Tokyo et Hanoi ont signé, le 17 mai, un protocole d’accord sur l’exploitation des «terres rares» vietnamiennes. Nouveau coup à un quasi-monopole chinois.
Le Vietnam figure sur la courte liste de pays qui disposent de terres rares. Elles sont situées dans le nord de la province de Lai Châu, sur la frontière chinoise. Dans cette région, la mine de Dong Pao couvre onze km2 et dispose, selon le site Vietnamnet, de plus de cinq millions de tonnes d’oxyde de terres rares. Le protocole d’accord avec Tokyo prévoit, dans une première phase, une coopération entre deux sociétés (Vimico pour le Vietnam, Dong Pao pour le Japon) en vue du traitement de dix mille tonnes de minerai par an. Dans un deuxième temps, une société mixte sera créée pour exploiter la mine de Dong Pao.
Depuis la suspension de la production américaine, dans les années 90, la Chine détenait un quasi-monopole de la production. Mais depuis que Pékin a, au moins momentanément, limité ses exportations à la suite d’un incident naval sino-japonais, plusieurs initiatives ont été prises pour diversifier les sources de terres rares, métaux indispensables en haute technologie (des missiles aux téléphones portables). Le 1er février, la Malaisie a autorisé la filiale locale de la compagnie australienne Lynas à ouvrir une usine de traitement de minerai porteurs de terres rares et importés d’Australie.
Mais ce type de traitement produit de nombreux déchets légèrement radioactifs. On ignore encore comment Lynas va se débarrasser de ces déchets. Les Vietnamiens risquent de se retrouver face à une équation tout aussi délicate à Lai Châu. Le protocole d’accord avec le Japon ne mentionne pas ce qui est prévu.