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Thaïlande : des militaires impliqués dans un trafic d’esclaves

Des officiers thaïlandais jouent un rôle actif dans l’organisation dans le trafic de Rohingyas entre la Birmanie et la Thaïlande.

Le général Prayuth Chan-ocha, chef de l’armée de terre thaïlandaise, a reconnu, selon le Bangkok Post, que les accusations concernant l’implication d’officiers dans le trafic de Rohingyas dans le sud de la Thaïlande étaient fondées. “Nous sommes en train d’enquêter. Ce sont des mauvais officiers et ils doivent être sanctionnés”, a déclaré le général au quotidien. Des sources policières avaient indiqué auparavant que des officiers, allant du grade de major à celui de colonel et appartenant au Commandement opérationnel pour la sécurité intérieure (ISOC), l’organisme de sécurité le plus puissant dans le pays, contrôlaient depuis plusieurs années le trafic clandestin de main-d’œuvre entre l’ouest de la Birmanie et la Malaisie. C’est apparemment une querelle entre plusieurs des officiers impliqués qui a poussé certains d’entre eux à révéler l’existence du trafic à la police.

Un article du webzine Phuketwan décrit la façon dont le trafic est organisé. Des bateaux de gardes-côtes militaires accostent les embarcations de Rohingyas lorsqu’elles celles-ci arrivent au large des côtes thaïlandaises. Les militaires sur ces bateaux sont en cheville avec des passeurs birmans qui ont organisé le voyage au départ et se trouvent aussi à bord avec les Rohingyas. Une fois interceptés, les Rohingyas sont transférés dans des camps clandestins, souvent cachés dans des plantations, dans les provinces du sud de la Thaïlande. Ils ne sont libérés que s’ils peuvent payer une somme supplémentaire allant parfois jusqu’à plusieurs milliers d’euros, sinon ils sont battus et vendus à ces entreprises locales de pêche ou de construction pour lesquels ils doivent travailler sans salaire.

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Analyse Société Thaïlande

Chronique de Thaïlande : petit manuel de la corruption (I)

Présente à tous les niveaux du pays, la corruption est considérée comme bénigne par beaucoup. Mais les exposés dans la presse font quelquefois mouche.

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Analyse Politique Thaïlande

Chronique de Thaïlande : les snipers à la barre

Bien qu’énervés, les militaires de Thaïlande se voient obligés d’expliquer leur rôle dans la répression sanglante des manifestations d’avril-mai 2010 à Bangkok.

L’image est peut-être symbolique d’une évolution au sein de la société thaïlandaise quant aux devoirs et responsabilités des forces armées. Le 29 août, deux militaires, qui avaient joué le rôle de tireurs d’élite lors de la répression contre les manifestations des Chemises rouges en avril-mai 2010, sont arrivés, avec l’air penaud de garnements pris en faute, dans les locaux du Département des enquêtes spéciales (DSI) pour apporter leur témoignage dans le cadre de l’enquête sur les 91 personnes tuées pendant cette période. Un clip vidéo où on pouvait voir les deux hommes utiliser un M-16 pourvu d’une lunette de visée durant les manifestations avait été diffusé à maintes reprises les jours précédents. Le couple de snipers avait même eu l’honneur de faire la couverture du Matichon hebdomadaire.

Les obstacles à une véritable responsabilité citoyenne de l’armée thaïlandaise restent toutefois importants. Les propos du chef de l’armée de terre, le général Prayuth Chan-Ocha, après la comparution des tireurs d’élite en témoignent. Le général s’est dit « ennuyé » de cet intérêt subit des médias et de la population pour les faits et gestes des hommes en uniforme. Il a ajouté, dans ce qui pourrait presque ressembler à une menace : « Si les soldats avaient voulu blesser les gens, ils auraient fait feu de la ligne de front et beaucoup seraient morts ». Autrement dit : « Estimez-vous chanceux ! ». Je ne peux m’empêcher de comparer cette tirade aux propos qu’avaient tenus un jeune officier alors que je faisais mes classes dans un régiment près de Paris, lors du service national. Celui-ci avait dit : « Si on vous donnait l’ordre de tirer sur une foule de manifestants désarmés, j’espère qu’en votre âme et conscience vous décideriez de refuser d’obéir ». La France a fait du chemin depuis qu’un jeune Corse désoeuvré du nom de Bonaparte s’est fait un nom en ordonnant aux cannoniers, le 5 octobre 1795, de faire feu sur des manifestants armés de quelques fusils et réfugiés dans l’église Saint Roch.

Les derniers signes que l’on peut voir en Thaïlande sont encourageants : l’armée est mise au pied du mur, poussée à faire face à ses responsabilités. Le public n’avale plus les sempiternelles excuses du « devoir accompli » et de « la protection de la sécurité nationale ». Sans que l’on connaisse les raisons véritables, le Département des enquêtes spéciales mène une campagne acharnée pour faire la lumière sur le rôle des militaires lors des manifestations d’avril-mai 2010. Après les massacres d’octobre 1973, d’octobre 1976 et de mai 1992, les chefs militaires s’en étaient sortis à bon compte et avaient pu passer une retraite paisible en continuant d’occuper des sièges dans les Conseils d’administration de nombreuses grandes entreprises. Jamais une procédure judicaire n’avait été engagée à leur encontre. Cette fois-ci, la ténacité de quelques parents des victimes, comme Phayao Akkahad, la mère d’une aide-soignante tuée le 19 mai 2010, un contexte politique favorable et l’érosion lente de la peur entretenue par les militaires ont débouché sur des progrès notables. Les chefs de l’armée sont désormais obligés de se justifier, de se battre pied à pied pour préserver leur Etat dans l’Etat (contrôle des médias, impunité juridique) sans se rendre compte que celui-ci a déjà commencé à tomber en pièces. Le mythe selon lequel la sécurité nationale et la démocratie – donc la soumission de l’appareil militaire au pouvoir civil – sont incompatibles ne fonctionne plus.

Il faudra encore, toutefois, beaucoup d’efforts pour changer la mentalité des militaires – une mentalité inculquée dans les écoles militaires préparatoires où l’on imprime dans les esprits des jeunes cadets l’idée selon laquelle ils sont les « élus de la Nation » et qu’ils constituent le recours ultime pour « protéger la monarchie ». Pour l’anecdote, les deux snipers ont expliqué, durant leur témoignage au bureau du DSI, qu’ils n’avaient tué personne, car ils s’étaient limités à tirer des balles en caoutchouc.

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Politique Thaïlande

Thaïlande : tensions entre le gouvernement et l’armée

Le transfert de trois généraux, occupant de hautes fonctions au ministère de la Défense, témoigne d’un bras de fer  autour du prochain remaniement de la direction des forces armées.

En surface, c’est un simple conflit entre le ministre de la Défense de la Thaïlande et un haut fonctionnaire du ministère à propos d’une nomination. Derrière, il s’agit de la question fondamentale du pouvoir politique des militaires, dans un pays où, sous couvert de « sécurité nationale », les hommes en uniforme s’arrogent des droits très étendus et sans commune mesure avec ceux dont ils jouissent sous un régime démocratique. Le général d’aviation Sukumpol Suwanatat, ministre de la Défense, a transféré le 27 août trois hauts responsables du ministère à des postes subalternes, après que l’un d’entre eux – le général Sathian Phoemthongin – se soit publiquement opposé au choix du ministre pour son remplacement. Non seulement ce général a sollicité par voie de presse la cheffe de gouvernement Yingluck Shinawatra pour qu’elle bloque le nominé du ministre pour le poste de secrétaire permanent du ministère (l’équivalent d’un secrétaire général en France) mais, parallèlement, il a aussi transmis une plainte écrite à deux conseillers privés du roi, les anciens premiers ministres (et ex-chefs de l’armée de terre) Prem Tinsulanonda et Surayudh Chulanont.

La question qui se pose est de savoir pour qui roule l’audacieux Sathian ? Selon le quotidien The Nation, le ministre Sukumpol est un homme-lige de l’ancien premier ministre Thaksin Shinawatra, lequel s’est exilé en 2008 quelques mois avant d’être condamné par la Cour suprême pour abus de pouvoir. Il lui aurait même rendu visite récemment pour recueillir ses instructions. Les ennemis les plus tenaces de Thaksin sont clairement identifiés : le chef de l’armée Prayuth Chan-Ocha et les leaders du parti Démocrate d’opposition. Peut-on dès lors en conclure que le général Prayuth soit derrière la rébellion de Sathian ? The Nation semble hésiter à franchir ce pas, alors même que Sathian a déclaré, en apprenant son transfert : « Les chefs des forces armées vont connaître le même sort que moi ». Le remaniement annuel de la direction  des forces armées, annoncé officiellement le 1er octobre prochain, est en train de se jouer. Sans que l’on puisse déchiffrer précisément les manœuvres des uns et des autres, il est clair que, cette année, un bras de fer se joue dans ce cadre entre le « clan Thaksin » et le général Prayuth, un des piliers au sein du camp des adversaires de l’ancien premier ministre déchu, renversé par un coup d’Etat en septembre 2006 et dont la sœur cadette, Yingluck, dirige actuellement le gouvernement.

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Indonésie Politique

Indonésie : pas de droit de vote pour les militaires

Soldats et policiers n’auront toujours pas le droit de voter en 2014. L’Indonésie est encore «trop fragile», a expliqué le ministère de la défense.

Le général Hartind Asrin, porte-parole du ministère, a déclaré au Jakarta Globe que, compte tenu de «l’actuel niveau de maturité démocratique» en Indonésie, il serait «trop risqué» que soldats et policiers soient autorisés à participer aux élections générales et à l’élection présidentielle de 2014.

Les forces armées regroupent environ 400.000 soldats et 60.000 fonctionnaires civils. La police est formée de 408.000 policiers et de trente mille fonctionnaires. Ils n’ont le droit ni de voter ni de se présenter à des élections tant qu’ils portent l’uniforme. Les membres de leurs familles bénéficient, en revanche, de ces droits, de même que les soldats ou policiers à la retraite. Le chef de l’Etat depuis 2004, Susilo Bambang Yudhoyono, est d’ailleurs un général de corps d’armée à la retraite, de même que Prabowo Subianto, l’un des principaux candidats à sa succession dans deux ans.

Sous le régime de l’«Ordre nouveau», celui de Suharto (1966-1998), les forces armées avaient un quota de sièges qui leur étaient réservés au sein du Parlement. La police était, de son côté, rattachée à l’armée. Ce qui explique pourquoi militaires et policiers ne votent toujours pas. Ces dispositions, constitutionnelles, reconnaissaient la «fonction dualiste» des militaires : défense du pays et maintien de l’ordre intérieur.

Ces dispositions ont été progressivement abandonnées après 1998. Au tournant du siècle, la police a obtenu son autonomie et la représentation des  militaires et policiers au sein du Parlement a disparu en 2004. Mais policiers et militaires n’ont pas obtenu le droit de voter. Le général Hartind a expliqué le 11 août que, dans l’armée et la police, «un membre ne peut pas atteindre des positions supérieures sans monter, un par un, les échelons de la hiérarchie». Il a ajouté que le même principe devrait être appliqué dans une société démocratique et que les électeurs ne devraient pas voter en faveur de gouverneurs, maires, chefs de districts qui sont faibles ou dont la conduite n’est pas sans reproches. L’absence de droit de vote n’empêche pas le conseil amical.

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Analyse Politique Thaïlande

Chronique siamoise : au bonheur des militaires

Le budget de l’armée thaïlandaise a fortement augmenté depuis le coup d’Etat de 2006 alors même que les menaces extérieures sont presque inexistantes. C’est en partie pour préserver ce trésor de guerre que les militaires veulent être partie prenante du jeu politique.

Face à l’intensification des violences dans l’extrême Sud à majorité musulmane de la Thaïlande, le gouvernement a décidé de renforcer le dispositif de sécurité et l’armée a déployé des hélicoptères de combat pour protéger les patrouilles. Comme souvent depuis la résurgence de l’insurrection séparatiste en janvier 2004, l’augmentation du nombre de victimes se traduit par une augmentation du budget des militaires pour faire face à la situation dans les trois provinces, Pattani, Yala et Narathiwat. Depuis 2004, l’armée a reçu 180 milliards de bahts (4,7 milliards d’euros) à ce titre. Mais en termes de sécurité, aucune amélioration n’est visible. Au contraire, les insurgés sont mieux organisés, font des attentats plus ciblés et plus efficaces et semblent toujours avoir un temps d’avance sur les « forces de sécurité » – militaires, rangers et policiers.

Le général Prayuth Chan-ocha, chef de l’armée de terre, a piqué récemment une colère contre les journalistes qui insinuent que les militaires ont intérêt à faire durer l’insécurité dans le Sud pour des raisons budgétaires. Il n’a de cesse de souligner qu’en pourcentage du PIB, le budget militaire est parmi les plus bas de la région. Peut-être serait-ce, de fait, outrancier d’accuser l’armée de faire perdurer l’insurrection, mais il est clair que les demandes de rallonge budgétaire doivent être justifiées. Et l’intensification de la menace est la meilleure des justifications. On a rarement entendu des chefs militaires demander une réduction de leur quote-part parce qu’ils avaient réussi à pacifier une région en proie à la violence. La difficulté d’extirper l’armée indonésienne d’Atjeh après les accords de paix de 2005 l’a illustré.

Où sont partis ces dizaines de milliards de bahts versés à l’armée pour reprendre en main le contrôle du « Sud profond » ? Il est légitime de se poser la question au moment où le FBI thaïlandais indique que des centaines de détecteurs de bombes inefficaces ont été achetés dans des conditions non transparentes et à des prix exorbitants. On se rappelle aussi la campagne extensive du général Pichet Wisaijorn, commandant jusqu’en 2010 de la 4ème armée basée dans le Sud, pour exalter les vertus d’un engrais organique qui résoudrait le « problème du Sud ». On pourrait ajouter à la liste le dirigeable à 350 millions de bahts (9 millions d’euros) qui n’a volé qu’une fois ainsi que bien d’autres exemples.

Il y a de bonne raisons pour les militaires de s’agacer de la surveillance plus étroite de leurs dépenses. Depuis le coup d’Etat de 2006, le budget militaire a rapidement augmenté, même lorsque l’économie s’est ralentie du fait du contexte mondial dépressif en 2008 : 3,2 milliards de dollars en 2006, 3,6 en 2007, 4,1 en 2008, 4,5 en 2009 et 5,1 en 2010. Le graphique ci-dessous montre cette escalade des dépenses, qui fait écho à une augmentation similaire après le coup d’Etat de 1991 (et une forte chute après le renversement du général Suchinda Kraprayoon en mai 1992). En termes de pourcentage du PIB, la Thaïlande, avec 1,44 % en 2011, se trouve derrière Singapour (4 %), mais bien au-dessus de l’Indonésie (1 %). Toutefois si la cité-Etat, dont l’armée bien entraînée a la responsabilité de protéger le détroit de Malacca et de contrer les éventuelles menaces d’une Malaisie hostile, peut justifier son important budget par les menaces extérieures, il n’en est pas de même pour l’armée thaïlandaise.

La seule menace extérieure de ces dernières années, liée aux tensions avec le Cambodge sur la zone contestée autour du temple de Preah Vihear, semble plus une menace inventée qu’un danger réel : la crise aurait pu être calmée de manière diplomatique si les politiciens thaïlandais, au premier rang desquels les membres du parti Démocrate (au pouvoir entre décembre 2008 et juillet 2011), n’avaient pas constamment jeté de l’huile sur le feu. En proportion du PIB, le budget militaire thaïlandais converge vers le niveau de la très aguerrie armée vietnamienne, forte d’environ un million d’hommes dans les années 1990, et qui est passée d’un niveau budgétaire de 8 % du PIB en 2001 à 2,1 % en 2011 (à titre de comparaison, l’armée thaïlandaise comprend 190.000 hommes). Il est vrai que cette augmentation budgétaire en Thaïlande s’explique en partie par la nécessité de remettre à neuf des équipements usagés, tels que les hélicoptères UH-1 Huey.

La corruption est présente au sein de l’appareil militaire thaïlandais comme au sein de nombreuses administrations du pays. En revanche, si l’on sait en gros comment les pots-de-vin circulent et sont redistribués au sein de la police, les circuits financiers sont beaucoup plus opaques au sein de l’armée. Un élément ne fait guère de doute : ces pots-de-vin sont surtout versés à très haut niveau et consistent avant tout en commissions lors des achats d’armements, selon une pratique répandue dans de nombreux pays, ce qui explique que l’armée thaïlandaise se retrouve avec un porte-avions qui reste en rade, des dirigeables qui ne volent pas et des chars d’assaut dont les tourelles se fissurent après quelques coups de canon.

Ces combines s’expliquent en partie par les faibles salaires des officiers supérieurs – des salaires totalement en inadéquation avec le prestige social de leur fonction. Un général de brigade thaïlandais gagne 62.000 bahts par mois (1.600 euros), mais il lui faudra au moins dépenser le double pour mener un train de vie qui lui permettra de « conserver la face ». Outre les possibilités d’arrondir les fins de mois avec des commissions, un autre avantage des officiers thaïlandais est d’appartenir à un sous-ensemble social bénéficiant de multiples privilèges, des clubs de golf militaires aux stations balnéaires réservées en passant par une quasi-immunité juridique. L’armée en Thaïlande demeure un Etat dans l’Etat et est bien décidée à se battre bec et ongles pour que cela reste ainsi.

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Thaïlande

L’armée thaïlandaise pointée du doigt dans l’assassinat d’un photographe italien

Un colonel de police laisse entendre que des militaires ont tiré sur le photographe Fabio Polenghi lors des manifestations anti-gouvernementales de mai 2010 à Bangkok.

Le 23 juillet, lors de la première audience de l’enquête judicaire sur le meurtre de Fabio Polenghi, un photographe italien tué à Bangkok le 19 mai 2010 alors qu’il couvrait les manifestations anti-gouvernementales, le colonel de police Seubsak Phansura, chef du comité d’enquête, a déclaré aux juges que le journaliste «avait été tué par des officiels qui étaient en train d’effectuer leur devoir». Lors de son témoignage devant la cour pénale de Bangkok Sud, l’officier de police avait auparavant décrit la situation au moment du meurtre, indiquant que 300 militaires du 3ème Corps de gardes de la reine étaient en position au carrefour de Saladaeng, dans le centre de Bangkok, et progressaient vers le carrefour de Rajprasong pour «reprendre le contrôle de la zone». Une dizaine de milliers de Chemises rouges, partisans de l’ancien Premier ministre Thaksin Shinawatra, et plusieurs dizaines de journalistes thaïlandais et étrangers se trouvaient dans le périmètre au moment de l’opération de nettoyage de l’armée.

Questionné par un procureur, le colonel Seubsak a expliqué que «les soldats venant du carrefour de Saladaeng tiraient» en direction «d’un groupe de manifestants et de journalistes qui fuyaient en direction du carrefour de Rajprasong». «La balle (qui a tué Fabio Polenghi) était une balle à haute vélocité. Elle est entrée par derrière et est ressortie par le côté gauche», a-t-il précisé. Elisabetha Polenghi, la sœur cadette du photographe italien venue en Thaïlande pour participer à l’enquête judiciaire, a également témoigné lors de cette audience, apportant des précisions sur le passé et les activités professionnelles de son frère.

Après l’audience, Karom Polponklang, l’avocat d’Elisabetha Polenghi, a indiqué que la formulation alambiquée rejetant l’assassinat sur «des officiels exerçant leur devoir» s’expliquait par le fait que «des policiers ne veulent pas pointer du doigt directement les militaires, mais tout le monde sait que les militaires étaient les seuls officiels présents dans le périmètre depuis le 13 mai». La seconde audience de l’enquête judicaire, lors de laquelle comparaitront d’autres témoins, se tiendra le 17 septembre prochain.

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Analyse Politique Thaïlande

Chronique siamoise : une société bloquée en quête de nouveaux appuis

La décision de la Cour constitutionnelle du 13 juillet, rejetant les accusations de renversement de la monarchie absolue à l’encontre du parti Peua Thaï au pouvoir en Thaïlande, n’a fait qu’apporter un répit.