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Vietnam : le Premier ministre reconnaît publiquement ses erreurs

Nguyên Tân Dung a admis, le 22 octobre, ses fautes dans un discours solennel devant l’Assemblée nationale. Il est affaibli par une crise financière qui perdure.

Devant les députés réunis à Hanoï pour la séance d’ouverture d’une nouvelle session parlementaire, le Premier ministre du Vietnam n’y a pas été de main morte. «En tant que membre du bureau politique et premier ministre du gouvernement, a-t-il déclaré, j’accepte franchement la responsabilité politique majeure, comme chef du gouvernement, et reconnais sincèrement mes fautes – en face de l’Assemblée nationale, de tout le parti, de toute la population – en ce qui concerne les faiblesses et les fautes du gouvernement dans la conduite, le contrôle, la gestion, en particulier dans l’inspection et la supervision des activités de groupes économiques, d’entreprises d’Etat ».

Difficile d’en avouer davantage dans un régime monolithique au sein duquel les désaccords au sommet transpirent rarement. Face à la crise bancaire et financière, la réponse du gouvernement a fait l’objet, depuis deux ans, d’une controverse et suscité la réunion, en octobre, d’un plénum du Comité central du PC au cours duquel Nguyên Tân Dung aurait été vertement critiqué. Dans son discours, le Premier ministre a pris ses responsabilités face aux pertes, évaluées en milliards d’€, par deux entreprises d’Etat, Vinashin (chantiers navals) et Vinalines (Transports maritimes), dont plusieurs dirigeants ont été arrêtés.

L’autocritique publique du premier ministre fait peut être partie d’un dur compromis à la tête du Parti mais personne n’en sait rien au juste. Plusieurs dirigeants de banques ont été arrêtés, dont un appartenant à l’entourage du Premier ministre. Le taux d’expansion économique devra être de 6,5% au quatrième trimestre, a dit Dung, pour que le taux de croissance annuel soit de 5,2% en 2012, conformément à ce qui avait été prévu.

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Vietnam : Un surplace du PC apparent et difficile à décrypter

Quinze jours de délibérations serrées et secrètes, lors d’un plénum du Comité central du PC vietnamien, ont débouché sur un statu quo peut-être provisoire.

Réuni à Hanoï, ce plénum a pris fin le 15 octobre sur une liste de bonnes intentions déclinées par son secrétaire général, Nguyên Phu Trong. Le Parti, à commencer par son tout puissant bureau politique de quatorze membres, s’engage à s’amender. Les membres du PC doivent changer de comportement pour donner l’exemple. Les entreprises publiques ont intérêt à sortir du rouge. Les dissidents, en particulier les blogueurs, sont priés de se tenir à carreaux. Tout le monde est invité à prendre le droit chemin. Aucune sanction n’a été, pour le moment, annoncée. Le PC, qui dispose du monopole du pouvoir au Vietnam, resserre d’abord les rangs.

Selon le site du quotidien Tuoi Tre, «le bureau politique et le secrétariat ont procédé à une autocritique sérieuse et ont admis leur responsabilité devant le Comité central en ce qui concerne leurs manquements et leur faiblesse concernant la construction du Parti, la dégradation et les phénomènes négatifs parmi les officiels et les membres du Parti». Donc, il faut davantage de discipline. Aucune réforme n’a été introduite à part «le rétablissement de la Commission économique du Comité central». Le PC a notamment opté pour que les entreprises d’Etat, une fois leurs erreurs corrigées et leurs finances remises en état, demeurent les piliers du développement économique.

Etrange surplace. La croissance fléchit, les investisseurs étrangers sont de plus en plus frileux. Après avoir été calmée, l’inflation reprend. Les dettes de grandes entreprises publiques (Vinashin, Vinalines, EVN) se comptent en milliards d’€. Des hauts-fonctionnaires et des banquiers ont été arrêtés pour corruption. Les banques ne prêtent plus. Il y aurait environ trente mille dépôts de bilans.

Aussi, une fois de plus, ne s’agit-il que de la partie émergée de l’iceberg ? Y aurait-il, dans un futur pas trop lointain, une possibilité de départs pour, par exemple, «raisons de santé» ? Afin de rétablir la confiance des investisseurs étrangers, du secteur privé vietnamien, des banques, des épargnants qui se réfugient dans l’or. Affaire à suivre.

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Vietnam: l’ancien PDG de Vinalines arrêté et extradé

En fuite depuis la mi-mai et l’objet d’un mandat d’arrêt international pour détournement de fonds, Duong Chi Dung a été retrouvé à l’étranger et extradé.

L’ancien patron de Vinalines, entreprise publique de transport maritime, a été repéré «dans un pays de l’Asean», a rapporté le quotidien Thanh Nien, après une cavale de près de quatre mois.  Il a été trouvé «dans un pays voisin» du Vietnam, donc soit le Cambodge soit le Laos, et aussitôt extradé avec l’aide d’Interpol.

Agé de 55 ans, Dung a dirigé Vinalines de 2005 jusqu’au début de 2012, quand il a été nommé directeur de l’administration maritime. Il faisait l’objet d’un mandat d’arrêt pour corruption lancé le 18 mai, au même titre que deux autres dirigeants de la compagnie, Mai Van Phuc, ancien directeur général, et Tran Huu Chieu, ancien directeur général adjoint, tous deux placés sous les verrous. Dung s’était enfui.

Une enquête officielle avait été lancée à la suite de la découverte d’irrégularités et de fraudes commises de 2007 à 2010, y compris à l’occasion de l’achat de bâtiments d’occasion. En juin, un rapport du gouvernement  a estimé que Vinalines était dans une situation financière «très difficile», ayant accumulé près de deux milliards d’€ de dettes. Avec Vinashin (chantiers navals) et EVN (électricité), Vinalines est l’une des entreprises publiques dont des dirigeants ont été arrêtés pour corruption.

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Electricité du Vietnam sur la sellette

Les entreprises publiques au Vietnam ont des problèmes de trésorerie. Après Vinashin et Vinalines, EVN – Electricité du Vietnam – aurait de lourdes dettes.

Début août, le site du quotidien Thanh Nien a rapporté que Southern Power Corporation, filiale d’EVN, avait annulé un projet d’envoyer 400 de ses cadres en voyage de formation à l’étranger. Deux de ces séjours ont bien eu lieu en août mais douze autres ont été supprimés. L’intérêt de ces séjours de cinq à huit jours est, en effet, d’autant plus en question qu’EVN croule sous les dettes (un déficit de plus de 160 millions de dollars en 2011, à telle enseigne que le prix de l’électricité a été relevé de 5% en août de cette année pour tenter de limiter les pertes).

Ces dernières années, EVN a investi dans plusieurs secteurs – banques, assurances, immobilier, télécommunications – et rend responsable d’une partie de ses pertes la chute de la bourse, laquelle affecte son portefeuille d’actions. Le gouvernement a ordonné aux entreprises publiques de mener une politique de désinvestissement d’ici à 2015 dans les secteurs qui ne constituent pas leur principale activité. Début juillet, EVN a reçu l’ordre d’augmenter ses prix afin de ne plus vendre à perte en 2013.

Dao Van Hung, alors PDG d’EVN, a été limogé en février pour sa responsabilité dans des pertes jugées colossales. Un contrôle officiel a, selon le Saigon Times, conclut que les dettes d’EVN s’élevaient à 11,5 milliards de dollars fin 2010, soit près de trois fois les pertes de Vinashin (chantiers navals) à la même date. En décembre 2012, les pertes de production d’EVN auraient été de douze fois supérieures au montant rapporté officiellement par l’entreprise, selon le quotidien Tuoi Tre.

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Vinalines : Hanoi fait le ménage dans les compagnies d’Etat

Trois anciens dirigeants de la compagnie nationale de shipping ont été arrêtés. Une enquête a été ouverte sur cette compagnie d’Etat à la gestion douteuse.

Les medias du Vietnam ont rapporté l’arrestation, le 18 mai, de Duong Chi Dung, qui a dirigé la compagnie d’Etat Vinalines pendant sept ans avant d’être promu, en février 2012, directeur de l’administration maritime. Deux anciens collaborateurs de Dung, Mai Van Phuc (ex-directeur général) et Tran Huu Chieu (son adjoint) ont également été placés sous les verrous.

L’inspection d’Etat aurait rapporté, selon le quoditien Thanh Nien (La Jeunesse) et le site VnExpress, de «nombreuses irrégularités» dans la gestion de Vinalines de 2007 à 2010, en particulier l’acquisition de vieux cargos – contraire au règlement – et l’inefficacité de leur utilisation. Les bénéfices rapportés par Vinalines ont été mis en doute, notamment en raison des importantes pertes annoncées récemment par plusieurs de ses filiales en dépit de la vente de nombreux biens.

Cinq des filiales déficitaires d’une autre compagnie d’Etat, Vinashin, au bord de la banqueroute en 2010, on été transférées à Vinalines en 2011. Mais, avant même ce boulet supplémentaire, Vinalines était en difficulté. Sa flotte de 154 cargos représente la moitié de la capacité vietnamienne de transport maritime, un secteur nettement dominé par les étrangers. Vinalines doit être restructurée et ses résultats financiers devraient être rendus publics avant toute opération de sauvetage.