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Selon une étude en Asie, paludisme et évolution génétique sont liés

Des chercheurs constatent que les souches du paludisme influencent l’évolution du génome humain.

Une équipe de chercheurs originaires d’Australie et de Papouasie-Nouvelle Guinée a découvert, après une étude de terrain dans ce dernier pays, que les deux souches connues du paludisme influençaient l’évolution génétique de l’homme en dotant un certain nombre de personnes d’un mécanisme d’auto-protection face au parasite.

Selon un article publié dans le journal médical en ligne Plos Medecine, ces scientifiques ont d’abord été intrigués par la prévalence parmi les habitants de Papouasie Nouvelle-Guinée d’un désordre au sein des cellules rouges du sang, appelé Ovalocytose du Sud-Est Asiatique (SAO) : 35% des résidents des côtes du pays étaient porteurs de cette anomalie qui affecte une protéine de la membrane des cellules et déforme celles-ci. Cette région est aussi une zone de forte prévalence des deux souches du paludisme, vivax et falciparum.

Une étude menée auprès de 1.975 enfants dans la région de Madang en Papouasie Nouvelle-Guinée a montré que le risque d’infection par les deux souches du paludisme était réduit entre 46 % et 55 %. Les chercheurs tenaient déjà pour acquis que la présence dans une zone de la souche falciparum – qui tue un million de personnes dans le monde chaque année – exerçait une influence sur l’évolution génétique, en favorisant la survie des plus adaptés. L’étude en Papouasie Nouvelle-Guinée montre que ces derniers sont ceux qui sont porteurs de l’Ovalacytose du Sud-Est Asiatique, mais aussi que la souche vivax, généralement considérée comme « bénigne », est aussi un facteur d’évolution du génome humain. Ces chercheurs estiment que cette découverte va aider la recherche pour mettre au point un vaccin contre le paludisme.

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Les faux médicaments accentuent les effets du paludisme

Une étude montre que les faux médicaments compromettent les efforts pour vaincre le paludisme

Un article publié dans la revue scientifique Lancet Infectious Diseases Journal conclut que 36 % des médicaments anti-paludéens en Asie du Sud-Est étaient des faux et que 35 % contenaient une mauvaise combinaison de composants. Cette proportion est supérieure à celle des médicaments analysés sur le continent africain, pour lequel les chiffres sont respectivement 35 % et 20 %. Dans le cas de la souche Plasmodium Falciparum, la forme la plus grave de paludisme, un patient infecté par le parasite meurt en trois jours s’il prend des médicaments sans principe actif. Les médicaments comprenant un principe actif mais en quantité insuffisante, ou selon une mauvaise combinaison, augmente la résistance au seul traitement efficace à ce jour, la trithérapie à base d’artémisinine.

La résistance à ce traitement, constatée depuis plusieurs années dans l’ouest et le nord-ouest du Cambodge (Pailin et Anlong Veng), est récemment apparue sur la frontière entre la Thaïlande et la Birmanie, faisant craindre une propagation. Dans le passé, la résistance à certains anti-paludéens, comme la méfloquine, s’est propagée d’Asie du Sud-Est à l’Afrique où 2000 enfants meurent du paludisme chaque jour. L’un des auteurs de l’article, Gaurvika Nayyar, du National Institute of Health américain a expliqué que «les profits économiques pour les criminels impliqués dans la production de faux médicaments surpassaient les risques liés à la production et à la vente» et a appelé à poursuivre les contrefacteurs pour crime contre l’humanité.