a été enlevée à Yogyakarta avec l’intention de la vendre à un couple de Jakarta, a rapporté Arist Merdeka Sirait, président de Komnas Anak (Commission nationale pour la protection de l’enfance). Selon le Jakarta Globe, les fillettes de Sulawesi, retrouvées vivantes, avaient subi des violences sexuelles. A Yogyakarta, un homme a été arrêté pour avoir tenté d’acheter le nourrisson.

Arist a déclaré le 22 mars que l’approche de la police est «très faible». Elle s’en prend, dit-il, aux individus pris sur les faits alors que «la plupart des enlèvements impliquent des réseaux auxquels la police devraient faire la guerre». Elle ne le fait pas. Résultat : les kidnappings se multiplient (Komnas Amnak indique que 120 enlèvements lui ont été rapportés en 2011, contre 111 en 2010). Arist dit que «les cibles sont toujours des enfants de familles pauvres et dans le besoin ; les syndicats disposent de gens qui les surveillent».

En 2010, à la suite d’une série d’enlèvement dans le Grand Jakarta, des foules apeurées avaient tué trois hommes soupçonnés d’avoir organisé l’abduction d’enfants. A l’époque, toujours selon le Jakarta Globe, Arist avait admis que l’accumulation des cas de disparitions non résolus par la police avait contribué à provoquer une paranoïa.

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Indonésie

Un concert de Lady Gaga en Indonésie : les oulémas divisés

Un concert de Lady Gaga, programmé début juin à Jakarta, divise les oulémas d’une Indonésie qui compte deux cent millions de musulmans.

Membre de l’officieux mais très influent Conseil indonésien des Oulémas (MUI), Cholil Ridwan a demandé aux musulmans de ne pas assister à un concert de Lady Gaga programmé le 3 juin à Jakarta. Ce concert a pour objectif «la destruction de la moralité de la nation», a-t-il déclaré en précisant, toutefois, qu’il s’agissait d’une opinion personnelle. Il a déclaré n’avoir jamais visionné un spectacle de Lady Gaga mais que les tenues, les mouvements et l’exposition des «parties intimes» de la vedette étaient choquants.

Il estime donc le concert «haram», interdit par l’islam, religion largement majoritaire en Indonésie (près de 90% de la population s’en réclament). 25 000 billets ont été vendus en moins de deux heures le 10 mars. Cholil Ridwan a demandé aux jeunes musulmans de rendre leurs billets et de se faire rembourser.

Mais, tout en qualifiant d’«attaques culturelles» les concerts donnés par des vedettes occidentales, Choli Ridwan s’est gardé de parler de fatwa, une mesure que le MUI ne peut prendre que par consensus. Un autre membre du MUI, l’ouléma Slamet Effendi Usuf, a déclaré qu’il ne voyait pas d’inconvénient à ce que les jeunes musulmans assistent au concert, tout en souhaitant que Lady Gaga s’habille de façon décente. Quant aux radicaux islamistes, fort peu populaires en ce moment, ils se sont tus.

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Indonésie

Arts martiaux : la mort en prime

 Des tests d’invulnérabilité dans des clubs d’arts martiaux ont fait quatre victimes en Indonésie.

Le premier test d’invulnérabilité s’est déroulé sans drame : la mort-aux-rats avalée par  trois jeunes gens ne les a pas tués. Le deuxième test a également été subi avec succès : après avoir enfourché leurs engins, des motocyclistes sont passés à plusieurs reprises sur les trois jeunes étendus à même la chaussée. Personne n’a été blessé.

Le troisième test a été un désastre : un véhicule à quatre roues, avec plusieurs passagers à bord, a succédé aux motos. Sarmento (20 ans) est mort sur place. Cruz (21 ans) est décédé pendant son transfert à l’hôpital. Fretes (18 ans) demeure dans un état critique. Les tests se sont déroulés fin février au Terminal pour autobus de Kupang , chef-lieu de province de l’est indonésien. Les trois jeunes étaient des assistants dans un club d’arts martiaux.

Un autre test d’invulnérabilité, à Jakarta cette fois, a fait deux victimes supplémentaires, deux frères âgés respectivement de 24 et 26 ans. Selon le Jakarta Post, pour prouver leur immunité, les deux frères se sont fait asperger d’acide. Ils sont morts sur-le-champ des suites d’atroces brûlures.

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Indonésie Tourisme

Garuda, l’indonésienne, vole vers l’Est

Reflet de la crise en Europe, Garuda, compagnie nationale aérienne indonésienne, réoriente son expansion vers le marché Asie-Pacifique, le plus prometteur.

La compagnie nationale d’Indonésie a annoncé supprimer quatre vols hebdomadaires sur sept Jakarta-Amsterdam et renoncer à son projet d’ouverture, en 2013, de lignes aériennes reliant la capitale indonésienne à Paris, Francfort, Londres et Rome. La raison : le déclin du nombre des passagers liés à la récession en Europe. «Nous n’allons pas ajouter des vols ou ouvrir de nouvelles lignes aussi longtemps que la zone euro demeurera en crise»,  a déclaré, le 24 janvier, Pudjobroto, l’un des dirigeants de Garuda, selon le Jakarta Globe.

En revanche, Garuda va ouvrir, le 27 avril, une nouvelle ligne (cinq vols hebdomadaires) entre Denpasar (Bali) et Haneda (Tokyo), pour remplacer la ligne actuelle Denpasar-Nagoya. Ses vols entre Jakarta et Taipeh deviendront quotidiens le 19 mai. Un vol hebdomadaire supplémentaire sera introduit sur la ligne JakartaKuala Lumpur. Garuda va également multiplier les vols intérieurs (Jakarta-Pekanbaru, Jakarta-Batam, Bandung-Surabaya). Comme le tourisme, le trafic aérien se porte bien en Indonésie (une augmentation de 15% des passagers sur les lignes intérieures), mais Garuda doit impérativement rentabiliser ses lignes (une chute de 15% de ses actions à la bourse de Jakarta en 2012).

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Indonésie

Mini-jupes, ministres et crise : scandale en Indonésie

Trois ministres indonésiens, des golfeurs, posent en compagnie de leurs caddies en mini-jupes. Un cliché publié au moment où le prix de l’essence fait un bond.

Alors que des étudiants manifestaient devant une université contre la hausse annoncée du prix de l’essence (33%, en avril), un quotidien de Jakarta, le Rakyat Merdeka, a publié à la une la photo de trois membres du gouvernement posant en compagnie de leurs caddies en mini-jupes sur un terrain de golf de la capitale. En Indonésie, les uns se serrent la ceinture, les autres mènent la belle vie : succès garanti.

Les étudiants lanceurs de pierres ont été dispersés à l’aide de grenades lacrymogènes. Deux d’entre eux ont été interpellés (de même que six autres, devant le Parlement, pour y avoir détruit un portrait du chef de l’Etat). Quant aux joueurs de golf (le ministre du Travail, celui de l’Énergie et un vice-ministre), ils ont été jugés «indécents» par un porte-parole d’un président dont la popularité est nettement en baisse.

«Alors que nous discutons de l’augmentation du prix des carburants, les ministres auraient dû exprimer avec davantage de sensibilité à l’égard du public», a déclaré, le 14 mars, le vice-président du Parlement, Pramono Abung. Les manifestations contre la hausse à venir des prix des carburants sont désormais quotidiennes en Indonésie. Les ministres golfeurs ne contribueront sûrement pas à réduire la contestation.