Un projet de loi a été déposé en vue d’empêcher la formation de dynasties politiques. Il pourrait être voté par le Parlement indonésien fin 2012.
Avec la décentralisation appliquée depuis plus d’une décennie, l’Indonésie élit ses 33 gouverneurs de province et les dirigeants de ses 560 municipalités et régences (districts). Le risque est donc important de voir des dynasties familiales se développer à l’échelon local : un maire, par exemple, sera tenté de confier sa succession à l’un de ses enfants et de l’organiser alors qu’il exerce encore son propre mandat.
Le projet de loi déposé à la mi-juillet devant le Parlement de Jakarta prévoit que tout parent candidat à la succession d’un élu sur le départ devra attendre cinq ans pour pouvoir se présenter. Il suggère également, selon le Sunday Times de Singapour, que tout candidat aux fonctions de régent, de maire, ou à celles de leur adjoint, ne peut être un parent du gouverneur sortant. Ainsi, époux, enfants, petits-enfants ou parents de tout élu terminant son dernier mandat électif devront attendre pour se lancer en politique (et ne pourront pas utiliser les avantages, y compris financiers, d’un parent encore en fonction). A Banten, municipalité proche de Jakarta, huit parents du gouverneur actuel occupent des fonctions. A Sulawesi-Sud, c’est le cas également de quatre parents du gouverneur.
Le projet est populaire et pourrait être adopté en décembre, donc à temps pour les élections locales de 2013. Il pourrait être également appliqué à l’échelon national, les président et vice-président de la république étant élus au suffrage universel depuis 2004. Si tel est le cas, les spéculations sur une candidature en 2014 d’Ani Yudhoyono à la succession de son époux, élu en 2004 et réélu en 2009, n’auraient plus lieu d’être.