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Thaïlande

Thaïlande : verdict en faveur de Karens victimes d’une pollution

La cour administrative suprême a condamné l’administration thaïlandaise à dédommager  22 Karens affectés par une  pollution.

C’est un verdict historique, car il est rare dans l’histoire de la justice de Thaïlande que la bureaucratie soit mise à l’index pour sa négligence. Après une bataille judiciaire de neuf ans, le Département de contrôle de la pollution, division du ministère des Sciences, de la technologie et de l’environnement, a été condamné à payer 4 millions de bahts (99.000 €) à 22 villageois karens affectés par un incident de pollution. En 1998, une usine de transformation de plomb avait évacué des déchets liquides toxiques dans la crique de Klity, dans la province de Kanchanaburi, où s’approvisionnaient en eau et en gibier les villageois karens. De nombreux cas d’empoisonnement au plomb parmi les enfants des villages environnants avaient été révélés et l’usine avait dû fermer ses portes la même année.

Selon le Bangkok Post, le Département de contrôle de la pollution avait toutefois attendu neuf mois après la découverte de la pollution pour demander au département forestier l’autorisation de nettoyer la crique. De plus, il a fallu cinq années supplémentaires pour que le département construise une digue qui bloque les eaux polluées. La cour administrative a estimé que l’incident témoignait de l’inexistence d’un plan d’urgence dans ce type de situation, avec pour conséquence un impact sévère sur l’environnement et les villageois. Dans son verdict, elle a aussi demandé au Département de contrôle de la pollution de prendre des dispositions rapides pour nettoyer la crique et ramener le taux de plomb à un niveau acceptable. Selon le Bangkok Post, juste après le jugement, le directeur du département a néanmoins affirmé qu’une méthode de « dilution naturelle » du plomb continuerait à être utilisée.

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Société Viêtnam

Vietnam : les fleuves victimes de la pollution industrielle

En un quart de siècle de forte expansion économique, le niveau de vie a quadruplé au Vietnam. L’envers de la médaille : une forte pollution industrielle.

«Si la pollution de l’environnement se poursuit au rythme actuel, nous ne pourrons pas prévoir ce qu’il adviendra du développement socio-économique du pays», a résumé Bui Thi An, qui représente Hanoi à l’Assemblée nationale du Vietnam. Plusieurs de ses collègues ont également estimé que des dizaines de millions de Vietnamiens vivent aujourd’hui dans des environnements pollués. Une grande partie de la faute en incombe aux parcs industriels qui, selon le site VietnamNet, produisent des «rivières de la honte».

Sur les 283 Parcs industriels du pays, 35% n’ont pas de système de traitement des eaux usagées et beaucoup d’autres disposent de systèmes peu performants. Par exemple, les autorités viennent de découvrir que trois parcs industriels aux alentours du port de Danang, dans le centre, et un autre dans la province septentrionale de Phu Tho ont endommagé l’environnement pendant des années.

«Nous allons continuer de poursuivre les inspections et les parcs industriels qui ne se doteront pas de systèmes adéquats de traitement des eaux usagées perdront leur autorisation de fonctionner», a déclaré à la mi-juin Nguyên Minh Quang, ministre des Ressources naturelles et de l’Environnement. Environ 70% des trois millions de mètres cubes d’eaux usagées produites quotidiennement sont déversées dans la nature. Fleuves, cours d’eau et canaux sont de plus en plus victimes d’une pollution industrielle qui coûte au Vietnam, selon la Banque mondiale, 5,5% de son PIB.

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Société Tourisme Viêtnam

Dalat, le petit Paris du Vietnam, menacé par la pollution

Station d’altitude à la fraîcheur recherchée, Dalat est en train de crouler sous la pollution. Le «petit Paris» du Vietnam risque de perdre de son charme.

Les coloniaux français s’y réfugiaient pour fuir la chaleur accablante de Saigon, surtout entre fin février et début mai. De nos jours, au Vietnam, les touristes locaux et étrangers en font autant. Mais Dalat, chef-lieu de la province de Lam Dông, souffre d’une gestion laxiste, rapporte les quotidiens Thanh Nien et Tuoi Tre.

A six km de la ville, le lac des Chagrins et sa pinède réputée pour la légèreté de sa brise et sa tranquillité, est de plus en plus pollué par les détritus du voisinage, notamment du village des Fleurs, aux petites fermes florales connues mais dont les bouteilles et paquets d’insecticides ou d’engrais chimiques trainent partout. «Quand il pleut, les détritus se retrouvent dans le lac», rapporte Thanh Nien. En outre, la superficie du lac continue de se réduire, passant de neuf hectares à trois seulement, en raison du déboisement et de l’érosion des sols. Les eaux boueuses des surfaces perdues sont immédiatement exploitées par des paysans.

A deux km de la ville, les fameuses chutes de Cam Ly sont contaminées par des ordures rejetées en amont. Quand les journées sont ensoleillées, une odeur putride fait fuir les visiteurs. Un Vietnamien qui loue des chevaux aux touristes n’ose plus laisser les animaux s’abreuver sur place. Enfin, la vallée de l’Amour, communauté qui se trouve à cinq km de Dalat et toujours fréquentée par les amateurs de lunes de miel, est menacée par les tunnels de mines sauvages d’étain. Des centaines de mètres de tunnels ont été creusés. Malgré le caractère illégal de ces activités, aucune action n’a été entreprise pour y mettre un terme.

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Malaisie

Terres rares: une usine de traitement controversée

La Malaisie a autorisé une compagnie australienne à traiter des « terres rares » à Pahang. Mais le problème posé par des déchets polluants n’est pas résolu.

Comment briser le quasi-monopole exercé, de facto, par la Chine sur les terres rares (métaux utilisés en haute technologie, des missiles aux téléphones portables) ? Un élément de réponse est offert avec la licence accordée par la Malaisie, le 1er février, à la compagnie australienne Lynas pour opérer une usine de traitement des minerais porteurs de « terres rares ». Les Etats-Unis en ont cessé l’extraction dans les années 1880 et la Chine, qui détient le tiers des dépôts, a un quasi-monopole de la production.

L’usine de Lynas à Pahang, en Malaisie, peut casser ce monopole à partir de dépôts en Australie (ou, s’il le faut, au Vietnam). Le problème : que faire des déchets, qui sont légèrement radioactifs ? Lynas n’a pas encore trouvé de solution et la Malaisie pose de strictes conditions (y compris, si nécessaire, le renvoi des déchets en Australie). L’usine de Lynas, opérationnelle depuis 2011, a tardé à ouvrir car elle fait l’objet d’une controverse : l’opposition malaysienne ne veut pas de la pollution exportée par l’Australie et des élections doivent avoir lieu dans un délai d’un an. La Malaisie a donné dix mois à Lynas pour résoudre la question des déchets et obtenu une caution de 50 millions de dollars.