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Une moitié de pauvres en Indonésie, selon un officiel

H. S. Dillon, conseiller à la présidence, estime que l’Indonésie compte 120 millions de pauvres,  non pas 30 millions, ainsi que l’affirme l’administration.

Dillon, un Indonésien d’origine indienne (H. S. pour Harbrinderjit Singh) est un esprit indépendant. Au cours d’une longue carrière politique, il a souvent dénoncé la corruption officielle. Aujourd’hui âgé de 67  ans et conseiller du chef de l’Etat en charge de «l’allègement de la pauvreté», il contredit l’administration. L’Indonésie, a-t-il récemment déclaré lors d’un forum à Jakarta, compte 120 millions de gens dont le revenu par tête quotidien est de 2 dollars ou moins. Soit la moitié de la population du vaste archipel.

Le directeur du service gouvernemental en charge de la politique commercial, Bachrul Chairi, a rétorqué que «le nombre des pauvres, en 2012, est environ de 29 ou 30 millions, soit 12% de la population, et ce chiffre est en baisse par rapport aux années précédentes». Faux, a riposté Dillon, titulaire d’un PHD en économie agricole de l’université américaine de Cornell. En ajoutant : «Je souhaite que mes jeunes collègues du ministère de l’agriculture fassent preuve d’un peu plus de réalisme et fondent leurs projections sur les capacités. Le système actuel est en place depuis huit ans et je n’ai pas relevé de bond dans l’accroissement de la productivité».

Dillon a été plus loin en affirmant que la Malaisie rivale et voisine fait mieux. Pourquoi les Indonésiens sont-ils si nombreux à être pauvres ? «Parce qu’une chance ne leur pas été donnée. Ils n’ont pas les moyens de s’instruire», a expliqué Dillon, selon Radio Australia. En Malaisie, a-t-il ajouté, «le gouvernement prend soin de la population avec plus d’efficacité. L’élite, en Indonésie, s’en moque. Vous pouvez me citer même si je un envoyé spécial du président».

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Politique Timor Leste

Timor Leste: Xanana Gusmao devrait rester aux commandes

Le parti du héros de la résistance anti-indonésienne s’est placé en tête lors du scrutin législatif du 7 juillet. Xanana devrait demeurer premier ministre.

Le Congrès national pour la reconstruction du Timor Leste (CNRT), présidé par Xanana Gusmao, serait arrivé en tête lors des élections législatives du 7 juillet, avec 36% des suffrages.  Le Fretilin (Frente Revolucionaria de Timor-Leste independente) serait en deuxième position avec un peu plus de 30% des votes exprimés. En troisième position, avec 10% des suffrages, se placerait le Parti démocratique (PD), qui est représenté au sein de l’actuel gouvernement dirigé par Xanana Gusmao.

L’ancien héros de la résistance à l’occupation militaire par l’Indonésie (1975-1999) devrait donc être reconduit à la tête d’une coalition gouvernementale une fois que la Commission électorale aura confirmé des résultats qui, pour l’instant, portent sur le dépouillement de 95% des bulletins de vote. En mars et avril 2012, les deux tours du scrutin présidentiel, emporté par Taur Matan Rauk, ainsi que le vote législatif du 7 juillet se sont déroulés dans le plus grand calme, ce qui laisse prévoir le retrait des bérets bleus de l’ONU et des petits contingents australien et néo-zélandais en charge de la sécurité.

Elu triomphalement président en 2002, Xanana Gusmao, aujourd’hui âgé de 66 ans, avait renoncé à solliciter un deuxième mandat en 2007 pour participer aux élections législatives à la tête du CNRT. Il est premier ministre depuis août 2007. En mars-avril 2012, il a soutenu la candidature à la présidence de Taur Matan Rauk, un de ses anciens lieutenants. Un nouveau mandat lui offrira une chance supplémentaire de tenter de sortir son petit pays de la pauvreté.

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En Indonésie, quatre millions d’individus sont invisibles

L’Indonésie bénéficie d’une économie robuste. Mais elle compte également, comme la Birmanie,  le Cambodge ou les Philippines, des laissés-pour-compte. 

Ils sont partout et, pourtant, n’existent pas. Beaucoup sont des chiffonniers, qui revendent à très bas prix leurs médiocres collectes d’ordures dans les poubelles ou sur les décharges. Ils n’ont pas de domicile, dorment sous les ponts ou les raccords d’autoroutes, auprès de leurs carrioles. Ils n’ont pas de carte d’identité : ils ne peuvent donc pas bénéficier d’une aide médicale officielle et leur progéniture ne peut pas fréquenter de l’école.

Ils sont quatre millions, sur de 230 à 250 millions d’Indonésiens. La fonction publique les qualifie d’”invisibles” car ils ne sont recensés nulle part, rapporte Al Jazeera, qui les a filmés. Beaucoup sont des paysans pauvres qui ont émigré dans les villes dans l’espoir d’une vie meilleure. Toutefois, faute d’un certificat de résidence ou d’un métier officiel, ils n’ont pas droit à des cartes d’identité et ne peuvent pas bénéficier de l’aide aux programmes d’éradication de la pauvreté, alors qu’ils sont les premiers concernés par le fléau. Ils sont donc condamnés à vivre des restes rejetés par les autres.