D’anciens dirigeants d’un chantier naval et leurs complices ont été placés sous les verrous pour viol de règlements. L’enquête se poursuit.
L’ancien directeur du chantier naval de Ben Thuy, dans la province de Ha Tinh (centre nord du Vietnam), ainsi que quatre responsables de projets de construction ont été arrêtés pour avoir « intentionnellement violé la gestion des règlements de gestion économique de l’Etat et provoqué de sérieuses conséquences», a annoncé le 8 novembre le site de Tuoi Tre. Le chantier naval et les entrepreneurs concernés dépendent tous du conglomérat Vinashin, entreprise publique dont les comptes ont affiché un trou de plusieurs milliards d’€.
Les cinq cadres supérieurs seront détenus pendant les quatre mois de l’enquête. Ils sont accusés d’avoir mal géré deux projets, d’un montant global de quelque 40 millions d’€, et d’avoir rédigé de faux rapports sur l’appropriation de matériaux de construction.
Le 31 août dernier, une Cour d’appel avait rejeté les requêtes de huit des neuf anciens dirigeants, à l’échelon national, de Vinashin qui avaient réclamé un allègement de leurs sentences respectives prononcées le 30 mars par un tribunal de Haiphong. Un ancien président de Vinashin, Pham Thanh Binh, avait été condamné à vingt ans de prison alors que sept de ses collaborateurs avaient été condamnés à des peines de dix à dix-neuf ans d’incarcération (un neuvième dirigeant n’a pas fait appel de sa peine de trois ans).
Depuis des mois, enquêtes et procès se poursuivent dans des sociétés d’Etat et dans des banques privées. Le PC a entrepris de mettre de l’ordre dans les finances du Vietnam pour pouvoir sortir d’une crise qui s’est déjà étalée sur deux ans. Le premier ministre a reconnu les erreurs de son gouvernement devant l’Assemblée nationale.