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Vietnam : nouvelle polémique maritime avec la Chine

Le vote le 21 juin, par l’Assemblée nationale vietnamienne, d’une loi de la Mer fait l’objet d’une nouvelle polémique avec Pékin, qui réclame son abrogation.

L’enjeu, une fois de plus, est la souveraineté sur les archipels de la Mer de Chine du Sud, que le Vietnam appelle la Mer de l’Est. La nouvelle ‘Loi vietnamienne de la mer’, a déclaré Luong Thanh Nghi, porte-parole du ministère vietnamien des Affaires étrangères, a pour objet «d’employer, d’administrer et de protéger les zones maritimes et insulaires, de développer une économie maritime». Elle couvre les eaux revendiquées depuis le début par le Vietnam, donc les archipels des Paracels et des Spratleys qui, selon Pékin, sont sous souveraineté chinoise.

La Chine a demandé à l’Assemblée nationale vietnamienne de «rectifier immédiatement cet acte erroné», estimant qu’il s’agissait d’une «violation grave de la souveraineté territoriale de la Chine». En fait, le vote des députés vietnamiens est un geste de protestation contre l’annonce par Pékin de la création de la «ville de San Sha», laquelle engloberait les deux archipels. Dans une nouvelle phase de tension en Mer de Chine du Sud, cette décision a été accueillie comme une provocation à Hanoi. Les îles Paracels sont occupées  militairement par la Chine depuis 1974 tandis que plusieurs Etats sont présents dans l’archipel des Spratleys, dont le Vietnam, la Chine, la Malaisie et les Philippines.

Le Vietnam, a précisé Luong Thanh Nghi, n’a pas à tenir compte des «reproches déraisonnables» de Pékin et «proteste vigoureusement contre la création par la Chine de cette prétendue ‘ville de San sha’». Il a ajouté que la mention, par la nouvelle loi vietnamienne, des deux archipels «n’est que la continuité de tout un précédent de législation et de réglementation, sans affecter aucunement le processus de recherche d’une solution effective et définitive des différends en Mer de l’Est».

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Mer de Chine du Sud: le triomphe des poissons

Dans la dispute entre Pékin et Manille en mer de Chine du Sud, aux alentours du récif de Scarborough, les grands vainqueurs sont les poissons. Voilà pourquoi.

Pour éviter de relancer la tension en mer de Chine du Sud, le président des Philippines Benigno Aquino a convaincu, le 18 mai, un groupe d’une vingtaine de pêcheurs de renoncer à se rendre à Scarborough, le récif qui fait l’objet d’un contentieux entre Manille et Pékin. Du coup, les poissons qui fréquentent ces eaux – ils sont, parait-il, fort nombreux – vont avoir la paix.

En effet, selon le Wall Street Journal, Pékin a annoncé une interdiction de la pêche du 16 mai au 1er août dans la zone qui comprend Scarborough, afin d’éviter qu’une pêche trop intensive dépeuple les eaux. Ce n’est pas la première fois que la Chine prend ce type de mesure temporaire. Tout en ne reconnaissant pas les décisions de Pékin concernant des eaux qui se trouvent dans la zone économique exclusive des Philippines, Manille a décidé d’en faire autant. Le président Aquino a pris cette initiative afin de reconstituer les stocks de poissons.

Ces mesures parallèles reflètent sans doute une volonté de désescalade dans un conflit qui aurait pu prendre mauvaise tournure, même si le fond du problème, la souveraineté sur ces eaux, n’est pas abordé. Les filets ont été retirés. Manille et Pékin jouent les verts. Toutefois, pour les poissons, le répit sera de quelle durée ?

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En mer de Chine du Sud, un face-à-face et ses limites

Le ton monte entre Pékin et Manille. Le face-à-face naval à Scarborough peut encore dégénérer. Toutefois, le contraire est plus plausible.

Pékin a réagi vivement aux petites manifestations anti-chinoises organisées, le 11 mai, par des Philippins à Manille et dans d’autres villes, y compris à l’extérieur des Philippines. La Chine a accusé le gouvernement philippin d’avoir «encouragé» le mouvement, ce que ce dernier a démenti. Pékin a pris des mesures de rétorsion : contrôle plus stricts de produits philippins importés et quarantaine pour les fruits ; contingentement des touristes chinois se rendant aux Philippines.

Entre-temps, à proximité du récif de Scarborough revendiqué par les deux pays, le face-à-face entre bateaux armés se poursuit depuis plus d’un mois. Chacun campe sur ses positions, mais sans annoncer de renforts, lesquels pourraient être dépêchés sur place, il est vrai, très rapidement. Ce qui n’est pas le cas pour l’instant. La marine philippine ne fait pas le poids face à la chinoise.

Certes, des dérapages sont toujours possibles quand deux adversaires se placent, au moins en partie, sur un pied de guerre. Et, sur le fond, la Chine dénonce ce que le quotidien de l’armée populaire qualifie de «changement de cap stratégique, de la part des Etats-Unis, vers l’Est», une allusion, en particulier, à l’installation progressive de 2.500 fusiliers-marins américains dans le nord de l’Australie. Depuis 2010, ajoute le journal, l’«intervention» des Etats-Unis «dans le débat sur la mer de Chine du Sud a offert aux Philippines un espace pour manœuvrer et a, dans une certaine mesure, renforcé leur main à notre égard, les encourageant à suivre une voie risquée».

Réserves dans les deux camps

Toutefois, s’il est exact qu’une alliance existe entre les Etats-Unis et les Philippines et que des centaines de soldats américains sont en quasi-permanence sur le territoire philippin depuis le début du siècle, Washingon est demeuré en retrait dans la dispute de Scarborough, se contentant d’exiger le non recours à la force pour la régler. Les Philippins se feraient quelques illusions en estimant qu’ils pourraient bénéficier de l’appui solide des Etats-Unis et de la société internationale dans cette affaire. Même l’Asean, dont Manille est l’un des membres fondateurs, est paralysée par des divisions dans le contentieux territorial qui oppose, en mer de Chine du Sud, la Chine à quatre de ses membres (outre les Philippines, Brunei, la Malaisie et, surtout, le Vietnam).

De leur côté, les Chinois n’ont pas davantage envie d’une confrontation. Le PC chinois est en pleine campagne pour le renouvellement de sa direction en 2013, une campagne très dure si l’on s’en tient à l’affaire Bo Xilai. La Chine est également confrontée à un effritement de son modèle de croissance rapide. Même si une opération de diversion peut être la bienvenue, Pékin souhaite éviter un conflit en mer de Chine du Sud tout en faisant comprendre aux Philippins, sans ménagement, qu’ils doivent revoir leur copie avant de monter au créneau.

Enfin et surtout, les deux principales puissances de l’Asie-Pacifique ont beau être méfiantes l’une vis-à-vis de l’autre, elles cherchent néanmoins une entente sur certaines règles de jeu. Faits sans précédents depuis 1971, c’est-à-dire depuis l’établissement de premiers contacts directs lors du voyage clandestin de Henry Kissinger en Chine, deux ressortissants chinois ont été remis, en 2012, aux autorités chinoises après s’être réfugiés dans des légations diplomatiques américaines. Certes, les deux cas sont bien différents et le sort de Chen Guangcheng, le dissident aveugle, n’est pas encore résolu. Mais que Pékin et Washington puissent aujourd’hui parvenir à gérer de telles crises laisse au moins entendre qu’il en faudrait plus pour déboucher sur un divorce. Et les contentieux en mer de Chine du Sud, si graves soient-ils à long terme, n’en seront pas, pour le moment, l’objet.

Jean-Claude Pomonti

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Pékin n’a pas peur d’une escalade en Mer de Chine du Sud

Accusant Manille d’avoir commis de «sérieuses erreurs», la Chine s’est «préparée à répondre à toute escalade» en Mer de Chine du Sud. Si tu veux la paix…

Pékin ne reculera pas, tel est le message transmis par Fu Ying, une vice-ministre chinoise des affaires étrangères, aux Philippines à propos d’un face-à-face maritime qui dure depuis un mois auprès du récif disputé de Scarborough, à 220 km au large de l’île philippine de Luçon. «Ne jamais faire de compromis» lorsque la souveraineté chinoise est en jeu, titre, de son côté, le China Daily. Le message est valable également pour le Vietnam et les autres pays d’Asie du sud-est (Malaisie, Brunei) qui sont présents dans ces eaux ou en revendiquent une part.

Autrement dit, la ligne officielle chinoise est de répondre aux «provocations continues» attribuées à Manille dont la faible flotte a tenté, sans succès, d’empêcher des chalutiers chinois de piller ses réserves de poissons. Dans un communiqué diffusé le 8 mai, Fu Ying a accusé le gouvernement philippin d’avoir émis des commentaires «erronés» sur la situation.

Toutefois, souligne le Christian Science Monitor, Washington a fait part de sa neutralité dans le face-à-face, «un geste apprécié à Pékin». Le China Daily a estimé que la neutralité américaine «contribuait à la stabilité». Enfin, le président philippin Benigno Aquino aurait décidé d’autoriser dans ces eaux l’exploration (gaz et pétrole) par des compagnies chinoises afin de «séparer dispute politique et opérations commerciales», toujours selon le Christian Science Monitor.

 

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Politique maritime: le désordre chinois

Le manque de coordination et la concurrence entre les administrations chinoises seraient l’une des raisons des tensions croissantes en Mer de Chine du Sud.

Pékin a besoin de ramener un peu d’ordre dans sa gestion du contentieux en Mer de Chine du Sud, souligne une enquête de l’International Crisis Group (ICG) dont les résultats ont été diffusés le 23 avril. «Seule administration à disposer d’un mandat de coordination, le ministère [chinois] des Affaires étrangères n’a ni l’autorité ni les moyens de gérer les autres acteurs», estime l’ICG.

La marine de guerre se sert des tensions «pour justifier sa modernisation». Mais le principal problème est «le nombre croissant de navires paramilitaires qui  jouent un rôle grandissant dans les zones disputées et en-dehors d’un cadre légal clair», poursuit le rapport, dans une allusion aux bateaux armés des services chinois des pêches. Ces bateaux ont, en particulier, été impliqués dans des incidents le long des côtes du Vietnam et dans le face-face récent, entre Pékin et Manille, autour du récif de Scarborough.

L’ICG note également que Pékin a trop souvent avancé l’argument nationaliste du caractère «indiscutable» de sa souveraineté sur 80% des eaux de la Mer de Chine du Sud pour pouvoir envisager une marche arrière sans se désavouer aux yeux du public chinois. L’ICG annonce un deuxième rapport sur les facteurs régionaux de la tension (course aux armements, nationalismes, intérêts économiques).